2021-05-21

Toinette Daurolles

Proposé par Geneatech, le généathème du mois de mai nous invite à parler des mariages successifs. 

Dans le billet précédent, vous avez été émus par la noce de Louise ; maintenant, allons voir les deux mariages du côté de sa mère.

 


Antoinette et André

Antoinette est-elle belle ? Est-elle riche ? Dame Anthoinette Daurolles posséde sans doute ces deux qualités et bien d’autres.


Eglise St-Pierre St-Saturnin à Lyon

La voici ce vendredi 10 janvier 1670, admirez-la, elle est rayonnante, elle porte admirablement ses 38 ans. Elle sort de l’église Saint-Pierre, au bras de son nouvel époux. Elle doit le trouver jeune, en effet André Vermant a 25 ans. C’est un beau parti, un avenir plein de promesses s’ouvre devant lui. Il débute comme commis au greffe. Ensuite, il exerce comme premier Huissier Audiancier aux Gabelles du Lyonnois,  en juin 1688. Il contrôle aussi les faussaires pour la police des arts et métiers de Lyon.*

Après la bénédiction nuptiale, les témoins vont signer le registre.


Voyez encore leurs signatures l'année suivante, lorsque Toinette est la marraine de son petit-fils : 

Vermant prend son temps pour étaler un paraphe qui n’en finit pas de s’enrouler sur le A de son prénom. 


Antoinette s’applique à attacher les lettres Toinette Daurolles avec une écriture soignée, appuyée, régulière, féminine, élégante.

 

Toinette a pour témoin son gendre, sieur Louis Blanchet, maître peintre (sosa 2850).


Louis aurait presque le même âge que sa belle-mère; s’il est né en 1633 à Paris, elle doit avoir à peine un an de plus que lui. 

 

Revenons dix-sept mois auparavant, lorsqu'il est entré dans la famille.

Toinette et Damien Balley (sosas 5702 et 5703) préparent le mariage de leur fille unique, Louyse Balley, qui va être célébré le 26 juillet 1668. 

Comment ont-ils pu donner si précocemment leur jeune Louyse ? La damoiselle n’a même pas accompli ses 14 ans, Louis Blanchet est aagé de 35. Bien sûr, il est déjà un peintre reconnu, il travaille avec son frère pour des commandes importantes comme celle de l’Hôtel de Ville de Lyon où travaille la famille Daurolles. Louis reste dans l’ombre de Thomas dont il n’a pas le talent. Les deux frères semblent bien s’entendre, on les retrouve souvent associés ; en tout cas, la solidarité familiale joue pour eux.

Je n'ai pu m'empêcher de considérer Antoinette Daurolles comme une mère indigne. Qu'en pensez-vous ? Le 9 juillet 1668, elle enterre son mari Damyen Balley. Le 26 du même mois, elle marie sa fille Louyse. Alors, le premier août, s’est-elle souvenue qu’elle lui donna naissance quatorze ans plus tôt ?

 

Louise

Louise n’a pas pu s’opposer à ses parents qui avaient décidé son mariage. Elle avait alors treize ans, elle allait épouser un homme, peut-être gentil, mais qui avait l’âge de sa mère.


Damien avait expliqué à sa fille qu’Antoinette avait seize ans lorsqu’elle lui a dit oui, le 17 juin 1649. 

Damien Baley et Antoinette Daurolles, 1649.


- Mais mon père, c'est différent, tu lui plaisais, tu avais 19 ans ! 

- C’est vrai, nous étions bien jeunes. Je travaillais comme marchand à la Coste Saint-Sébastien. Mon père m’avait associé à son négoce et donné une maison à l’occasion de notre contrat de mariage. J’ai été un bon fils et je lui obéissais.

 Sache que c’est pour garantir ton avenir que, ta mère et moi, avons décidé ton mariage.

 

2021-05-08

Louise va encore grandir

Proposé par Geneatech, le généathème du mois de mai nous invite à parler des mariages successifs. 




Louise et Louis 1688

Le 26 juillet 1668, à Lyon dans cette église, la jeune Louise épouse Louis Blanchet. La voici avec un mari ayant l’âge de sa mère !


Par respect pour cet homme qui est notre ancêtre, je ne dirais pas de mal de Louis (sosa 2850). Il était peintre ordinaire de la ville de Lyon, comme son admirable frère, Thomas Blanchet que j’aime tant vous raconter. Mais tout de même, quelle discordance : Louis vieux de 36 ans tandis que Louise n’avait même pas atteint ses 14 ans. Elle allait les fêter la semaine suivante, le premier août, (si tant est que l’on marque précisément la date d’anniversaire en 1668). De surcroît, le chagrin d’avoir enterré son père cinq jours auparavant a certainement attristé cette cérémonie de mariage.


J’ai pu penser que Louis avait laissé à sa jeune femme du temps pour grandir, leur fille Marie (sosa 1425) étant née en 1673, après cinq ans de mariage. Cela m’a rassurée, jusqu’à ce que j’ajoute leur petit Thomas Blanchet, baptisé le dernier jour de l’année 1671, il porte le nom de son célèbre parrain et grand-oncle.

Et voilà que l’on m’annonce la naissance de Marianne onze mois auparavant, le 31 janvier de cette même année 1671. Le baptême de cette enfant a réuni du beau monde, des peintres et sculpteurs de la ville de Lyon, amis des deux frères Louis et Thomas Blanchet. J’ai rencontré ces artistes à la sortie de la cérémonie et je le raconte dans ce récit : l’ami Mimerel.

Ayons une pensée pour la jeune mère, Louise âgée de 16 ans et demi, qui devait se reposer, elle n’a pas assisté à la fête.



Louise et Louis ont vécu sept ans ensemble, Louis est mort en décembre 1675.

Louise est devenue veuve, son entourage et sans doute le frère de Louis se sont occupés de la présenter à un homme choisi parmi leurs relations.


Louise et Paul 1677

Le 19 janvier 1677, en épousant sa belle-sœur, Paul entre dans la famille de Thomas Blanchet, peintre de premier ordre renommé et apprécié dans la ville.

Paul Bertaud a 30 ans, il occupe la fonction de voyer pour la ville de Lyon. L’alliance paraît avantageuse pour chacun d’eux. Louise a 22 ans, elle est mère d’une fillette de quatre ans. J’imagine la petite Marie courant dans les jardins de l’Hôtel de Ville de Lyon, entre l’atelier de son oncle et l’appartement de son nouveau beau-père ; elle était heureuse dans cette famille.

Louise et Paul ont ensemble six enfants. Louise est présente lors du baptême de ses nombreux petits enfants, sur les registres elle marque sa signature. 

Louise acquiert un statut social qui devient intéressant, elle sera notamment la mère de Claude Bertaud, qui succède à son père comme voyer et architecte dont l’ambition reste contestable, puisqu’on le considère comme un arriviste, mais avec une réussite qui a laissé des traces dans notre ville. 

Louise a une très longue vie, elle décède dans sa 82e année, après 25 ans de veuvage puisque Paul est mort en 1711, dans leur appartement dans l’Hôtel de Ville.


Prochainement sur le même généathème : la maman de Louise.