J’aime
penser que mes ancêtres se sont éteints paisiblement chez eux. Je préfère croire
qu’ils demeuraient tranquilles et n’avaient pas d’ennemis. Ils n’ont pas eu de
mort violente sauf quelques accidents, mais il est rare que l’on connaisse la
cause pour laquelle leur vie s’est arrêtée.
L'Ardèche à Mayres, lieu dit Conges |
Lorsque j’ai lu cet acte de décès de Jean Cellier, j’étais émue et je me suis inquiétée de savoir si c’était bien mon aïeul, ou un homonyme. Plusieurs indices me donnent la certitude que c’est mon sosa 186, à la génération VIII.
Lan que dessus et le traize fevvrier Jean CELIER age de trente sept ans a été enterré dans le cimettiere de l’eglise parroissialle de St Martin ayant été tué le long du chemin audessus de Conges la nuit du 11 dud[it] mois la justice lui ayant trouvé trois coups de fusil ou pistolet sur son corps auquel enterrement ont été presents Jean Mourgues et Pierre Estienne ill[ett]rés de ce enquis par nous soub[sig]né
Cet acte, est écrit par le curé de Mayres, paroisse de Saint-Martin, en Ardèche, le 13 février 1760.
Jean Cellier est décédé l’avant-veille. Il a été tué de trois coups de fusil ou de pistolet. L’assassin a vraiment voulu sa mort, ce n’est pas un accident. Était-ce un règlement de compte ? A-t-il été attiré dans un guet-apens ?
Jean avait 37 ans. Il est le père d’une fille unique, Marie, mon ancêtre. Celle-ci est née deux ans auparavant, c’était le mois suivant le mariage de ses parents qui étant donné la circonstance a dû être précipité. L’acte de baptême précise qu’ils habitaient Conges.
C’est
un hameau qui domine l’Ardèche, cette jeune rivière descend du col de la
Chavade (1260 m) où elle prend sa source. Le relief est abrupt, les bois denses.
Il fait froid en février.
![]() |
L'Ardèche qui descend de La Chavade |
Jean
se trouvait sur le chemin au-dessus de
Conges, non loin de sa maison. Il aurait dû se hâter de rentrer chez lui
avant la nuit qui tombe si vite en hiver. Avait-il seulement une lampe ?
Peut-être
les siens l’ont-ils entendu crier, après avoir été alertés par les coups de
fusil ?
Sous
le choc de cette mort tragique, la famille s’est rassemblée pour entourer Jeanne.
On reconnaît son frère aîné Jean Mourgues ; il y avait aussi Pierre Estienne,
je ne sais pas exactement le situer, il se trouve qu'Estienne est le patronyme des deux
grand-mères du couple.
Jeanne
Mourgues s’est remariée après quatre années de veuvage, elle a élevé leur
fille, elle a vécu une longue vie jusqu’à l’âge de 82 ans.
🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫
Il serait utile d’aller à Privas pour consulter les
archives judiciaires, comme me le suggèrent les amis qui ont écrit les
commentaires ci-dessous.
J'ajoute cette remarque intéressante de Michèle V. qui
élargit mes interrogations :
« Revenait-il
d'une foire ? 3 coups de feu pour le voler, C'est beaucoup...Pas très bavard le
curé...Plus qu'à retrouver un éventuel rapport de police... »
J'aime bien cette histoire reconstituée..Merci de ce partage.Je fais un peu ça aussi avec mes ancêtres que je retrouve au fil des recherches généalogiques
RépondreSupprimerPas moyen de retrouver une trace dans les archives judiciaires ?
RépondreSupprimerTriste jour d'hiver et de nombreuses interrogations
RépondreSupprimerQuelle macabre découverte !
RépondreSupprimerQuelle histoire et probablement un peu trop ancien pour espérer trouver des traces dans les archives judiciaires.
RépondreSupprimerUne mort brutale dans ce joli coin de l'Ardèche où les bandits de grand chemin devaient rôder.
RépondreSupprimerBonne continuation, Marie !
Une fin brutale et tragique. Je pense que tu pourrais trouver une trace dans les archives judiciaires d'ancien régime, en série B.
RépondreSupprimerQuelle terrible histoire. D'autres articles de ce challenge font état de morts brutales et c'est triste de penser à tous ces dangers, accidents graves ou même ici meurtre. Comme la justice est intervenue, au moins pour constater la mort violente, il doit y avoir des traces de cela. Mais où ? Dans les archives de la sénéchaussée (affaires criminelles) ?
RépondreSupprimer