Oh Magdelaine, sais-tu que je
pense souvent à toi lorsque je suis dans ta maison. Comme tu le faisais sans
doute, je regarde le paysage qui s’étend au-delà de nos fenêtres, exactement
entre Grambois, ton village natal, et Barjols où tu mourus en 1801.
Tu es une femme discrète, mais
as-tu conscience de toutes les traces que tu as laissées ? Je connais ton
parcours car j’ai trouvé une quantité d’actes qui te concernent.
Certains épisodes de ta vie me
touchent particulièrement, j’ai écris plusieurs articles qui parlent de toi : Grambois, Magdeleine gamberge _ Magdelaine, jeune veuve en 1766_ Four à pain _ Le testament de Jean _ Barjols1801, une visite à Cécile
Il est rare de connaître la
profession d’une maîtresse de maison au XVIIIe siècle, toi Magdelaine, jeune
veuve d’un aubergiste, je sais que tu assumais l’auberge, seule, puisque sa
famille vivait loin de Saint-Julien.
J’avais envie de voir Grambois où
tu naquis le 14 décembre 1738.
Ton village, fort ancien, porte
bien son nom : Grand Boué est
juché sur un coteau dans le Luberon, au milieu de forêts de chênes verts, de
pins. Le bourg n’a guère changé depuis l’époque où tu fréquentais ces lieux : de
belles maisons en pierre, une église superbe où tu t’es mariée, comme tes
ancêtres avant toi, depuis plus de quatre générations que j’ai pu remonter.
Ces lieux ne sont
pas sans similitudes avec Saint-Julien où tu as vécu après ton mariage le 28
avril 1761. Tu avais 22 ans, Jean Audibert 49 ans. Et bien, cette différence
d’âge ne me gène nullement, j’ai une grande estime pour Jean, mort si
rapidement après cinq années de mariage. Le temps de faire quatre enfants… et
encore mon aïeul, Jean François est né deux mois après le décès de son père.
A Grambois, nous avons marché sur
ces rues pavées avec des escaliers muletiers, comme les familles Allier, Bounaud,
Asse,etc. ont pu le faire depuis des siècles.
cliquer pour agrandir |
Tes ancêtres : Francois, Joseph,
Dominique, Anthoine, ALLIER étaient ménagers; ils possédaient la terre qu’ils cultivaient.
Justement, il y existe encore un
lieu-dit Les Alliers.
Tu penses bien que je suis allée
voir ces bastides, en supposant que c’était là que demeurait ta famille. Je ne
sais pas quelle maison tu as connue. Au XVIII la famille Allier est devenue
prospère, les enfants étaient nombreux, il y a deux corps de logis disposés en
U. Le pigeonnier carré, le puits
couvert d’une coupole, le four à pain ont été conservés.
Grambois, Les Alliers |
Tu serais bien étonnée de voir comme ce groupe de
fermes a été rénové avec soin, elles accueillent des touristes étrangers
actuellement.
Grambois, Les Alliers |
Combien de fois, Magdelaine et ta
famille, avez-vous parcouru la route entre Grambois et Saint-Julien ?
Grambois vu des Alliers |
A l’approche de Mirabeau, Saint-Julien apparaît tel le rivage des Syrtes émergeant de la brume de l’aurore (disait mon génial professeur de français qui habitait Mirabeau).
Traverser la Durance devait être une
épreuve car le bac affrontait les eaux tantôt tumultueuses tantôt asséchées.
Chaque fois que je passe à cet endroit je pense à toi encore Magdelaine.
Voilà des bourgs que je connais bien avec la Durance, cette rivière indomptable. Si aujourd'hui, tout nous semble simple,j'imagine la difficulté d'y vivre au 18è siècle.
RépondreSupprimerTu es toi aussi sous le charme de la Provence, merci pour ton commentaire qui nous rapproche.
RépondreSupprimerMagdelaine et sa lointaine petite-fille donnent envie de connaître la région !
RépondreSupprimerBienvenue si vous passez par chez nous !
SupprimerMerci pour cette magnifique promenade sur les traces de Magdeleine, une femme courageuse qui a surmonté bien des épreuves.
RépondreSupprimer