Pages

2021-11-13

L _ Les bons comptes font de bons amis

 

Le Rey de la Chapelle

Voilà des hommes honnêtes qui payent leurs dettes. Je repère des noms qui m’interpellent, dans les pages des registres de Maître Garde, notaire à Rochepaule.

Payer les dettes du beau-père

o   Le 26 pluviose de l’an 11 ou 15 février 1803.

Pierre Fauriat, beau-fils à Jean Chantepie, a payé la somme de 500 francs à André Mounier.

En payement de semblable somme que ledit Chantepie devoit audit Mounier depuis le 18 nivose de l’an 9.

Mais ce n’est tout, le même jour Pierre donne 180 francs à Jean François Mounier, le frère d’André.  Laquelle somme de cent quatre vingt francs pour tenir lieu audit Mounier de payement de sa créance qui luy avoit été fait en assignats, le 15 février et le 15 mai1790.  Les assignats deviennent la nouvelle monnaie d’échange.

Payer ses dettes

Le 13 prairial an 2, ou le 1er juin 1794, soit sept ans auparavant,

Jean Chantepie a réglé à Jean François Mounier une quittance 400 livres. Il rembourse deux obligations qui lui avaient été consenties le 15 janvier 1790 et le 15 may, suivant vieux style.

https://archives.ardeche.fr/ark:/39673/vta3012e6921332af6f/dao/0/252

Ledit Mounier s’en trouvant bien payé content et satisfait en a quitté et quitte ledit Chantepie.

J’imagine les deux hommes allant boire un verre, puis faire un long bout de chemin ensemble en rentrant du bourg pour rejoindre leur hameau ; ils sont voisins, mais sont-ils amis ?

 

La Chapelle-sous-Rochepaule

Les prêteurs et les payeurs

La famille Mounier semble plus aisée puisque, chacun à leur tour, André et  Jean François prêtent de l’argent. Jean François apparaît le plus instruit, son frère André de même que Jean Chantepie déclarent ne savoir signer.


Ils ont confiance, ils connaissent bien Jean, il habite au Jonquet dans une ferme toute proche du Rey de la Chapelle-sous-Rochepaule.

À plusieurs reprises, en l’an 2 et en l’an 9, ils accordent des prêts à cet homme qui semble avoir besoin d’argent.

Justement dix jours après l'avoir reçu décembre de l’an 9, il va établir le contrat pour sa fille Jeanne (sosa 123) en janvier de l’an 10. Un mariage, cela coûte cher.

Canvas par Briqueloup

500 francs est une somme importante, on peut acheter six vaches à cette époque.[i]

Avec ces gens-là, on vit le passage des livres aux francs en 1795. Le changement du calendrier et les troubles de la Révolution française ne sont pas si éloignés de ce village de l'Ardèche. 


Le mariage des jeunes

Ni André (sosa120), ni Pierre (sosa 122), ni Jean (sosa 246) n’assisteront au mariage de leurs enfants. Ils ne sauront pas que Romain Mounier épouse Françoise Fauriat, le 24 avril 1826 (sosas 60 et 61).




[i] Source :

Thierry Sabot, La valeur des biens, niveau de vie et de fortune de nos ancêtres, éditions Thisa , 2018

4 commentaires:

  1. Cailloux Ancêtres13 novembre 2021 à 15:36

    Très intéressant et je suis émerveillée par ton ingographie animée Canva.

    RépondreSupprimer
  2. Ces histoires d'argent sont intéressantes ; elles nous donnent vraiment des indications précises sur le niveau de vie de nos ancêtres.

    RépondreSupprimer
  3. Précieuses quittances qui permettent de saisir les liens des uns et des autres et belle synthèse dans une illustration dynamique

    RépondreSupprimer

Merci pour le commentaire que vous laisserez !
Si vous voulez mentionner votre prénom ou alias, je pourrai reconnaitre ceux qui s'affichent comme anonyme.