Le Rey de la Chapelle |
Voilà des hommes honnêtes qui payent
leurs dettes. Je repère des noms qui m’interpellent, dans les pages des
registres de Maître Garde, notaire à Rochepaule.
Payer les dettes du beau-père
o
Le
26 pluviose de l’an 11 ou 15 février 1803.
Pierre Fauriat, beau-fils à Jean
Chantepie, a payé la somme de 500 francs à André Mounier.
En payement de semblable somme que ledit Chantepie devoit audit Mounier
depuis le 18 nivose de l’an 9.
Mais ce n’est tout, le même jour Pierre
donne 180 francs à Jean François Mounier, le frère d’André. Laquelle
somme de cent quatre vingt francs pour tenir lieu audit Mounier de payement de
sa créance qui luy avoit été fait en
assignats, le 15 février et le 15 mai1790. Les assignats deviennent la nouvelle monnaie d’échange.
Payer ses dettes
Le 13 prairial an 2, ou le 1er juin
1794, soit sept ans auparavant,
Jean Chantepie a réglé à Jean
François Mounier une quittance 400 livres. Il rembourse deux obligations qui
lui avaient été consenties le 15 janvier
1790 et le 15 may, suivant vieux style.
https://archives.ardeche.fr/ark:/39673/vta3012e6921332af6f/dao/0/252
Ledit Mounier s’en trouvant bien payé content et satisfait en a quitté et
quitte ledit Chantepie.
J’imagine les deux hommes allant
boire un verre, puis faire un long bout de chemin ensemble en rentrant du bourg pour
rejoindre leur hameau ; ils sont voisins, mais sont-ils amis ?
La Chapelle-sous-Rochepaule |
Les prêteurs et les payeurs
La famille Mounier semble plus aisée
puisque, chacun à leur tour, André et Jean
François prêtent de l’argent. Jean François apparaît le plus instruit, son
frère André de même que Jean Chantepie déclarent ne savoir signer.
Ils ont confiance, ils connaissent
bien Jean, il habite au Jonquet dans une ferme toute proche du Rey de la Chapelle-sous-Rochepaule.
À plusieurs reprises, en l’an 2 et en l’an 9, ils accordent des prêts à cet homme qui semble avoir besoin d’argent.
Justement dix jours après l'avoir reçu décembre de l’an 9, il va établir le contrat pour sa fille Jeanne (sosa 123) en janvier de l’an 10. Un mariage, cela coûte cher.
Canvas par Briqueloup500 francs est une somme importante,
on peut acheter six vaches à cette époque.[i]
Avec ces gens-là, on vit le passage des livres
aux francs en 1795. Le changement du calendrier et les troubles de la Révolution française ne sont pas si éloignés de ce village de l'Ardèche.
Le mariage des jeunes
Ni André (sosa120), ni Pierre (sosa 122),
ni Jean (sosa 246) n’assisteront au mariage de leurs enfants. Ils ne
sauront pas que Romain Mounier épouse
Françoise Fauriat, le 24 avril 1826 (sosas 60 et 61).
[i] Source :
Thierry Sabot, La valeur des biens, niveau de vie et de fortune de nos ancêtres, éditions Thisa , 2018
Très intéressant et je suis émerveillée par ton ingographie animée Canva.
RépondreSupprimerJe me suis amusée, c'est bien facile à faire !
SupprimerCes histoires d'argent sont intéressantes ; elles nous donnent vraiment des indications précises sur le niveau de vie de nos ancêtres.
RépondreSupprimerPrécieuses quittances qui permettent de saisir les liens des uns et des autres et belle synthèse dans une illustration dynamique
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