En Caravane maritime
vers les Échelles du Levant
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Carte portulan Méditerranée. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèques de Marseille
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Naviguer au Levant en Caravane, voilà la spécialité des marins tropéziens à bord de leurs navires de commerce.
La Caravane maritime
C’est partir en cabotage lointain, à la cueillette de port
en port, jusqu’aux Échelles du Levant. Les capitaines se mettent au service de
l’Empire ottoman durant deux ans, la troisième année étant au service du roi.
Leurs compétences, l’expérience de l’équipage et leurs bateaux fiables :
tartanes, goélettes, polacres, pinques… permettent d’évoluer en Méditerranée au
gré des contrats de nolis. Les marchands voyagent à l’aventure, transportant
les cargaisons selon les opportunités proposées par les affréteurs ottomans. On comprend leur
inquiétude d’être ralentis par les aléas
de la traversée : tempêtes, épidémies et pirates; alors, le voyage pouvait virer
au cauchemar. Les marins se racontaient sans doute l’Odyssée d’Ulysse et chantaient
pour se donner du courage.
Au cours du XVIIIe siècle, les Tropéziens organisèrent
près de 900 caravanes ; autant dire qu’ils ont vécu sur les flots, mes ancêtres
qui travaillaient pour la plupart comme matelots, mousses et capitaines.
Les échelles
Leurs escales sur les rivages lointains constituaient des
pauses appréciables pour se requinquer, mais certains sont restés pour
l’éternité dans ces ports aux noms exotiques.
Les échelles du Levant :
Smyrne, Alexandrie, Istanbul,
Salonique, Patras, La Canée, Damiette, Larnaca …
Les échelles de Barbarie :
Alger, Tunis, Tripoli de
Libye ...
J’ai consulté des registres maritimes aux Archives de la
Marine à Toulon, j’ai eu la surprise de connaître les parcours individuels des " naviguants" de Saint-Tropez.
Les marins de ma généalogie
Voici des relevés concernant quelques-uns des personnages de
mon arbre qui ont navigué en caravane au Levant :
Ignazio Bancala (sosa 32) : il s’engage souvent à destination de l’Italie,
pour Alexandrie en 1777, « au Levant en carravanne » en 1784, en
1787…
Bruno Simon (sosa 34): embarque pour
La Morée (Péloponèse) en 1785.
Joseph Barthélémy Ricard, fils d'Antoine Ricard (sosa 66) : est parti le 4 mars 1784, il est mort à l’hôpital de Smyrne le
1 août 1785.
Tropez Antoine Ricard,
frère du précédent, se trouve en caravane 1772, débarqué à Malte en 1773, absent, expédié
pour Patras en 1785, embarqué pour Salonique en 1786, débarqué à Tripoly de
Barbarie en 1787 …
D’autres registres pourraient encore révéler de belles aventures en
mer qui nous ravissent.
Bibliographie :
Daniel Panzac, La caravane maritime. Marins européens et
marchands ottomans en Méditerranée (1680-1830) CNRS Ed. 2004.
Gilbert Buti, Les Chemins de la mer. Un petit port
méditerranéen : Saint-Tropez (XVIIe –XVIIIe
siècles) Rennes, PUR, 2010.
Grâce à vos ancêtres marins, chaque article est un voyage :-)
RépondreSupprimerL'expression "caravane maritime" incite déjà au voyage
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