Isola del Giglio
Notre île, c’est l’île du Giglio. Selon la légende, Vénus, sortant des eaux, laissa tomber dans la mer Thyrrhénienne sept perles qui sont devenues les sept îles de l’archipel toscan.
Notre île, l’île de mes ancêtres est une île que nous
avons oubliée comme on oublie un rêve.
Les marins amarraient leur bateau à Giglio Porto. Il était judicieux d’arriver bien avant le coucher du soleil pour avoir le temps de monter jusqu’à Castello où les remparts protègent leurs foyers des incursions de pirates.
L'île, en grande partie sauvage, abrite un
maquis de cistes et de chênes verts.
Elle doit son nom grec aux chèvres sauvages.
La vigne produit un vin agréable.
Lorsque j’ai débarqué à Giglio Porto je me suis
présentée avec mon nom de jeune fille que j’utilise peu souvent. J’ai été accueillie
chaleureusement comme une enfant du pays puisque mon patronyme est très répandu
ici. J’ai retrouvé facilement mes ancêtres issus des plus
anciennes familles de l’île. Grâce à la gentillesse du curé, nous avons consulté
les registres BMS conservés depuis le début du XVIIème siècle.
En deux jours, nous avons pu remonter les branches et découvrir les noms qui chantent : Biondi, Cipriani, Preziani...
Notre plus ancien ancêtre connu Matteo Bancala est né en 1511.
Sa descendance est très nombreuse et constitue
le nerf génétique de tous les insulaires (selon E.Di Fabrizio). A la fin du XIXe cette famille avait
engendré 1162 enfants de 214 mariages. Plusieurs ont émigré en Amérique où l’on
retrouve ce patronyme.
J’ai retrouvé notre île à partir de l’acte mariage en 1775
d’Ignazio (sosa 32) installé à Saint-Tropez.
Demandant à un habitant de Giglio quelles raisons
avaient bien pu pousser mon ancêtre à venir en France, malicieusement il me répondit :
«Sûrement il aimait les femmes françaises ! » Effectivement Ignacio eut deux épouses.
Je ne pensais
pas qu’il fut possible de remonter le temps et de m’approprier l’histoire de cet
ancêtre « un marin venu d’ailleurs » dont personne ne savait rien, pas
même le prénom.
Je rêve de revenir dans
cette île qui est un peu la mienne à présent.
#isoladelgiglio
Sources bibliographiques
E. de Fabrizio, Isola del Giglio,
il territorio, gli abitanti e la storia, COEG
2006
Bruno Begnotti, Cronache
Gigliesi 1558-1799, Circolo Culturale Gigliese, 1999
Bruno Begnotti, Guida all'archiv isto storico dell'isola del
Giglio, Circolo culturale gigliese, 2013
Merci pour ce voyage en Italie.
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