De A à Z, cette promenade à Marseille m’a donné l’occasion de rencontrer mes ancêtres et de me repérer dans cette ville.
Voici un résumé des 26 articles du ChallengeAZ, réalisé avec Genially,
avec un index pour y accéder, en dernière page.
De A à Z, cette promenade à Marseille m’a donné l’occasion de rencontrer mes ancêtres et de me repérer dans cette ville.
Voici un résumé des 26 articles du ChallengeAZ, réalisé avec Genially,
avec un index pour y accéder, en dernière page.
Arrivée à la fin du ChallengeAZ, je commence à mieux repérer les rues de Marseille qui m’étaient inconnues. Cependant, beaucoup d’adresses où ont vécu mes ancêtres restent mystérieuses.
Marseille_ Mathieu Merian, vers 1636-1644 |
Les noms des rues n’étaient pas inscrits sur des plaques avant 1782. Avant de devenir officiels, ils dépendaient de l’appellation que leur donnaient les habitants.
J’aimerais bien en avoir connaissance, mais ils sont rarement mentionnés dans les actes que j’ai récoltés. Alors au mieux, je peux noter leur paroisse.
Dans le vieux Marseille, beaucoup d’immeubles ont été détruits, les quartiers ont changé de nom. Je ne résiste pas à dresser une liste de ruelles dans lesquelles nos ancêtres vaquaient à leurs affaires :
Rue de la Tasse d’argent, rue Robe verte, rue des Bannières, rue des Quatre-pâtissiers...
Rue des Auffiers (marchands de sparterie)
Rue Bouterie (des tonneliers ou boutiers)
Rue Galinière (un galinier est un marchand de poulets)
Rue Ganderie (guada signifie filet de pêche)
Rue Lanternerie (des marchands de lanternes)
Les habitants de Marseille ne devaient pas sortir sans lumière après l’heure de la tombée du jour qu’indiquait une cloche de l’église des Accoules. Il était indispensable alors de s’éclairer avec une lanterne.
Rue de Nuit, rue de la Lune blanche, rue de la Lune d’or…
clocher de ND des Accoules |
La rue Ambouquier tiendrait son nom d’Adam Bouquier, il vivait là au début du XIIIe siècle. C'est le patriarche d’une famille réputée qui joua un rôle important à Marseille en donnant plusieurs consuls.[*] Il se trouve qu’Adam est mon ancêtre.
[*] source : rue Ambouquier in : Notice historique sur les anciennes rues de Marseille démolies en 1862 pour la création de la rue Impériale, Augustin Fabre, 1862
J’ai choisi ces lieux pour écrire les billets du ChallengeAZ. Avec ce cadre de A à Z, mon thème « les rues de Marseille » apparaît contraignant, alors j’ai parfois fait un pas de côté. Mais grâce à ces recherches, je connais mieux la ville où ont vécu mes ancêtres. (Vive le "ChallengeAz ! ;-) )
Les voici représentés sur la carte Google MyMaps en ligne. Vous pouvez cliquer, zoomer et explorer les points. Si cela donnait envie à certains de mes lecteurs de cartographier leur généalogie, un tutoriel est détaillé dans l’article précédent Where, d’où viennent-ils ?
La plupart de mes ancêtres marseillais ont une origine provençale, leurs familles vivaient dans les bourgs de l’arrière-pays de Marseille.
Cette carte, réalisée avec mon logiciel Généatique 2021, montre quelques chemins tracés par la famille de Magdeleine Decomis, au XVIIIe siècle.
En élargissant les recherches, lorsque j’aurais consulté les actes BMS, je pourrai ajouter d’autres lieux : Aubagne, Auriol, Roquevaire… avec des généalogies documentées.
Généatique crée facilement ces cartes des migrations.
Documents sélection d’un modèle : ascendance
Sélection d’une personne (ici : Marie Nicolas)
Je n’ai coché que l’option naissance, afin de simplifier.
Prenons le temps d'explorer le choix du fond de cartes proposées.
Les trajets s’affichent par défaut, mais c’est ce qui me semble le plus intéressant ici.
Le nombre de nos aïeux de la province d’Imperia, en Ligurie, augmente au fil de mes recherches. Toutes les informations que j’ai eu la surprise de découvrir sur Geneanet ne sont pas encore vérifiées et intégrées dans ma généalogie. Cependant, je ne résiste pas à imaginer les lieux parcourus par mes ancêtres. Ce sont souvent de petites gens pas très riches, de courageux migrants cherchant une vie meilleure.
Cela m'a plu de trouver Jean Baptiste SIMON, un marin né en 1762 à Chiappa, et tant d’autres qui sont nés dans des villages montagnards dont les noms m’enchantent. Parmi eux :
Catherine Calvo, née à Pairola, au XVIIIe siècle.
Pierre Borrel, né à Montegrosso Pian Late, est mort en 1513 à
Marseille.
Jeanne Sebilly, née à Pieve di Teco, est décédée vers 1490.
Bertone Tomaso Durbec, né à Porto Maurizio ,vers 1455.
Et encore, Jauffrey de Napoli, né à Naples, mort en 1371 à
Marseille.
La carte ci-dessus localise les individus arrivés directement à Marseille.
En suivant ce lien : https://www.google.com/maps/d/edit?mid=1IeyJ3MxKpaX3ifd19QMkK0U9LZwpzOXs&usp=sharing
elle peut être visionnée sur Google Maps, où vous pourrez apprécier les possibilités de voir le relief géographique et de zoomer pour un voyage rapide. En cliquant sur les points que j’ai déposés dans les bourgs, apparait le nom de la personne (il me reste à compléter le numéro sosa).
Voici comment j’ai procédé :
Dans mon logiciel Généatique 2021 : Onglet Documents -> Ascendance
Choisir, parmi celles qui indiquent le lieu, une liste d’ascendance, avec un maximum de générations (j’ai choisi comme personne de départ mon Arrière-grand-mère).
->Suivant -> on obtient la liste sous forme de tableau.
A partir de ces données, j’ai dressé un tableau Excel. Les colonnes Ville _ Code sont indispensables.
J’importe le tableau Excel dans Google My Maps.
J’ai dû réajuster au cas par cas le code de la ville, parfois Google accepte le code postal, d’autres fois le code INSEE, allez comprendre !
Pour les villes en Italie, je les ai déposées manuellement avec le repère dont on peut choisir la couleur.
Parmi les fonds de carte, le plus lisible est le moins chargé, mais c'est selon le goût de chacun.
Il faut rendre la carte en mode public pour avoir la possibilité de l’intégrer à mon site.
Regardez ! elle devient interactive : zoom avec la roulette, déplacement, et clic sur le repère, etc.
Bien sûr, ceci est l’état de mes recherches, cette carte contiendra d’autres lieux, lorsque plusieurs branches seront vérifiées avec des sources sûres.
Elle attend.
Une femme de marin doit savoir attendre. Elle regarde au-delà du vieux rempart
qui borde la rue des Lices, elle voit l’abbaye Saint-Victor en contrebas, puis
le port, et au loin la mer Méditerranée si bleue.
Bruno
sera-t-il de retour pour la naissance attendue en ce mois de mars 1868 ?
Élisabeth se sent bien seule dans l’appartement au numéro 26 rue des Lices Saint-Victor, sous la protection de la basilique Notre-Dame de la Garde certes, mais bien seule. La sage-femme trouve que son ventre est particulièrement gros. La jeune maman se rend compte que l’enfant bouge beaucoup. Un doute la traverse « attendrais-je des jumeaux ? » VictoireSimon, sa belle-mère, étant elle-même jumelle l’avait prévenue de ce risque.
Élisabeth repasse le linge, le trousseau de Bruno compte beaucoup de serviettes, de mouchoirs… Sa belle-famille lui semble un peu intimidante. Ses beaux-frères qui habitent Saint-Tropez passent souvent chez eux à Marseille. Les hommes naviguent en marins habitués aux longues traversées en Méditerranée et sur l’océan ; alors qu’elle est la petite-fille d’un charretier. Son père Ignace JEAN était ravi qu’elle épouse le capitaine Bruno Bancala.
Ils sont mariés depuis huit ans. Ils habitaient alors l’immeuble
voisin au numéro 24. C’est là qu’est né Baptistin, il y a sept ans.
La jeune
femme range le linge, elle lisse de sa main la pile de torchons brodés aux
initiales de son mari.
Le petit Baptistin
vient dans ses jupes. Puisque, le ménage est en ordre, il est temps de sortir pour une
petite promenade en longeant le rempart vers l’abbaye
Saint-Victor.
Bien sûr, cette photo est récente.
Si vous voulez connaitre la suite de la vie d’Élisabeth JEAN, je vous raconte qu’elle a habité rue Hoche, lorsque le port s’est déplacé à la Joliette.
Élisabeth est la première épouse de mon arrière-grand-père Bruno (sosa 8).
Nous sommes allés en visite chez l'oncle Baptistin à La Madrague de Montredon.
Intéressons-nous
aux professions rencontrées au cours des récits précédents ! En voici quelques-unes
concernant mes ancêtres, leurs fils ou leurs frères. Je me suis limitée à ceux
qui exerçaient à Marseille, laissant pour d’autres récits ceux qui vivaient à l’intérieur
de la Provence.
À quoi
étaient-ils utiles ?
La plupart
sont issus de familles de jardiniers,
ils cultivaient des légumes, des fruits, des plantes d’ornement pour les parcs
des bastides dans lesquelles ils vivaient. Les horticulteurs soignaient les arbustes décoratifs, les fleurs pour
les bouquets… Les valets s’occupaient
du service des maisons des bastidans.
Les ménagers défrichaient, labouraient,
semaient les terres qu’ils possédaient, ils faisaient vivre leur famille et
vendaient le surplus de leurs récoltes.
Les marins transportaient des marchandises
et des passagers. Le capitaine
assurait l’arrivée du bateau à bon port.
Les pêcheurs tiraient les filets pour
rapporter des poissons frais sur le marché du quai. Ils nourrissaient et
régalaient la population. Les patrons-pêcheurs possédaient leur barque,
certains faisaient office de Prud’hommes pour organiser la pratique de la pêche
dans les eaux de Marseille.
Les cordiers fabriquaient les cordages, essentiels à la marine à voile et aux filets des pêcheurs.
Les layetiers confectionnaient les
caissettes pour transporter les marchandises.
Pour régaler avec le pain quotidien, les boulangers
et les boulangères accueillaient
avec le sourire, les fourniers s’activaient
au four, les meuniers au moulin.
Les forgerons domptaient le feu pour créer
des outils en métal.
Les nourriguiers guidaient les troupeaux de
moutons vers les meilleurs pâturages.
Je n'ai pas
encore raconté l’étonnant parcours d’un marchand-pelletier
qui préparait les peaux et vendait la fourrure.
Les femmes
ne sont guère mentionnées, mais aucune ne demeurait oisive. Elles mettaient au
monde, puis élevaient leurs nombreux enfants, elles cuisinaient, elles géraient
la maison, certaines travaillaient aussi en dehors.
Blanchisseuses et repasseuses s’occupaient du linge, elles le
lavaient et lui donnaient une belle apparence pour que tout le monde soit beau.
Les tailleuses confectionnaient les
vêtements, les couturières cousaient,
brodaient pour habiller la famille et les clients.
Les épicières revendaient les produits
alimentaires variés.
Savez-vous
ce qu’est une regrattière ? Celle
qui fait le commerce de regrat, des denrées de seconde main.
Je me pose bien
d’autres questions sur la réalité de ces activités. Je n'ose aborder celle-ci
qui me taraude.
Dans quelle mesure un maître-canonnier est-il utile ?
Ce
recensement porte sur l’état de mes recherches. J'évite de recopier sans
vérifier, cependant j’ai trouvé plusieurs pistes à explorer sur des généalogies
publiées chez Géneanet. Cette liste devrait s'étoffer et s'enrichir de nouveaux
métiers ancestraux.
Toussaint NICOLAS habite 11 rue des Tamaris, dans le quartier Saint-Laurent à Marseille, en 1851.
Cette rue n’existe plus. Pour en situer l’ambiance, lisons ces quelques lignes [1] :
Plan Marseille 1824 http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=109676 |
« Il est hors de doute que le quartier traversé par la vieille Rue Roudiau ne fût peuplé de travailleurs et principalement de marins et de pêcheurs. On y voyait les Moisseous, les cordiers.
Il faut se figurer un grand carrefour, sur lequel s’ouvrait la Rue Radeau. La place que l’on rencontre sur la Rue Servian, était probablement le point sur lequel les cordiers avaient leurs roues, leurs chevalets, les ustensiles de leur métier. L’espace ne manquait pas ; il y avait eu là une carrière appelée la Peiriero de Regnauld. On y voyait certainement des jardins et des arbres. De là est venu l’usage de dire : Rue des Tamaris. »
Toussaint
NICOLAS (sosa 18) est cordier, selon des actes où il est cité en 1846-1848 ; son frère Louis exerce le même métier.
L’art de la corderie
Les cordages sont indispensables aux
marins sur leurs bateaux à voiles et aux pêcheurs présents dans le port proche.
Les cordes sont faites avec du
chanvre, leur solidité se doit d’être fiable, pour résister à toute épreuve.
Les cordiers exercent un métier utile. La technique et les instruments n’ont guère changé jusqu’à la mécanisation qui commence dans la seconde partie du XIXe siècle.
Ce travail
physique demande de la force et une concentration pour ne pas relâcher le
geste, ce qui produirait un défaut dans la corde.
Cette illustration de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert date du XVIIIe siècle, elle montre le travail des cordiers.
L’atelier,
ou plus souvent le terrain en plein air, comme on le voit dans la
description de cette rue, s’étend tout en longueur.
On déroule les fibres dans les dévidoirs, ils reposent sur les chevalets tels de grands râteaux en bois. L’artisan étire son fil en marchant à reculons. Le rouet permet d’effectuer la torsion des fils rapprochant le chariot sur roulettes où ils sont fixés. Au fur et à mesure que la corde se forme, le toupin remonte vers le rouet. Les forces emmagasinées par les fils tordus vont s’opposer au sein du cordage, lui conférant une résistance exceptionnelle.
Nous
possédons plusieurs cordes dont mon père trouvait souvent l’usage. J’aurais
aimé lui dire qu’il avait un arrière-grand-père cordier, lui qui rangeait
soigneusement ses cordes.
La famille NICOLAS vivait rue Désirée
Rose Deleurye, avant d’épouser Toussaint NICOLAS,
vivait rue du Théâtre Français
Dans votre famille, y avait-il des fabricants de cordes ?
Sources
1- Revue de Marseille et de Provence., V.12, 1866.https://hdl.handle.net/2027/mdp.39015034804966?urlappend=%3Bseq=550
2 - site du musée : http://www.alienor.org/publications/cordes/
Photo corde Par
Ji-Elle -Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6796573
Sans aucun doute, ils étaient amoureux ces jeunes gens ! Leurs voisins de la rue Sénac les trouvaient bien rayonnants. Ils se sont mariés le 22 septembre 1888.
Marie Nogier est une femme qui a déjà acquis l’allure moderne et citadine, Albert est un boulanger, il a su la séduire. Ce sont mes arrière-grands-parents.
Ils se sont choisis librement. Et voilà que la forêt de mes ancêtres réunit un joli brin de fille venu de l’Ardèche avec un charmant jeune homme du Var. Chacun d’eux travaillait à Marseille, il ne faut pas croire qu’ils étaient isolés, leurs témoins sont des cousins plus ou moins proches, ils avaient aussi migré dans cette grande cité qui attirait les villageois.
Rue Sénac à Marseille. crédit © M.Grapeloup |
Ils déclarent leur domicile au n° 41 de la rue Sénac. Il semble bien étonnant que ce jeune ménage vive ensemble sans être marié ! Leur première enfant va naître onze mois plus tard, le 26 juin 1889. Deux filles vont arriver ensuite : Rose, ma grand-mère, puis Aimée dont la mort précoce et mystérieuse laissera ses parents inconsolables.
Marie travaille comme employée dans une maison où elle a appris à bien se tenir. Indubitablement, elle a de la classe, cette jeune femme de 24 ans. Ses patrons, s’ils se réjouissent de la voir heureuse, doivent regretter qu’elle quitte leur service pour s’établir avec Albert. Faire vivre ensemble une boulangerie est un projet bien enthousiasmant : Albert serait au fournil et Marie, officiant dans la boutique, chargée de l’accueil des clients, de la décoration et de la vente. Confectionnait-elle aussi les gâteaux ?
Je possède encore des objets utiles pour la pâtisserie : une table en marbre, des grands bocaux en verre qui contenaient les confiseries, des compotiers pour présenter les biscuits, des moules à tarte, à cake, à manqué, et à charlotte… J’ai mis longtemps à réaliser que ces ustensiles-là devaient être à l’honneur dans les vitrines de leur commerce. Ils ont dû prendre mille précautions lors du déménagement quand ils ont quitté Marseille en 1905, pour vivre dans notre maison à Saint-Julien.
Le couple n’a pas habité très longtemps à cette adresse rue Sénac, on les retrouve rue du Progrès en 1889, puis rue Montaux en 1903.
En 1842, Rose Deleurye et ses parents habitaient dans cette rue, au numéro 3, juste en face du numéro 4, où se trouve le Théâtre Français.
On jouait des mélodrames, des comédies et des opérettes. Les billets d’entrée pouvaient s’acheter pour 0,60 frs jusqu’à 2,25 frs. Les Marseillais adorent le Théâtre, je suppose que la famille de Rose se rendait au spectacle qui se donnait à côté de chez eux. Mais, comme nous le fait judicieusement remarquer Fanny-Nésida, l'animation devait être aussi dans la rue autour des spectateurs qui se déplaçaient pour la circonstance.
Un demi-siècle plus tard, ma grand-mère allait sans doute écouter les concerts du Grand Théâtre et du Théâtre du Gymnase. Elle était passionnée d’opérettes qu’elle chantait avec sa belle voix, elle aurait aimé devenir chanteuse, mais ses parents ne le lui ont pas permis. Mamie Rose a épousé le petit-fils de Rose.
Rose Deleurye
Je crois bien que c’est sa photo !
Le 19 novembre 1842, Rose Deleurye s’est mariée avec Toussaint NICOLAS. Elle était tailleuse en 1848.
Rose Deleurye (sosa 19) qui porte les beaux prénoms Rose Claire Reine est morte à l’âge de soixante-six ans, en 1884. Son petit-fils Marius qui est mon grand-père avait alors deux ans.
Source des photographies
Ch.Moustier CC BY-SA 3.0 <http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/>, Wikimedia Commons
J’ai déjà écrit plusieurs articles sur Joseph Pérouse. C’est un outsider, car il n’est pas dans la lignée de mes ancêtres marseillais, mais dans la généalogie de Monsieur, donc sosa 186 de nos enfants.
J’aime bien son adresse quai Monsieur (actuellement quai des Belges) à Marseille.
Le port de Marseille, Balthasar Friedrich Leizelt, 1778 |
Venu de Vienne en Dauphiné, je sais qu’il fréquentait la foire de Beaucaire. Il s’était établi comme marchand-fabriquant de chapeaux de paille d’Italie. Joseph Pérouse tenait une boutique de chapelier à Marseille, sur le quai Monsieur entre 1789 et 1793.
Mon #ChallengeAZ 2017 avait pour thème la Révolution française, j’ai raconté les aventures de Joseph pour qui la période fut compliquée.
Je vous invite à lire cet article que je viens de retravailler pour le ChallengeAZ 2020
https://www.briqueloup.fr/2017/06/jjoseph-p.html
Il met en scène : le soleil qui frappe sur la tête des Marseillais, les chapeaux de paille, mais aussi l’époque de la Révolution à Marseille.
Joseph Vernet, Le port de Marseille |
Lisons encore ce billet intitulé « se croiser », dans lequel j’imagine lesquels de mes ancêtres ont pu acheter un chapeau de paille à Marseille, dans la boutique de Joseph.
Connaissez-vous la maison où est née votre grand-mère ?
Je ne m’étais pas posé cette question avant d’aller dans le quartier du Camas, à Marseille.
Nous devions dormir rue des Oliviers, chez une amie de ma fille. Avant d’arriver à cette adresse, nous traversons la rue du Progrès. « Mais, c’est là où est née Mamie Rose ! » m’exclamai-je.
83 rue du Progrès |
Je pousse la porte du numéro 83, rue du Progrès. Avec émotion, j'ose monter les escaliers que la fillette a appris à grimper. J’imagine Marie, sa mère la portant dans ses bras, puis lui donnant la main lorsqu’elle commençait à marcher.
Le quartier du Camas, en 1905
Pendant que la petite Rose grandissait, Marius, son futur époux, vivait non loin de là. Avec sa mère et son frère Joseph, il habitait au n° 9 rue Escoffier en 1896, n° 138 rue Terrusse en 1905. Même si leurs familles apparaissent socialement très différentes par leurs professions et leur origine géographique, je comprends qu’ils se soient rencontrés dans le quartier du Camas.
131 rue du Camas, Marseille |
On
retrouve Rose et ses parents au n° 131 rue du Camas, en 1917. Auparavant pendant
quelque temps, ils sont revenus vivre dans notre maison dans le Var, chez la
grand-mère paternelle de ma grand-mère.
Leur trajet de vie se révèle maintenant un peu balisé, pourtant je n’ai pas encore réussi à localiser la boulangerie de ses parents à Marseille.
Alors, et vous, pourriez-vous situer les maisons dans lesquelles est né chacun de vos quatre grands-parents ?
Les Olives, ce quartier évoque un patronyme fort répandu à Marseille.
Comme beaucoup de Marseillais, nous avons comme ancêtre Simon Olive qui vivait au XVème siècle. C’est mon sosa 148224 à la génération XVIII.
Simon Olive est mort à Marseille, entre 1498 et 1500.
Il est né vers 1436, à Guillaumes, dans les Alpes Maritimes. Et bien sûr, nous rêvons d’aller dans son village qui se trouve dans la haute vallée du Var, à l’orée du parc du Mercantour.
Simon Olive était nourriguier, berger chargé d’organiser l’élevage et la transhumance, c’est une responsabilité importante. Plusieurs propriétaires regroupent leurs moutons en trenteniers, rassemblés en bastoun d'avé sous la houlette du berger. Ce sont d'immenses troupeaux qui sont ainsi confiés au nourriguier.
En 1461, Simon épouse Jeanne Capel, à Marseille.
Le 10 février 1466, Paulet Marsan donne en bail à Simon Olive et à Janone Davine (Jeanne Capel était veuve Davin) une étendue considérable de terrain située entre Château-Gombert et Saint-Julien.
Ledit Simon Olive est sa femme vinrent se retirer dans cet endroit qui fut nommé depuis "Les Olives", ils eurent plusieurs enfants dont les familles se divisèrent le terrain en question, et, à mesure que leurs descendants se multiplièrent, ils bâtirent diverses maison et formèrent un hameau qui existe aujourd’hui, dont presque tous les habitants portent encore le nom d’Olive.
Voici sa descendance jusqu'à Jean Olive (sosa 2316), auquel
je me suis intéressée à l’occasion du double mariage Olive Cordeau, en 1625.
https://www.briqueloup.fr/2020/07/sans-aucune-preuve-juste-de-lintuition.html
Sources
Dictionnaire des villes, villages & hameaux du département des Bouches-du-Rhône, Vol 2, Alfred Saurel 1878, page 112
André Bouyala
d’Arnaud, Évocation du Vieux Marseille, Les éditions de Minuit 1969, p. 391.
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Le clocher de Notre-Dame des Accoules veille sur la noce célébrée le 20 janvier 1588, à Marseille.
La mariée ne pouvait être que jolie comme l’est son prénom, original mais pas si rare en Provence. Louis Codonel devait être bien fier d’épouser Marquise, la fille du capitaine André Martin et d’honnête Alyone Fournier(e).
1588, ND des Accoules |
L’acte de mariage a traversé cinq siècles. Rongé par les vers, il reste difficile à lire, mais l’essentiel est noté ; par chance il n’était pas inscrit en bas de la page de ce registre ! Le curé honore le jeune époux de l'appelation : Ludovicum Codonellum filium quomdan Jacobii et honestam muliere Jaumete …
Merci à François Barby qui, rassemblant les familles marseillaises sur son site[1], m’a permis de le trouver.
Ces jeunes mariés sont mes sosas 2328 et 2329.
Ce billet aurait pu être terminé, c’est déjà bien beau de pouvoir connaitre les prénoms de mes ancêtres à la génération XII, mariés aux Accoules à la fin du XVIesiècle.
Mais ce mariage m’a donné l’occasion de connaitre le capitaine André Martin, de voir sa signature et de lire d’autres documents le concernant. J’ai découvert une histoire extraordinaire que je vous raconterai bientôt…
Ce billet était prêt depuis longtemps, il me reste quelques vérifications avant de le publier le jour-dit du challengeAZ. Comme cela arrive souvent, il y a des surprises imprévues. Une petite recherche sur l’église des Accoules[2] remet en question un détail important. J’ai illustré avec la photographie du clocher prise lors d’une promenade dans le quartier du Panier, alors que je pensais à mes aïeux qui vivaient là.
La paroisse Notre-Dame des Accoules est fort ancienne, elle existait au XIe siècle. L’église a été démolie en 1794, seul le clocher est resté préservé, il était apprécié car son horloge donnait l’heure aux habitants. J’ai pensé qu’il avait veillé sur le mariage de mes ancêtres en 1588.
Je dois corriger cette affirmation, car celui-ci fut construit en 1685. Il y avait auparavant une tour contenant la cloche qui a dû sonner pour annoncer la noce de Louis et de Marquise.
Pour rencontrer André Codonel, leur petit-fils,
Rendez-vous Ancestral dans l’arsenal des galères à Marseille :
https://www.briqueloup.fr/2018/10/dans-larsenal-des-galeres-marseille.html
[1] https://gw.geneanet.org/fammar
[2] Les rues de Marseille, Augustin Fabre (lire en ligne) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1172334s/f11.item.zoom#
L’oncle Baptistin et la tante Marie habitaient à la Madrague de Montredon. Allons-y ensemble !
Nous prenons le bateau depuis le Vieux-Port de Marseille, jusqu’à la Pointe Rouge, vous pouvez admirer le paysage mouvant qui rythmait le quotidien de Baptistin.
Raconte-nous cet arrière-grand-oncle !
Descendant d’une longue lignée de marins, il a navigué en Méditerranée depuis sa jeunesse, d’abord sur le bateau de son père.
Ah oui, ce terrible capitaine Bruno Bancala…
Prénommé « Jean-Baptiste » Bruno, il est son fils aîné, né en 1861, à Marseille, rue Saint-Victor. C'est devant cette rue que nous avons embarqué. (billet en cours d'écriture)
C’était un naviguant ?
Il a servi dans la marine marchande comme son père. Au bout de quelques années, il a préféré s’établir comme patron pêcheur. Il a reçu une médaille d’honneur pour récompenser ses années de service.
On ne s’attend pas à trouver de tels documents !
Pourtant, regardez encore : celui-ci paru dans Le Petit Marseillais le 22 mars 1899. Bancala Jean Baptiste a donné 2 frs pour les victimes de la catastrophe de Toulon[1], suite à l’explosion d’une poudrière dans l’arsenal.
Jean Baptiste apparait un peu plus généreux que la moyenne de
ses collègues pêcheurs de Mazargues-Montredon[2]...
Il n’avait pas de famille à charge.
N’a-t-il pas eu d’enfant ?
Hélas non, il s’est marié tard, à l’âge de 57 ans avec Marie Esprite Buisson qui avait 59 ans.
Oncle Baptistin et tante Marie |
Ce couple était apprécié de leurs neveux. J’ai entendu
vanter leur accueil lorsqu’ils venaient en visite chez eux, même leur petit
chien attirait la sympathie.
Nous voilà arrivés dans la rue des Arapèdes.
Mais laquelle était leur maison ? Ce pourrait être une de celles-ci, où l’on peut imaginer le couple ayant sorti une chaise pour prendre le frais, devant le coucher du soleil sur la mer.
https://www.briqueloup.fr/2015/06/r-rais-des-madragues.html
[1] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6479348r.image.r=BANCALA.f12.hl
[2] https://www.retronews.fr/journal/le-petit-marseillais/22-mars-1899/437/1604765/1