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2024-11-06

Écuries du Roi

 

Tous les chevaux du roi dormaient dans de belles écuries royales à Versailles. Soigneusement tenues, elles contribuaient à montrer la puissance et le prestige de la cour.


Les chevaux de grande qualité étaient choisis pour leur beauté et leur comportement. On comptait, au milieu du XVIIIe siècle, environ 398 chevaux dans la Grande Écurie, et 250 dont 125 pour les attelages dans la Petite Écurie.



Deux bâtiments symétriques abritaient les écuries. Mansart a voulu qu’ils soient en harmonie avec le château, majestueux comme une réplique qui ne lui ferait pas de l’ombre.

 


La Grande Écurie s’occupait des chevaux de selle agiles et rapides, des chevaux pour la chasse et la guerre.

La Petite Écurie gérait le transport et les besoins quotidiens pour les activités de la cour. Magnifiquement préparés pour les cérémonies officielles et les parades, les chevaux d’attelage et les carrosses contribuaient à la représentation du pouvoir royal


Le responsable de la Petite-Écurie était Premier écuyer que l’on appelait Monsieur Le Premier, il avait une grande autorité, car tout dépendait de lui.  


Henri Camille de Beringhen avait prêté serment le 6 février 1724. C’était un gentilhomme proche du roi qui faisait preuve d’une fidélité absolue. Il assistait au lever et au coucher du monarque.  




Le 11 janvier 1729

On n’avoit point vu depuis nombre d’années un tems si propre à aller en Traineaux, à cause de la forte gelée & de la quantité de neige. 

Il avait beaucoup neigé depuis le début de l’année, Louis XV lui avait communiqué son souhait d’organiser une course de traîneaux. À dix heures lorsque le roi se réveilla, Beringhen était présent pour la cérémonie du lever. Louis donna son programme, invita quelques courtisans, et demanda de préparer les chevaux et les attelages afin que le sien apparaisse magnifique.


Une grande effervescence régnait donc dans la Petite Écurie. Les palefreniers bouchonnaient les chevaux, les pages s’affairaient pour apporter la nourriture et les abreuver. Un maréchal-ferrant posait des fers avec des crampons. 

stalles de la Petite-Ecurie Versailles Johann Georg Rosenberg


Les stalles avaient été nettoyées. L’air était frais, chargé des odeurs de foin et de cuir. Les selliers et les harnacheurs ajustaient les selles et les brides. On attela les traîneaux. Les chevaux, resplendissants dans leurs robes lustrées, attendaient impatiemment. Quelques hennissements se répondaient.

Au centre de la cour intérieure, des officiers en uniforme discutaient à voix basse, feuilletant des plans de la journée.

Beringhen dans son bel habit s’assura que tout était en ordre, inspectant les équipements et donnant des instructions précises. Il savait que tout devait être parfait pour plaire au souverain.

Pour souffler un peu et faire baisser le stress. Il leva la tête et porta son regard sur le fronton de la face est, sur le bas-relief de Girardon « Alexandre domptant Bucéphale » semblait l’encourager.

 



Quand Louis arriva, entouré d’un grand nombre de Princes, de princesses, de seigneurs et de dames de la cour, un silence respectueux s’installa. Tous les regards se tournèrent vers lui alors qu’il s’approchait.

Henri Camille le rejoignit, ils échangèrent quelques mots en aparté.

Puis tout ce beau monde prit place pour la parade.

Ils étaient presque tous en bonnet fourrez et de grandes moustaches postiches, avec des redingotes ou d’autres habits fourrez ; Les princesses et les dames, étoient en bagnolettes, en mantilles et quelques-unes par-dessus leurs habits avaient des manières de cazaquins fourrez, à la polonoise.



Le premier écuyer donna le signal du départ au cocher et les chevaux se mirent en route avec précautions pour assurer leur pas dans la neige.

Le marquis de Beringhen marchoit en tête sur un grand traîneau tiré par quatre chevaux pour frayer le chemin. Tous les autres traîneaux étoient à un seul cheval.

Sa Majesté suivoit immédiatement sur un magnifique traîneau, dont le cheval avoit un riche caparaçon bordé de grelots d’argent.  

Claude Déruet, L'eau.

Le roi avec toute sa suite en traîneaux, après avoir fait le tour du grand canal, alla faire collation à la ménagerie. & ensuite, souper à Trianon.

Ce spectacle brillant a suscité la curiosité de la Cour et de la Ville.

 

Catherine Julie, âgée alors de quatre ans, assista probablement à cette parade avec sa mère. Avait-elle déjà été éblouie par le beau marquis qui menait le défilé et s’en souviendrait-elle lorsqu’à son tour elle attirerait ses regards ?    

 

 

Source des citations :

Mercure de France : dédié au Roy 1729-02-01 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3817153f/f196

 

7 commentaires:

  1. Je suis admirative de tout ce que tu as retrouvé pour nous faire participer en direct cette promenade en traîneau, en nous faisant ressentir comme tout devait être parfait. On a l'impression d'être à côté de Catherine Julie pour le regarder passer. Un grand bravo !

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  2. J'adore ces deux bâtiments, la petite et la grand écurie qui abrite aujourd'hui la galerie des Carrosses ... A visiter !!

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  3. Versailles sous la neige ! ça fait envie ..

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  4. Au top la description, on a l'impression d'être présente ou présent, les personnages s'animent, s'installent dans les traîneaux

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  5. Une course de traîneaux à Versailles, ce n'est pas banal!

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  6. Merci pour tous ces commentaires.
    J'ai repris le mot « course de traineaux « employé par le journaliste en 1729. Mais je me demande s'ils n'ont pas fait juste un défilé de parade en traîneaux sur la neige.

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  7. Mais quel spectacle ce devait être ! L'impression d'y être.

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