"L’Imposteur", Javier Cercas, Ed. Actes Sud, 2015
Enric Marco est un menteur.
Javier Cercas se défend d’être un conteur de fables et décide d’écrire un roman
de non-fiction pour comprendre cet imposteur. Mais comment ne pas se perdre
dans ce flot d’affabulations qu’est la biographie de Marco ? L’écrivain
choisit de se mettre en scène, menant son enquête sur le passé louche de cet
opportuniste.
Le vieil Enric raconte le
parcours d’un héros dont il dit que c’est son histoire. L’écrivain va
s’employer à faire tomber les masques de ce Don Quichotte de notre temps. Marco
se révèle un faux héros qui pourrait personnifier l’Espagne se relevant de la
sombre période de la guerre civile, du franquisme et de la collaboration. Le
plus énorme de ses mensonges fut de se faire passer pour un survivant de
l’holocauste en usurpant l’identité d’un déporté espagnol.
Explorant les méandres de la
mémoire, le romancier réussit le tour de force de nuancer chaque phrase, grâce
à son style époustouflant de virtuosité.
Autour du mensonge et de la vérité,
ce roman fait appel à l’intelligence du lecteur. Il propose une réflexion sur
notre époque, sur les mémoires individuelles et politiques qui réinventent le
passé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour le commentaire que vous laisserez !
Si vous voulez mentionner votre prénom ou alias, je pourrai reconnaitre ceux qui s'affichent comme anonyme.