Qui n’aimerait pas connaître la cause des décès de ceux
qui sont couchés dans les registres de sépultures ?
Je vous racontais, dans le dernier
billet, comment Hélène Capon était, contre toute attente, décédée à Gréoux et
inhumée dans le cimetière à côté de cette église.
Gréoux, 04 |
Le curé a noté :
« après avoir receu
les sacremens pendant sa maladie »
Voilà une
information que l’on trouve rarement mentionnée. Ainsi Hélène qui quelques
jours auparavant a parcouru les treize kilomètres pour aller assister sa belle-fille,
à l’occasion de la naissance de Claude, serait morte de maladie. Bien sûr, on
pense à une épidémie fulgurante, puisqu’elle semblait en pleine forme pour avoir
fait cette route, peut-être à pied, peut-être avec une mule. Elle n’avait que 61
ans.
Une épidémie ?
J’ai eu la curiosité de lire les actes de la même époque.
Le curé précise pour tous les défunts :
« après avoir receu les sacremens pendant sa maladie ».
Le curé précise pour tous les défunts :
« après avoir receu les sacremens pendant sa maladie ».
En 1713, on pense à une épidémie de peste, il faudrait rechercher si
elle a sévi en Provence à cette période.
Continuons
à tourner les pages de ce registre, voici
un acte de décès insolite :
« Claude Gazagne agé d’environ cinquante ans après avoir receu les sacremens
pendant sa maladie est mort le 29 daoust de l’année 1712 et a esté enterré
le lendemain dans le cimetierre de cette parroisse en foy de quoy j’ai signé
Boyer Vic[aire]»
La mention
marginale attire notre attention, ce n’était pas une maladie, je poserais plutôt
le diagnostic d’un traumatisme crânien, sans blessure apparente :
« estant
allé cueillir les pommes le dimanche il tomba de l’arbre et de cette chute
il mourut le lendemain, sans fièvre, sans rupture sans dislocation et sans
donner aucune marque que les parties interieures fussent interestées ».
Oh surprise !
L’acte suivant, daté du lendemain des funérailles, donne de mauvaises nouvelles
de sa femme :
« Anne
Bonnefille, veufve de feu Claude Gazagne, agée d’environ trente six ans après avoir receu les sacremens pendant
sa maladie est morte le dernier jour daoust de l’année 1712 et a esté enterrée le lendemain dans le cimetierre de cette parroisse en foy de quoy j’ai
signé Boyer Vic[aire]»
Morte de
désespoir ?
Croyez-vous vraiment à une maladie comme il est écrit une fois
encore ? On aimerait que le sieur Boyer nous dise comment elle a mis fin à
ses jours, cette jeune femme qui ne pouvait plus vivre sans son époux.
Et
l’histoire ne s’arrête pas là
Six mois plus tard, en février 1713, leur petit
Joseph, âgé de trois ans, est enterré à son tour. L’enfant qui n’est pas mort de
maladie, n’a pas pu vivre sans sa mère.
Drôle d'histoire en effet ! Peut-être ont-ils mangé des pommes empoisonnées ... ?
RépondreSupprimerOh! je n'avais pas pensé à cette éventualité. Blanche-neige, la sorcière ...
SupprimerIl est vrai que nous aimerions savoir ... Alors nous imaginons. Mais nous sommes sûrement parfois si loin de la vérité que c'est finalement très frustrant !
RépondreSupprimerNat
Mais c'est le mieux que nous pouvons faire avec toutes informations recueillies, essayer de se mettre à la place de ceux dont on veut raconter la vie, et ... écouter son coeur.
RépondreSupprimerMusarder dans les pages des registres c'est faire d'autres découvertes. Traumatisme pour le ramasseur de pommes sûrement, mais je trouve la mention pendant sa maladie bien énigmatique !
RépondreSupprimerC'est la première fois que j'écris sur des inconnus qui ne sont pas dans mon arbre. Lire les registres peut nourrir des histoires. Je vais penser à cette famille lorsque j'irai à Gréoux.
Supprimer