2021-11-06

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Dans nos familles, les pères sont tous identifiés, ils ont transmis leur patronyme, ils ont élevé les enfants, ils ont servi de repère dans leur vie, ils leur ont donné leur affection. Ils n’ont pas quitté leur épouse.

Je parle bien des pères, pas des géniteurs. Je n’ai pas d’informations à leur sujet, s’ils ont existé, cela reste un secret qui ne concerne que les aïeules. Chut!

Donc notre ascendance directe, on ne rencontre pas de mère célibataire, ni de fille-mère, on ne désigne plus par ces termes affreux et démodés celle qui seule et honteuse avait la charge de son enfant.

J’ai découvert une demoiselle, élevée dans la maison de son père, dont la mère n’est pas connue, en tout cas pas officiellement.


Louyse d’Apcher

Elle vivait au XVIIe siècle, c'est mon ancêtre (sosa 1645). Elle est la fille de François Philibert d’Apcher, vicomte, seigneur de Vazeilles-près-Saugues dans le Velay.


Celui-ci s’est ensuite marié avec Anne de Pontaud, ils habitent ensemble au château de Saint-Didier d'Allier qu'Anne apporte dans sa dot et ils ont d’autres enfants. 

Saint-Didier d'Allier, voir sur base Mérimée

Jeanne est chanoinesse dans l'abbaye de Saint-Pierre des Chazes, c'est une des demi-sœurs de Louyse. Elle la cite dans son testament lorsqu'elle entre au couvent en 1677,  elle lui donne 250 livres. Cela laisse supposer d’excellentes relations dans la fratrie. On constate que Louyse est bien entourée dans la famille paternelle. Plus tard, ses propres fils occupent une place respectable, en lien avec leur rang dans la société du Velay.



Louyse a épousé Antoine Chauchat vers 1650. Elle a choisi le prénom de son père pour son fils aîné : François Philibert, (sosa 722).

Lieutenant et juge de la baronnie de Vabres, il vivait au bord des gorges de l’Allier. Il est né et mort à Poutès, dans la commune d’Alleyras.

Les gorges du haut-Allier à Vabres

Noé, le second fils, est prieur du Bleymard en Lozère, le prieuré fortifié est situé dans le Gévaudan à une soixantaine de kilomètres d’Alleyras.


Prieuré fortifié du Bleymard

Noé Chauchat signe dans plusieurs actes lors desquels sa présence est appréciée. Il officie au moment des funérailles de sa mère Louyse, le 14 juillet 1681, dans l’église d’Alleyras.

Noé Chauchat résidait au prieuré du Bleymard 

AncalagonCC BY-SA 3.0, via Wikimedia Common

L’année suivante, le 23 avril 1682, il se trouve encore à Alleyras. Il assiste au désolant décès en couches de l'épouse de son frère, Anne Gabrielle d'Ouides (sosa 723), puisqu'il est le parrain de leur nouveau-né, Noé Chauchat.

 

Eglise d'Alleyras, 43

Hormis celui de décès de Louyse, je n’ai pas pu lire d’autres actes. J’ai tout de même vu que cinq mois avant de mourir, elle a eu la joie d’être la marraine de son petit-fils Jacques, le frère de Noé Chauchat.


Damoiselle Marie Chauchat, (sosa 361) sa première petite-fille a reçu une belle éducation dont témoigne sa signature. C’est justement cela qui m’a intriguée car sa descendance est illettrée. 

 

J’ai mieux compris leur histoire, car les généalogies de sa famille sont étudiées par le groupe A moi l’Auvergne [*] ; il semble que ces érudits aient produit une recherche fiable.

Les registres BMS d’Alleyras ne sont conservés qu’à partir de 1677, il m'est difficile de chercher ailleurs.

Je n’aime pas trop copier des informations qui ne sont pas sourcées. On trouve l’ascendance fort ancienne de la famille d’Apcher dans l’armorial du Gévaudan. Recopiée à l’envi sur Généanet et ailleurs… Bien sûr, c’est passionnant de remonter au Moyen-Âge! Alors, il est tentant d’adjoindre cette belle généalogie à l'arbre de leurs descendants plus humbles qui figurent dans ma petite branche du Vivarais.

Pour l’heure, je vais retourner me perdre dans leurs aventures extraordinaires et peut-être écrire d'autres histoires. 


Sources : revue "A moi l’Auvergne" n°82 et n°117

[*] Le Cercle Généalogique et Héraldique de l’Auvergne et du Velay (CGHAV)


8 commentaires:

  1. Avec Louyse on voyage dans le temps et dans une belle région, le mystère des coeurs, le mystère des alliances

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  2. J'en suis toute ebodie dès recherches aussi fouillées , pour des résultats aussi précis cela me comble même si je ne suis pas du tout concernée, félicitations et Respects, bien que de mon côté ma nièce qui s'est occupée de notre arbre généalogique qui n'est pas du tout son métier mais qui a été prise de passion au fur et à mesure de ses recherches à fait un excellent travail, jusqu'à me trouver un ancêtre dans le petit village où nous sommes venus pour le travail de mon époux, nous y avons retapé une vieille ferme il y a 40ans de cela, et voilà qu'elle trouve un ancêtre un Pierre d'Arzac de la Cardonniere du côté de mon papa Pierre Batandier une filiation lointaine puisque ce d'Arzac était sous Catherine de Medicis mais cela m'a pas mal troublé de savoir que le hasard nous avait amené dans ce village et la maison forte de la Cardonniere est toujours debout, d'oncle travail de ma nièce pour moi a était formidable, mais le vôtre mérite que l'on vous dise Chapeau bas, merci pour ce témoignage et cette belle histoire concernant votre aïeule fille sans mère, pardonnez moi si je viens vous en parler, je suis une vieille dame de bientôt 80 ans et tellement heureuse d'avoir fait revivre des aïeux du fond des âges m'a passionné autant que ma nièce

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    1. Votre commentaire est touchant, je vous remercie de l'avoir écrit ainsi.

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  3. j'espère que vous la retrouverez peut être hors mariage mais reconnue par son père?

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  4. Il sera difficile de retrouver des actes d’état civil de cette époque. Quant aux actes notariés, je suppose que l’ont a déjà fait des recherches, mais pourquoi préciseraient-ils le nom de la mère si celle-ci ne l’a pas reconnue (ou en a été empêchée). Quelques généalogies donnent Louyse comme fille d’Anne de Pontaud qui l’a élevée avec ses enfants dans sa maison de Saint-Didier d’Allier. Le testament de Jeanne dément cette filiation, car elle lègue à Louyse la même somme qu’elle donne à ses demi-frères issus du remariage de sa mère Anne.
    En tout cas, cette situation familiale met à l’honneur François Philibert d’Apcher qui aimait sa fille.

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  5. Votre article est très intéressant. Louyse semble en effet être une fille naturelle. Mais pourquoi ne serait-elle pas issue d'un premier mariage de son père. Après tout celui-ci né en 1607, ne se marie qu'en 1645. Cela laisse une marge suffisante pour un mariage et la naissance d'une fille ?

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    1. Toutes les personnes ayant raconté cette généalogie l'affirment. Cette généalogie est bien documentée, car même si les actes d'état-civil sont introuvables, cette famille a laissé des traces. Si le nom de la mère de Louyse n'apparait jamais, c'est qu'elle doit rester anonyme.

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