2019-11-18

O_Ouvrages de nos aïeules


Lorsque je range les armoires avec mes enfants, nous plions ensemble les draps, les nappes, les serviettes, les torchons …



Quelle belle occasion de montrer notre généalogie, de la déplier, de la ranger, de la toucher, de la sentir; elle a une bonne odeur de linge propre.

Nous lisons les initiales brodées, les marques cousues, les petits points de croix malhabiles...

Alors, je pose ces questions, celles que les jeunes attendent et peut-être qu’ils apprécient :


Qui portait ces initiales ?  Qui évoquent-elles ?


Quelle mère a brodé ces lettres pour son fils ?  

Quelle jeune femme préparait son trousseau ?
Fillette malhabile, jeune fille rêveuse, fiancée impatiente ?

Mon AGM devait être une petite fille lorsqu’elle a tracé, avec un fil de coton rouge,  la lettre N à l’envers, sur ce torchon. 
NM = Marie Nogier (sosa 11)


Quelle émotion de réussir à identifier cette très vieille petite nappe où la vieille grand-mère d’un cousin a laissé ses initiales : JD. Elle s’est mariée en 1842, dans les Alpilles et on ne la connait plus du tout. Les petits points de croix de son fil rouge sont délavés, quasiment effacés. 


J’enjolive le contenu de mes placards, mais sachez qu’il s’y trouve aussi quantité de vieux chiffons, de napperons, de mouchoirs, tachés, usés, démodés, inlavables, inutilisables.  Je les conserve, malgré tout, comme de précieuses archives familiales. 

Mes aïeules étaient économes, elles reprisaient, elles ravaudaient, elles réutilisaient les draps usés au centre en leur ajoutant des pièces … 
Elles les transformaient en serviettes ajoutant l’initiale du prénom de chacun, en napperon avec un tour de crochet.
Leur linge me parle d’elles.  


Mes armoires sont des forêts, pleines de généalogie.


Vous pouvez lire encore:
et
D’où viens-tu Thérèse ?
qui rend hommage aux initiales JD, brodées sur la petite nappe

7 commentaires:

  1. MICHELE VIN MERCIER merci encore de ce beau texte sensible :pour moi j'ai découpé ,oh sacrilège!mais la fin justifie les moyens ,certains monogrammes et broderies de pièces usées roussies pour en faire des tableaux pour cuisine de mes tres cheres belles filles,fragments autour de photos des ancêtres concernées avec petit joli arbre genealogique---au moins pour susciter interêt et éviter la direction oubli débarras de toutes les pièces de linge apres ma disparition car ranger le linge avec des rejetons plus proches des bucherons que des brodeurs …..opération impossible---

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    1. Cette mise en valeur des monogrammes est une très belle idée, Michèle. Moi aussi, j'ai du mal à mettre au rebut une pièce qui a été brodée amoureusement. Alors, je découpe et je conserve dans les archives, avec un petit mot explicatif, lorsque j'ai le temps.

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  2. Belle conclusion, et la reconversion des monogrammes dans un tableau est judicieuse : je l'ai rencontrée dans une chambre d'hôte.

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  3. ma mamie (mère de mon père née en 1884 ) avait une technique pour prolonger la vie des draps. Elle cousait ensemble les bords externes du drap puis coupait en deux l'ancien milieu. J'ai chez moi des draps usés sur les bords extérieurs

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    1. Si l’on observe la photo du drap portant les initiales DM, c’est ce que l’on a fait ! Il aurait été dommage de ne plus utiliser le linge usé. Ensuite, les draps sont transformés et trouvent bien d’autres utilisations.

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  4. Très beau texte. Une gd-tante avait été élevée chez les soeurs dans le GARD ( où elle avait appris la broderie) , et, en cadeau de mariage avait offert à mes parents des draps brodés.
    Malheureusement, celà datant de 1954, après plusieurs déménagements et le décès de mes parents, je crois, bien qu'ils sont disparus, corps et biens.

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  5. Ah, dormir dans des draps brodés quel bonheur ! Il faut les conserver...

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