Pienza (suite)
Un jour mes ancêtres sont partis sur les chemins de Toscane. On les a incités à quitter Pienza pour s’installer dans l’île du Giglio. La vie n’était-elle pas plaisante dans ce bourg de Pienza dont j’ai raconté, dans l’article précédent, l’histoire hors du commun ?
Entre 1500 et 1600, cinq familles des miens ont vécu ce déplacement; et leurs descendants ont pris racine dans l’île.
Nous étions à Pienza, de nombreuses questions me venaient à l’esprit. Je me demandais comment les hommes voyageaient. Les villageois se rendaient-ils facilement dans la belle ville de Sienne ? La via Francigena traverse le Val d’Orcia, ils ont pu emprunter le chemin des pèlerins pour se rapprocher de la côte.
Mais tout compte fait, la côte méditerranéenne n’était pas éloignée de plus de cent kilomètres, on parcourait cette route en quelques jours, pour ensuite s’embarquer pour Giglio. Nos ancêtres pouvaient probablement rendre visite à la famille restée à Pienza et donner envie à d’autres personnes d'émigrer.
Ambrogio Lorenzetti, Effets du bon gouvernement, Sienne |
M. Aymard parle de l’attirance de la Méditerranée pour les habitants des montagnes. La main-d’œuvre nécessaire aux travaux des champs dans la Maremme Toscane est envoyée par des chefs qui passent contrat avec les propriétaires pour certains émigrants. « D’autres se mettent au service des États et des villes aux premiers, ils servent de soldats […] Aux seconds, ils fournissent toute une population de boutiquiers, d’artisans, de petits commerçants. »
Je ne sais quels étaient les métiers de ces hommes qui ont repeuplé l’île du Giglio, je sais qu’avec leurs épouses ils ont élevé leurs enfants dont la descendance est innombrable. C'est une de mes forêts !
Bibliographie
Maurice Aymard, Migrations in La Méditerranée, Les hommes et l’héritage. sous la direction de Fernand Braudel, Flammarion
Patrick Boucheron, Conjurer la peur, Sienne 1338-Essai sur la force politique des images, Seuil 2013
Voir aussi :