Pourquoi les filles de Vergons vont-elles s’établir sur la côte ?
C’est la question que j’ai posée
à un Vergonais, celui-ci m’a raconté qu'en effet les filles du village préféraient, comme sa
mère, se marier sur la côte d'Azur plutôt que d’épouser un compagnon de leurs jeux
d’enfants. Il n’allait pas jusqu’à affirmer que cela répondait à l’histoire de
mon ancêtre. Mais la coïncidence me plait !
Vergons est un bourg dans les Alpes de Haute Provence, près
du col de Toutes Aures; à l’altitude de 1000 m, les pâturages sont verts, fleuris
et agréables aux abeilles et aux moutons.
A la fin du XVIIe siècle, dépendant de la viguerie de
Castellane, le village comptait soixante feux.
Une branche de mes ancêtres vivait là à cette époque.
Marguerite Paule est la fille de Jacques Paul et de Jeanne
Mouresse.
Dans le sud, les patronymes s’écrivent au féminin. A Vergons, il y a encore
des familles Paul et Mourre…
La petite Marguerite est née le 12 février 1688.
J’ai trouvé, pour l’heure, quatre enfants dans les registres (AD 04).
Jean PAUL né le 19/12/1681 –
J’ai trouvé, pour l’heure, quatre enfants dans les registres (AD 04).
Jean PAUL né le 19/12/1681 –
Catherine ou Catarine PAULE née le
12/12/1684 –
Honoré PAUL né le 9/09/1690.
Honoré PAUL né le 9/09/1690.
Marguerite a six ans lorsque sa mère meurt le 4/12/1694. Je ne
sais pas si l’on fêtait les anniversaire des aînés Jean (le 19) et Catherine (le 12), mais ce mois de décembre a
dû être bien triste. Qui a élevé les jeunes enfants ?
En 1717, Marguerite s'installe à Saint-Tropez, le 1er février,
elle épouse Jean Baptiste Marquet, il est veuf à 37 ans, avec un petit Joseph âgé
de sept ans.
Marguerite, la nouvelle épousée a 28 ans, mais le curé
écrit qu’elle en a 25. Ce qui va me donner l'occasion, pour vérifier cela, de tourner les pages des registres BMS de Vergons et ainsi d'étoffer les arbres.
Trois enfants vont naître dans le couple Marquet à Saint-Tropez (source AD83) :
- Jean Baptiste qui porte le nom de son père est un bébé chétif, ondoyé en urgence.
« l'an mil sept
cent dix sept et le dix du mois de novembre à deux heures après-midi dans
l'église paroissiale de Saint-Torpez a été suplée les cérémonies du baptême par
moi prêtre soussigné à Jean Baptiste Marquet fils de Jean Baptiste travailleur et
de Marguerite Paule du lieu de Vergons mariés né le neuvième du courant à deux
heures du matin le parrain a été Jean Baptiste Rebufel de Séranon et la
marraine Élisabeth Dalere qui n'ont scu signer v+ baptisé à la maison à cause qu'il s'est trouvé
en danger de mort par Élisabeth sage-femme "
« l'an mil sept
cent dix huit et le neuf du mois de janvier a été enterré dans le cimetière de
cette paroisse Jean Baptiste Marquez fils de Jean Baptiste Marquez matelot et
de Marguerite Paule baptisé dans cette église le dix du mois de novembre
dernier le père et les parents ont assisté à l'enterrement avec les prêtres de
la paroisse… »
- Un an plus tard, arrive Marguerite Rose qui porte le prénom de sa mère, elle vivra 68 ans.
- Mon aïeul, Jean Joseph naît en 1721, il meurt en 1795, à l'âge respectable de 74 ans. C'est un matelot , comme son père.
Au bout de six années de vie commune, Marguerite PAULE décède à
l’âge de 35 ans, elle est inhumée le 8 du mois de mai 1723, "décédée hier de maladie".
Nous sommes allés découvrir Vergons.
Le village actuel est moins ancien que celui habité par mes ancêtres, j'aurais aimé voir les pierres de leurs maisons...
La chapelle romane Notre-Dame-de-Valvert, entourée du cimetière, a été construite au XIIe siècle. Nos ancêtres seraient-ils là ?
En effet ça fait une belle distance pour aller se marier... Les migrations de nos ancêtres ont toujours quelque chose de mystérieux, mais quel plaisir de suivre leurs traces !
RépondreSupprimerLa question est posée, mais il doit bien y avoir une explication. Pour ne pas morceler les terres, peut-être que seul l'aîné restait au "pays" ? Mais pourquoi diantre aller si loin ? L'enquête continue, je suppose ? Tu nous tiens en haleine !...
RépondreSupprimerEffectivement, le plus souvent l’aîné ou celui qui était choisi restait avec son père, il héritait des terres en montagne. Certains cadets migraient dans une région plus basse. Mais dans le cas d’une fille, elle a pu aller se placer comme domestique en ville et se fixer par mariage.
RépondreSupprimerD'une simple question, ton article nous invite à voyager vers la côte méditerranéenne. Mais pourquoi une migration si éloignée car St-Tropez ne semble pas être si proche que cela si je me trompe pas...
RépondreSupprimerEn effet, la distance est grande entre Vergons et la cote méditerranéenne. Nous avons pensé à elle, en effectuant le trajet dans ces belles routes de montagne. Il faudrait chercher si d'autres compatriotes ont pu effectuer le même voyage pour s'établir à Saint-Tropez où son patronyme semble absent.
SupprimerSouvent je me demande qui a élevé les enfants, lorsque la mère décède prématurément. Marguerite plus que le goût de l'aventure était sûrement partie pour assurer son quotidien.
RépondreSupprimerOui je partage ton inquiétude au sujet de la jeune Marguerite qui a dû faire preuve de courage pour partir ainsi.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerConnaissez-vous les ancêtres de ce Jean-Baptiste MARQUET ? J'ai des personnes de ce nom et prénom dans mes ascendants, avec origine BOURGOGNE FRANCHE COMTE.
Cordialement.
CATHERINE RIBEAUCOUP-MARQUET
Bonjour Catherine,
RépondreSupprimerJe serais ravie de rencontrer des cousins descendants de Jacques, père de Jean Baptiste. Ce fils d'Antoine Marquet s'est marié à St-Tropez en 1676. Ils n'étaient pas bourguignons mais provençaux. Donc je ne pense pas qu'ils puissent se rattacher à votre famille.