Nous avions rencontré Cécile toute jeune fille, elle avait
vingt ans à la veille de son mariage, en novembre 1785. Elle a quitté notre village pour vivre dans la famille de
son mari, Joseph Burle, maître boulanger à Barjols.
J’ai souvent pensé à Magdelaine Allier (sosa
173) qui devait aller voir
sa fille. Barjols est distant de 25 km de Saint-Julien.
Allons leur rendre visite dans le quartier de la Grand'rue à
Barjols, au début de l’année 1801.
A cette époque-là, Cécile a 36 ans, elle va bientôt mettre
au monde son cinquième enfant.
Magdelaine est sans doute présente lors du romérage le 16 au
19 janvier. Il s’agit de la fête votive, celle de saint Marcel, le patron de
Barjols qui a inspiré le prénom de tant de garçons. C’est une fête spéciale qui
mêle les danses païennes et les rites catholiques. Dans l’église, le curé et ses
paroissiens dansent les tripettes devant
le buste du saint. Les bravadeurs tirent des salves de tromblon, la procession
s’achemine à la rencontre du bœuf gras tout enrubanné. Les messes, les danses,
les farandoles au son du fifre et des tambourins se succèdent; le
troisième jour est celui du sacrifice du bœuf qui sera rôti et dégusté par la
population.
Devinez quel prénom porte le nouveau bébé de Cécile ?
Je suppose qu’elle a fait le vœu d’avoir un fils pendant la messe du romérage.
Hipolite Marcel est né le 26 janvier. La jeune maman a besoin
de l’aide de sa mère encore bien vaillante à l’âge de 62 ans.
Mais que lui arrive-t-il ? Le 22 pluviôse an 9, Magdelaine
gamberge, elle se sent bien fatiguée. Elle meurt brutalement à 10 heures du
soir. Son petit-fils, nouveau-né, n’a que deux semaines. Voilà Cécile bien
désemparée, elle va faire prévenir son frère Jean François, aubergiste à Saint-Julien.
Cécile pleure sa maman.
De plus, elle est très inquiète pour son petit Joseph
Laurent âgé de 2 ans et demi lequel est bien fiévreux. Le lendemain, à la même heure de 10 h du soir, l’enfant ne
respire plus. Cécile pleure deux fois plus, si une telle chose est possible.
Quel triste enterrement ! La grand-mère et son petit-fils se sont
suivis en quelques heures !
Voici l’acte de décès de l’enfant (AD 83). Il contient une erreur
sur le nom de sa mère qui est appelée Magdelene Audibert, du prénom de la grand-mère
décédée le jour d'avant.
Lisons attentivement l’acte de
décès de Magdelaine Allié, lequel pourrait encore nous induire en erreur. Elle n’avait pas 64
ans, mais 62 ans et deux mois. Née à Grand
Bois qui ne se trouve pas dans les Basses-Alpes mais dans le Vaucluse. Je
sais maintenant qu’il s’agit de Grambois que je vous présenterai dans un prochain
article; rassurez-vous, je connais aussi le nom de sa mère que les témoins
ignoraient. Cependant, on apprend que Magdelaine « se trouvait cazuellement à Barjols» ce qui confirme que cette bonne
grand-mère était venue à Barjols à l’occasion de l’accouchement de Cécile.
Cécile et Joseph ont eu huit enfants
Famille de Cécile Audibert _(clic pour agrandir) |
Les prénoms des enfants décédés seront réutilisés par les suivants.
Élisabeth c’était la grand-mère d’Élisabeth
« Cécile » qui a donné son prénom à ses deux fillettes L’aînée,
Françoise Élisabeth est née six ans après le mariage de ses parents, elle n’a
vécu que 25 mois. Sa cadette Élisabeth Fortunée aura-t-elle eu une meilleure
fortune ? Je ne sais.
Joseph Laurent qui vient de mourir porte le prénom de son
père qui devait être heureux d’avoir enfin un fils et celui de son oncle
Laurent Burle, potier à terre.
Magdelaine a porté sur les fonts baptismaux, le 29
vendémiaire de l’an 8, sa petite fille, Ursule Magdelaine.
Cécile n’a pas eu de chance avec ses bébés, j’étais triste
pour elle en notant autant de décès ; et encore, je n’ai pas examiné tous les
registres BMS de Barjols.
Joseph Guillaume a vécu seulement quinze mois.
Françoise Clémence avait trois mois, ce qui me pose question
c’est qu’elle morte à Saint-Julien. Était-elle en nourrice ? Sa mère s’occupait
de la vente du pain à la boulangerie ; à l’âge de 42 ans, la charge d’un
nouveau né supplémentaire devait la fatiguer, elle a pu se décharger de cette
toute petite fille. L’aurait-elle confiée à la femme de son frère Jean François ?
Thérèse avait 41 ans, elle-même devait être bien occupée avec son neuvième
enfant, né deux mois avant Françoise Clémence, mais elle pouvait allaiter sa
nièce qui aurait alors vécu dans notre maison. En tout cas, c’est le père de
Thérèse, Pierre Philibert qui est allé faire la déclaration du décès de la
petite, en 1806.
Quant à Gertrude, il sera intéressant de s’attarder sur sa
vie, dans le prochain article.