Au mois de juin 1689, Marie Blanchet (sosa 913) s'inquiète
pour son oncle Thomas Blanchet. Le
vieil homme perd ses forces, elle le voit diminuer. À maintes reprises, il lui
a confié qu’il sentait sa fin proche. Quittant la chambre du malade, elle
rejoint dans leur appartement voisin Louise Balley, sa mère (sosa 1827).
Hôtel de Ville de Lyon |
Celle-ci déclare qu’elle a vu passer dans la cour de l’Hôtel de Ville de Lyon, à deux reprises, le 15 et le 16 mai 1689, le notaire Perrichon qui entrait au domicile de son beau-frère. Elle pense qu’il a confié ses dernières volontés. Cet acte remplacerait son premier testament. Louise suppose que sa fille est l’héritière universelle de Thomas Blanchet.
En effet, le testateur « a fait, institué et nommé de sa bouche son
heritiere universelle et de plain droit assavoir Marie Blanchet sa bien chere
niece et fille de deffunct sieur Louis Blanchet son frere, à laquelle il remet
tous ses biens et droits presents et advenir incontinans apres son decedz. »
Marie paraît trop jeune pour gérer cette énorme succession, même si son oncle a tout prévu. Dans le codicille ajouté le 16 mai, il a pensé à donner précisément à chacun les sommes désignées sans que l’on puisse réclamer davantage à sa nièce, sous peine de ne rien recevoir. Marie n’a que seize ans, le mari de sa mère assurera la tutelle. Paul Bertaud est voyer de la ville de Lyon. Il est proche de Thomas qui lui fait confiance, il saura assister Marie et remplacer Thomas qui était le tuteur de sa nièce.
porte de l'église Saint-Pierre, Lyon 1er |
« Je vais chez
l’apothicaire, j’aimerais rapporter quelques potions pour soulager le malade » annonce
Marie.
En passant devant l’église
Saint-Pierre, elle pousse la porte, elle entre, et remonte lentement l’abside, en
admirant successivement les cinq tableaux imaginés par son oncle, ils
représentent la vie de saint Pierre. Elle s’agenouille pour prier en face du maître-autel
en marbres polychromes, éblouie par l’œuvre exceptionnelle que Thomas Blanchet réalisa
en 1678 : le tabernacle en bronze doré cantonné de putti d’argent.
L’abbesse Antoinette d’Albert
d’Ailly de Chaulnes s’approche de Marie, « Ma chère enfant, je me joins à
vos prières. Comment va notre artiste ? »
Marie avoue son inquiétude.
Marie avoue son inquiétude.
Elles traversent ensemble
l’escalier d’honneur, Antoinette se montre très satisfaite de cette réalisation de Thomas. Une porte donne
sur le cloître du monastère où les Bénédictines déambulent en méditant.
Marie est touchée par la
bienveillance de l’abbesse, chez qui elle découvre une véritable amitié pour
Thomas. Elle lui confie :
« Étant le frère de mon père
qui est mort lorsque j’étais dans ma troisième année, il s’est beaucoup occupé
de ses neveux. Mon oncle m’a souvent raconté que leur famille vivait à Paris,
au début du siècle. Il se souvient de leur apprentissage dans l’atelier de fameux artistes parisiens : Jacques Sarrazin, Simon Vouet. Louis, mon père a
suivi la voie tracée par son aîné, comme lui, mais moins prestigieux, il devenu
peintre officiel de la ville de Lyon. Les
deux frères ont travaillé ensemble sur de grands chantiers. Je suis fière de mon
oncle qui est une personnalité honorée par les consuls et l'entourage du
gouverneur de Lyon."
Antoinette ajoute que sa famille
considère que les chefs-d'œuvre, conçus par l’artiste dans l’abbaye Saint-Pierre, augmentent leur prestige tout en célébrant la gloire de Dieu.
« Ce vieillard a atteint 75
ans et il a réalisé tant d’œuvres admirables. Ces dernières années encore, il a
peint des décors et des plafonds sur des chantiers importants. Il y a trois
ans, il a organisé les funérailles de Nicolas de Villeroy et dessiné son
monument funéraire dans l’église des Carmélites. »
« Dire qu’on le jugeait trop
faible de corps et de membres lorsqu’il était jeune apprenti ! Pourtant,
quelle vitalité il a montrée au cours de sa longue vie » s’exclame Marie.
« Il a voyagé depuis Paris jusqu'en Italie, il a fait des allées et venues
entre Lyon et Paris. »
Tombeau de Nicolas de Villeroy |
« Dieu fasse que sa santé se
rétablisse et qu’il puisse rester parmi nous ! Je demanderai aux nonnes de
prier pour lui. »
« Allez de ma part, ma chère enfant, rendre visite à la
sœur apothicaire qui vous fournira des remèdes. »...
Ce récit est totalement fictif.
Je m’appuie sur le testament de Th. Blanchet pour imaginer l’attachement de Marie
à son oncle, comme je l’avais fait dans cet épisode
où elle apparaît, petite fille habitant dans l'Hôtel de Ville de Lyon.
Voici les billets qui mettent en scène Thomas Blanchet :
Voici les billets qui mettent en scène Thomas Blanchet :
9- Des
rendez-vous dans l'escalier des Dames de Saint-Pierre
puis Marie Blanchet, et ensuite sa fille :
Carmélites
Marie étant légataire universelle, nul doute que son oncle avait un fort attachement pour elle, et vice-versa.
RépondreSupprimerEn effet, j'ose le penser et imaginer que la jeune fille l'entourait d'une présence affectueuse.
RépondreSupprimerDécidément on ne se lasse pas de ces récits, même s'ils sont fictifs, de l'histoire de Thomas. Je pense que tu dois être assez proche de la vérité sur les liens affectifs entre Thomas et sa nièce. Merci en tout cas, ces moments de lecture sont forts agréables !
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