Le bourg est en fête, processions,
chants, repas partagé et danses animent Saint-Julien-le-Montagnier. Les habitants célèbrent la Nativité de la Vierge en ce 8
septembre 1710.
En ce jour de Notre Dame de Septembre, on renouvelle, tacitement
ou par contrat, les baux fermiers avant les semailles.
Ce temps de réjouissances, à la fin
de cet été où la récolte a été particulièrement abondante s'avère appréciable, car la population a tant souffert lors des terribles années 1708 et 1709.
Ce #RDVAncestral est le prologue
d’une série de billets qui vont relater une affaire fâcheuse, laquelle mettra
en danger l’un de mes ancêtres et sa famille, ses amis, et des pauvres gens qui
ont essayé de survivre et de se révolter contre l’injustice des impôts du roi.
Je propose que ce #RDVAncestral
soit l’occasion de rencontrer quatorze
de mes ancêtres qui ont pu participer à ces festivités, le 8 septembre 1710.
Entrons dans la farandole, ce titre m’est inspiré par «La ronde des ancêtres» de Fanny-Nésida.
Les voilà ! Mes aïeux qui sortent de l’église
en procession avec leurs cousins, leurs frères et sœurs, ainsi que leurs voisins. Nous
allons nous joindre à eux. Entrons dans la farandole...
Un homme observe l’église, il a
des raisons d’être fier de son travail. Je vais féliciter François Philibert (sosa
696). C’est lui le maître maçon qui effectue les réparations. J’évite
de dire à Marguerite Garcin (sosa 697) que dans deux mois
elle sera veuve, ayant à assumer la charge de leurs six enfants. Elle rassure
la petite Isabeau en la portant dans ses bras, car tant d’agitation l’effraye.
Les tambourinaïres rythment la
farandole qui se constitue. Mes enfants se laissent entraîner à leur tour par
les jeunes du village qui forment une ronde sur l’aire.
Les enfants de François et de Marguerite
discutent déjà avec leurs amis. Joseph Philibert
(sosa 348), celui qui
a 15 ans, est apprenti, il va continuer le travail de son père. Il ne sait pas
encore que Thérèse Gastaud (sosa 349) sera sa première femme.
Elle parait un peu plus vieille que lui et elle aimerait que sa belle-mère et son
père, Jacques Gastaud (sosa 698) qui est régent des écoles, relâchent leur surveillance. Elle prend la main de Joseph et les jeunes
gens se lancent dans la danse, accompagnés par les chants des anciens.
Je n’ose dire à Mathieu Pellas et Thérèse Vassal (sosas 702 et 703) qu’ils ont fait l’objet de mon précédent billet. Ils échangent des regards tendres. Thérèse porte dans ses bras leur septième enfant âgé de cinq mois. Le prochain va naître dans … exactement neuf mois.
Anne, la jeune sœur de Thérèse, arrive de Vinon, dans quelques semaines, elle va épouser un gars d’ici. La
fête est une occasion de venir à Saint-Julien, elle entre dans la farandole avec Jean,
son fiancé.
Oh, mais les langues vont bon
train ! J’apprends que Marguerite, sa nièce, va de surcroît devenir sa
belle-sœur. On m’explique que le même jour, la fille de Thérèse Vassal va épouser le
frère de son futur oncle.
Marguerite Gautier (sosa
1405) la grand-mère de Marguerite, dit qu’elle est heureuse de voir danser tous
ces jeunes.
Je vais taquiner Claude Aymar (sosas 1400), je le trouve bien vaillant à 69 ans, lui qui pensait mourir alors qu’il avait 35 ans.
Elle rit de m’entendre parler
ainsi à son mari, Hélène Capon 59
ans (sosa 1401). Elle se
souvient que j’assistais dicrètement à son mariage à Manosque en 1675. Elle tient à me présenter leur fils Joseph Aymar (sosa
700) qu’ils ont marié avec
Suzanne Buerle (sosa 701)
en mars de l’année précédente.
Joseph va danser, mais Suzanne se
sent déjà un peu essoufflée, lourde de leur petit qu’elle porte depuis quatre
mois.
Je m’étonne de ne pas trouver Joseph Audibert et Françoise Gaillardon
(sosas 344 et 345). On me
confie qu’ils sont trop occupés à l’auberge, ils reçoivent un groupe insolite
dont les gens commentent à voix basse l’arrivée dans les lieux. Deux muletiers
avec plusieurs mulets au chargement mystérieux, encadrés par des hommes en
habit de la ville qui inspirent la méfiance. Les habitants continuent la fête
comme si de rien n’était, en espérant que cette visite ne leur apporte pas
d’ennuis.
Vous pourrez lire prochainement
une série d’articles qui vous conteront cette histoire tragique.
Prologue : Entrons
dans la farandole
Elle commence pourtant bien cette histoire tragique ... Que d'ancêtres au même moment dans le même village, j'ai l'impression de ne pas avoir ça dans la généalogie de mes enfants, il faudra que je vérifie
RépondreSupprimerAvec l'idée de faire un arrêt sur image un jour donné, je me suis régalée. On peut aussi le raconter à l'échelle d'une ville ou d'un pays ou même plus ...
RépondreSupprimerBelle mise en place des protagonistes !
RépondreSupprimerTrès vivant.
Je suis confuse de voir citer ma Ronde
Mettre tous ces personnages dans une ronde, en pensant à ton blog j'ai eu envie de les rassembler ainsi pour les faire danser.
RépondreSupprimerJ'attends la suite avec beaucoup d'impatience … !
RépondreSupprimerÇa donne vraiment envie de connaître la suite.
RépondreSupprimerMickaël d'ancestralys
Tu as l'art de nous mettre dans l'attente, avec cette histoire qui commence gaiement ! Vivement la suite de cette intrigue.
RépondreSupprimerSuis curieuse de connaître la suite. Bon, pour l'instant, laissons-les danser !
RépondreSupprimerMarie (@Eperra)
Quelle belle idée ! J'ai vraiment eu la sensation d'être prise dans le tourbillon de la farandole en passant ainsi d'un couple de danseurs à l'autre !
RépondreSupprimerSuper, belle idée. J'irai danser avec eux !
RépondreSupprimer