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2025-05-11

Qui prenait soin de la Pichotte

 

On l’appelle la Pichotte, c’est une jolie et tendre manière de désigner la fille de Pierre Pichot. 

La féminisation des patronymes est en usage dans certaines branches de nos familles.


Françoise Pichot dite la Pichotte, a vécu en Ardèche, à Mayres. Quand est-elle née ? Quand est-elle morte ? Je n’en sais encore rien.

Elle est ma grand-mère, sosa 867 à la 10e génération.

J’ai lu son contrat de mariage, passé le 25 novembre 1665. Ce jour-là, elle épousait Antoine Bonnefoy, (sosa 866). En écrivant les deux derniers billets, j’ai fait connaissance avec les ancêtres d’Antoine qui vivaient dans la montagne du Vivarais. Je ne pourrais pas vous dire grand-chose sur ceux de Françoise qui manquent de source. 

Sa maison se trouve à Saint-Martin de Mayres. Il ne subsiste pas de bâtiments de son époque dans le quartier situé en bas à gauche de l'église.


Mayres, dans la vallée de l'Ardèche


Qui prenait soin d’elle ?

Anthoine, son époux 

J’espère qu’Anthoine a été un bon époux.

Ils ont eu au moins cinq enfants dont deux filles, Anne et Marguerite qui sont chacune mes ancêtres !

Antoine, mentionné comme "hoste", doit tenir une auberge; par ailleurs il exerce la charge de fermier, il se charge de récolter les fermages. 

Il  a pu faire plusieurs acquisitions, notamment le 13 mai 1668 "d'un bois chastagnet* et d'une "terre issartille"**, ce qui témoigne d’une certaine aisance. 

Jacques, son premier mari 

Françoise était veuve de Jacques Cellier. Elle a dû hériter de son logis puisque le contrat qui régit le second mariage est signé dans la maison de la Pichotte. 

Je ne peux m’empêcher de penser qu’avec Antoine le mariage a été plus heureux. D’abord, puisqu’il est mon ancêtre, j’ai un a priori positif. Je revendique une certaine subjectivité. J’aime mes ancêtres comme des aïeux bienveillants, j’essaye de leur rendre un hommage respectueux, ne serait-ce que parce qu’ils m’ont donné la vie. Les recherches dans ma forêt me font rencontrer d’autres personnes qui ne sont pas mes sosas et certains ne m’apparaissent pas aussi sympathiques ; je crains parfois qu’ils leur aient causé des soucis.

Je n’ai pas de certitude, seulement une intuition en ce qui concerne le premier mari de Françoise.

Regardons cette étonnante quittance qui lui est payée le dernier jour du mois de septembre 1646, par Jean Pichot.

Jean, son frère aîné

Le 30 septembre 1646, Jean règle, ou charge une personne de payer audit Jacques Cellier :

La somme de 38 livres pour la nourriture et entretènement de Françoise Pichot fille de feu Pierre Pichot,

Laquelle il a nourry et guardé pendant 2 ans et demy 

Faut-il imaginer Françoise, petite orpheline, avec des jolies rondeurs de jeunesse, bien nourrie telle la captive de l’ogre. C’est quoi cette histoire ? Donc, après l’avoir nourrie et entretenue pendant deux ans et demi, Jacques Cellier l’a épousée. Était-elle consentante, avait-elle le choix ? Je suis inquiète, je ne le connais pas, je n’ai trouvé aucune trace de cet homme. J’espère que mes craintes ne sont pas justifiées.

Les amis et alliés

En 1665, dix neuf ans plus tard, beaucoup de personnes entourent Françoise Pichot avec Anthoine Bonnefoy, lors de la lecture de leur contrat de mariage, dans la maison de ladite Pichotte à Saint-Martin de Mayres.  

Auprès d’Anthoine se tient son oncle, Jacques Challas.

Oh ! Je vois aussi Louis Daubert qui est fils du notaire Estienne Daubert (mon sosa 3498), et encore Jacques Prat, le mari de la fille du notaire Jeanne d’Aubert (sosa 1747). Celui-ci deviendra mon sosa 1748, lorsque son fils Louis Prat épousera Marguerite Bonnefoy (sosa 875). Nous sommes en famille !


Jean Pierre, son frère

Alors, je suis sûre que Jean Pierre a pris soin de sa sœur 

C’est elle qu’il mentionne d’emblée dans son testament en 1690.

Il lui lègue 200 livres payables à raison de 40 livres par an.

Antoine Albert, le gendre va se charger de payer le légat que donne JP Pichot à sa sœur Françoise, veuve d’Antoine Bonnefoy. 80 livres, le 15 mai 1695 et sans attendre, dès le 27 juillet de la même année, il lui verse le solde.

Jean, son fils 

Jean va hériter de tous les biens de sa mère, comme elle le mentionne dans le contrat signé à l'occasion de son mariage en janvier 1695. C'est lui qui se chargera des affaires familiales, s'occupant de sa mère et de la dot de ses sœurs. 

Le fils de Françoise jouit d’une ascension sociale inattendue. Il est procureur d’office. C’est dans sa maison que se passe l’évènement ci-dessus.


Marie, sa fille

Cette somme sera vite employée par Françoise 

qui, quelques semaines plus tard, va doter sa fille.

 
Marie reçoit le jour de son mariage, le 25 juillet 1695 :

250 livres, une robe rayé grise et 2 brebis de l’héritage de son père ; et 125 livres de sa mère. 




Françoise a bien marié ses filles qui sont restées proches d’elle.



La solidarité familiale se révèle au fil des quittances acquittées. Françoise Pichot était entourée depuis ses jeunes années d’orpheline de mère puis de père, ses frères ont pris soin de payer pour qu’elle n’ait ni faim ni froid. 

Veuve en premières noces, elle a réussi un second mariage qui lui a donné 5 enfants. Anthoine Bonnefoy est mort trop tôt, entre 1681 et 1682, les enfants étaient très jeunes. La petite Anne n’avait que quelques mois. 

Françoise les a élevés peut-être avec l’aide de ses frères. Je suppose que Jean est l’aîné. Mon préféré est désigné comme Jean Pierre, on devait l’appeler Pierre comme leur père. Antoine probablement le cadet, était cordonnier, il a épousé Elenne Bonnaud en avril, peu après les noces de Françoise et Antoine.   


Françoise Pichot est ma double grand-mère à la génération 10.

Voir aussi

La montagne du Vivarais (1)

La montagne du Vivarais (2)


* Un "Bois chastagnet" est une châtaigneraie. Les châtaignes fournissent une subsistance essentielle en Ardèche.

"Terre issartille" désigne dans le parler occitan une terre "essartée". C’est une parcelle de terre anciennement débroussaillée ou défrichée (souvent en forêt), mise en culture après avoir été déboisée.

Iconographie
J'ai réalisé les gravures avec Chat GPT
source de la photo : Mayres dans la Vallée de l'Ardèche _ by Seryam, CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons

2025-04-05

La montagne du Vivarais (2)

 

Nos bouts de branches sommeillent depuis des siècles tout en haut de nos arbres. On désespère de mieux les connaître. Pourtant si l’on relève le défi d’écrire leur vie, la lumière les réveille et ils pourraient raconter des bribes de leur histoire.

Si on les écoute attentivement, les rameaux se mettent à bourgeonner, ils se couvrent de petites feuilles comme autant d’enfants, les fratries se développent. Lorsqu’on a la chance d’être invité par leurs notaires à l'occasion de la rédaction des contrats de mariage, ou au chevet d’un ancêtre qui dicte son testament en dotant son entourage, alors le bout de branche devient à son tour une branche porteuse de fruits.


Dans l'article précédent "La montagne du Vivarais", je vous parlais du père d’Antoine Bonnefoy. Antoine apparait comme un double sosa : 866 et 1750. Ce qui place ses parents à deux endroits de mon arbre. Des doubles bouts de branche. Vous me suivez ?


Vidalle Veyradier

La mère n’est pas citée dans l’acte de mariage. Elle figure dans quelques généalogies en ligne, mais sans source, je ne pouvais pas me permettre de l’adopter. Même si Vitale, la fille aînée d’Antoine porte son prénom, l’indice ne paraissait pas suffisant pour affirmer qu’elle est la petite-fille de notre mystérieuse Vidalle.

Et puis à force de chercher, je l’ai trouvée citée dans le contrat de mariage de son fils Pierre, établi le 12 juin 1645, par maître Etienne Daubert notaire à Mayres (lui, c’est notre sosa 3498). Il ne s’agit pas exactement du contrat de mariage, mais de sa ratification. Le notaire explique que les jeunes époux « n’avaient pas atteint l’age compétent pour pouvoir contracter valablement à cette cause ». On voit que Vidalle veille à bien faire les choses pour son petit Pierre qui doit encore être très jeune.  

assisté de Vidalle Veyradier sa mère

La même année 1645, le 24 avril, elle s’occupe de sa sœur qui se marie à Montpezat sous-Bauzon.

J’ai pu reconstituer une partie de sa famille grâce à la SAGA qui indexe et donne le lien direct avec les registres notaires de l’Ardèche. 
En lisant ce prénom original, j’ai eu envie de pouvoir ajouter ce rameau annexe.  Regardez :

Miracle Veyradière

N’aimeriez vous pas avoir une tante prénommée Miracle !

Et voilà qu’apparaît leur père ce jour-là, Pierre Veyradier, du lieu du Lac d’Issarlès.


Une autre sœur, Marguerite Veyradier s’est mariée l’année suivante à Mayres. J’apprends ainsi le nom de leur mère : Antoinette Aond.

L’arbre s’est bien développé. 



Vidalle a choisi les prénoms de ses deux fils selon son père Pierre et sa mère Anthoinette. 


J’aimerais bien voir le testament de Vidalle « en sa date » (laquelle et où ?). Le seul détail livré par une quittance, (mais tout détail reste intéressant) est la mention d’un don de 10  livres que son fils Antoine doit payer à Claude Cibourle, j’ignore encore qui c’est.

Vidalle est donc décédée avant le 26 décembre 1679. 

Il semble difficile de remonter plus haut dans cette branche. En relevant le défi #rameaux cachés proposé par "Raconter sa généalogie", je ne pensais déjà pas en découvrir autant sur ces rameaux.


Lac d'Issarlès


La Veyradeyre

Remontons jusqu’à la naissance de cette rivière, la Veyradeyre. Elle évoque le nom de la famille de Vitalle Veyradier et Claude Bonnefoy. Elle prend sa source dans la forêt domaniale de Bonnefoy, dans les monts du Vivarais, au pied d’anciens volcans que les gens de là-haut appellent des sucs. 

Elle passe devant la Chartreuse de Bonnefoy où les moines possédaient un bassin de poissons. Elle reçoit plusieurs ruisseaux. Elle bien vaillante cette petite rivière. Sur une petite partie de son cours, c’est elle qui dessine la frontière entre l’Ardèche et la Haute-Loire (entre le Vivarais et le Velay), à proximité du Mont Mézenc et du Mont Gerbier-de-Jonc où la Loire prend sa source. Elle s’éloigne de celle-ci pour mieux la retrouver; après avoir contourné le lac d’Issarlès elle devient son affluent.



Avez-vous une famille qui porte le nom d’une rivière (ou réciproquement) ? 

Je cours regarder si j’en ai d’autres dans ma forêt. 

Voir aussi :

La montagne du Vivarais (1)

Qui prenait soin de la Pichotte 


2025-03-23

La montagne du Vivarais

 

Dans la montagne ardéchoise, au mois de mars, l’hiver n’est pas terminé. La neige tombe encore sur la terre glacée, sur les champs, elle recouvre les forêts de mélèzes. Le brouillard et la froidure enveloppent le pays.

Lac d'Issarlès, en mars

Claude Bonnefoy que je connais si peu, vivait là-haut avant 1645. Ses fils Pierre et Antoine sont nés à Issarlès; ils se sont ensuite installés dans la vallée, au bord de l’Ardèche, à Mayres. Leurs contrats de mariage m’apprennent qu'ils sont « natifs du lieu du lac, paroisse d’Issarlès ». Cela me fait plaisir, Issarlès est un bel endroit, mais cela m’attriste, car leur père est déjà mort. 


Si les Bonnefoy ou Bonnafoy passent pour des hommes de bonne foi, cela me plait de les avoir pour ancêtres. 

Beaucoup de porteurs de ce sympathique patronyme sont issus des alentours d'Issarlès où j'ai eu envie d'aller pour ce généathème de la montagne.


Lac d'Issarlès
Lac d'Issarlès    Wikipedia

Ici, le vert domine, le vert tendre des prairies où paissent les vaches, le vert foncé des frondaisons, et l’enchantement du lac d’Issarlès, une émeraude sertie dans le cercle parfait du cratère d’un volcan.



En pensant à ceux qui se déplaçaient à pied au milieu du XVIIe siècle, je parcours la carte. J’entends les noms des lieux qui leur sont familiers : Coucouron, Lachapelle-Graillouse, Cros de Géorand, Sagnes et Goudoulet, ils faisaient rire mes enfants en évoquant les sites des classes de neige.  

On atteint le Mont Gerbier-de-Jonc en cinq heures de marche pour arriver dans ce lieu mythique où les pierres chantent sous les pas. La Loire prend sa source à ses pieds.

Non loin de là, au pied du Mont Mézenc, se trouve la Chartreuse de Bonnefoy fondée au XIIe siècle (décidément le nom s’inscrit dans la région !). Les moines se plaignaient des conditions difficiles liées au froid et à la rigueur du climat. Quand la  bise souffle, il est épuisant de résister. D'ailleurs même en été, les soirées apportent la fraîcheur, il est nécessaire de bien se couvrir.


Devant le couvent, coule une rivière, qui va se jeter dans la jeune Loire près du lac d’Issarlès, elle s’appelle la Veyradeyre. Son nom m’interpelle aussi. 

L’épouse de Claude Bonnefoy (sosa 1732) s’appelle Vidalle Veyradier (sosa 1733)


Où vivaient-ils dans ce pays d’habitat dispersé ? Peut-être dans une chaumière au toit de genêts, accroupie entre les près et les forêts.

Moulin de Cassioné, Cros de Géorand (Wikipédia)


Je ne connais pas leur métier. Je peux supposer que jadis, leurs ancêtres pêchaient dans le lac, qu'ils cultivaient la terre, et possédaient des vaches qu’ils engrangeaient le foin et le conservaient dans les greniers pour nourrir les bêtes pendant l’hiver. Et eux-mêmes, étaient-ils artisans ? Habitaient-ils dans le village au bord du lac d’Issarlès ? Aucun document ne m’en dira plus. Les registres paroissiaux sont publiés à partir de 1670, la famille Bonnefoy n’y vivait déjà plus.

Les notaires venaient-ils jusqu’à eux pour rédiger des actes de vente, des testaments. Lors des marchés, des foires, avaient-ils l’occasion de passer des contrats ? Alors, où trouver les archives ? Le pays se situe loin de tout, aux confins du Vivarais et du Velay.

Je me tourne vers la SAGA, société généalogique de l’Ardèche qui réalise un travail appréciable, en lien avec les AD 07. En affinant ma recherche sur leur site, je vais découvrir plusieurs actes notariés, numérisés et en consultation immédiate. 

Le dernier jour du mois de février 1667, le notaire Etienne Daubert (qui est d’ailleurs notre sosa 3498) propose un règlement pour résoudre un désaccord entre les frères Bonnefoy. Antoine réclame à Pierre 300 livres de l’héritage. Pierre se défend en évoquant la difficulté de la gestion des biens et le règlement des dettes. Et l’on entend Antoine « répliquant, disoit que les biens de sondit feu père sont d’une nottable valleur ».


Pierre devra payer la somme de 170 livres, en commençant par un versement de 40 livres la première année, attesté par acte en novembre 1667.

Bien sûr, j'aimerais déchiffrer le testament de Claude Bonnefoy passé « en sa date », chez le notaire au Cros de Géorand. Ce registre-là n’est pas numérisé. Mais, pouvoir lire de tels documents est déjà inespéré.

 

Clic pour agrandir et chercher où coule "La Veyrardeyre"


Ce généathème « la montagne » m’a donné envie de monter à 1000 m d’altitude dans les monts du Vivarais, en faisant revivre nos souvenirs ardéchois.

Aller à Issarlès, c’était rouler de longs kilomètres en virages tortueux sur des routes de montagne, en hiver dans la neige, en été pour des pique-niques au bord du lac. Nous ne pouvions pas imaginer alors qu’un bout de branche de nos ancêtres y vivait jusqu’au milieu du XVIIe siècle. (Mon père aurait été stupéfait et ravi de l’apprendre !)

De Claude Bonnefoy, je ne savais presque rien, avant d’écrire ce billet. Je ne connaissais même pas le nom de son épouse Vitalle Veyradier. Prochainement, je vous parlerai de cette branche au bout de mon arbre.

Voir la suite des découvertes de ces branches




2021-12-11

Constance et Urbain

Constance,
mémoire prodigieuse, récite pour moi
la fable du loup et de l’agneau,
les histoires de loup, le Grand Bois.

Urbain
nait dans un hameau qui porte son nom, Fauriat.
Peu de gens s’en souviennent. De leur maison natale,
ne restent que quelques pierres.

Elle
Allait-elle rendre visite à ses sœurs
à pied par les chemins de la montagne, en voiture à cheval, en car ?

Lui
Cultivateur, comme les hommes de là-haut
Ses frères lui donnent la main pour
couper les arbres, entretenir ses forêts.

Elle
capable de vendre le bois, de discuter avec les hommes.

Lui
part à la Grande Guerre.
Son frère, son beau-frère tombent. Leurs cousins tombent, leurs amis, leurs voisins …

Elle
ne pas perdre la tête, garder 
confiance, sinon c’est à devenir folle.

Lui
décide d’acheter une maison au village,
installe sa famille là-haut, vie plus facile.
Les garçons vont à l’école.

Elle
accompagne ses enfants à la ville.
Ses garçons, espoir d’avenir, vont étudier.
Sa fille, elle oublie de l’envoyer à l’école.

Lui
de la guerre revient, gazé.
Meurt peu après. Jeune encore.

Elle
Veuve, trois enfants,
un village où souffle la burle, les congères en hiver.

Lui
petit, fier, austère
comme son pays, la Haute-Loire.

Elle
Grande, forte, belle femme.

Lui
moustache, signature fine.

Elle
Quand je me regarde dans un miroir
je vois son visage
(ça me fait un peu peur !)

Lui
Il ne reste qu’un portrait, tenue de militaire.

Elle
ses draps brodés de leurs initiales MF
dans lesquels je vais dormir.




Voir aussi :  

2021-11-30

Z _ de A à Z

 


Ce ChallengeAZ  2021 m’a conduit à partir en excursion, à la rencontre de mes ancêtres, en Vivarais – Velay. Ce voyage a été réalisé cet été, et je l’ai revisité avec plaisir tout au long de ce mois de novembre, grâce à ce marathon d’écriture.

Depuis longtemps, je collectionnais ces personnages dans deux forêts distinctes.  J’en ai choisi 11 pour chaque forêt.

Mes ancêtres du côté maternel habitaient l’Ardèche du Nord.


Vue depuis Saint-Bonnet-le-Froid


Mes ancêtres du côté paternel habitaient l’Ardèche du Sud.


Vue depuis le Mont-Gerbier-des-Joncs sur le Vivarais


Toutes ces branches font remonter vers leurs ascendants en Haute-Loire.


Vue depuis le Mont-Gerbier-des-Joncs sur le Velay



Je n’aurais sûrement pas écrit la plupart de ces histoires, si je n’avais pas choisi ce thème pour ma sixième participation au ChallengeAZ. Plusieurs de ces textes quelque peu délicats à écrire m’ont fait hésiter à les partager. Soit le sujet me semblait mineur, soit trop personnel, ou pas suffisamment sourcé. Mais, il fallait bien assurer de réciter tout l’alphabet !

Finalement, que de surprises j’ai eues en voyant les réactions de mes lecteurs ! Mes billets font actuellement l’objet de 200 à 300 vues, mais le F et Q font exploser les statistiques (17 522 pages vues pour le mois de novembre). Un grand merci à tous !

Et j’espère bien que vous allez continuer à lire et à commenter de A à Z.




Au clic pour lire les articles avec ce lien sur le site Canva :

 https://www.canva.com/design/DAEvzQtYeZs/view

Ou bien sur ce design, si vous acceptez les cookies de Canva, vous pourrez cliquer sur sur chaque touche pour accéder aux billets de A à Z 


ChallengeAZ 2021 par Briqueloup




2021-11-27

X_ un outsider

 

Barthélemy Chomel n’est pas mon ancêtre, mais celui de mes enfants qui, de manière inattendue, se découvrent du côté paternel une branche ardéchoise vivant à Annonay, la ville où je suis née et où je n’ai aucun aïeul.


Varagnes

À l’occasion d’un événement festif, nous avons été accueillis dans le domaine de Varagnes. Les propriétaires qui le prêtaient aux organisateurs sont des descendants de Marc Seguin. C’était la première fois que je pénétrais dans le parc abrité par de hauts murs, comme les belles propriétés qui préfèrent se cacher.


Domaine de Varagnes, base Merimée

Marc Seguin, célèbre pour avoir inventé la machine à vapeur, a vécu dans cette maison dont nous avons pu visiter la serre et la chapelle. Il est lié à la famille Chomel dont il a acquis ce domaine. 

 

Avec un  temps splendide, ce week-end s’annonçait sympathique et prometteur en retrouvailles.

Je dis à mon mari : « Sais-tu que tu descends de la famille Chomel ? Je suppose qu’ils vivaient exactement ici. » Comme il a l’habitude de ces situations où je tire des liens généalogiques, il ne se montre guère surpris. Je sens qu’il aimerait voir mes sources. Mon appli Généatique est utile pour lui expliquer son plus vieil ancêtre de cette branche.




Barthelemy est le GP de Barthelemy qui est le GP de Barthelemy qui est le père de Marie Chomel (sosa 95584).




Les cinq générations des ascendants de Marie Chomel ont vécu à Annonay.

 

Les Chomel constituent une des anciennes familles du Vivarais[1], leur généalogie a été dressée depuis longtemps[2].

 

Barthélemy, le plus vieil ancêtre

Barthelemy était laboureur. Sa présence est attestée en 1464 et 1478. Il possédait la terre de Varagnes de 35 ha, d’où le nom Chomel de Varagnes que prennent certains descendants.

 

Bernardin, son arrière petit-fils né en 1525, était tanneur, dans une ville qui est restée réputée pour ses tanneries jusqu’au XXe siècle. On le voit consul d’Annonay en 1555, l’année de la naissance de son fils Barthélemy.



Son neveu, Daniel de la Croix vivait dans ce quartier, il exerçait comme chirurgien. Il a écrit un livre de raison qui donne beaucoup de détails sur les événements qu’il jugeait importants. L’époque est difficile, « la livre de pain valant 4 sols et le pot de vin autant, il fait mal vivre et il commence d’y avoir du mal contagieux. »

Il relate les décès, notamment ceux qui touchent la famille. Il nous dit ainsi que son oncle Barthélemy (sosa 5974) mourut sans souffrir aucune douleur, d’une pleurésie avec crachements de sang, le 4 décembre 1628.

Ce médecin attentif sait combien il est malaisé de soigner les maladies, la peste sévit. Les troubles liés aux guerres de religion sont particulièrement localisés en Ardèche.

 

Des Protestants

Comme celles avec qui elle est alliée, la famille Chomel se déclare de religion protestante. Annonay était à cette époque une ville qui accueillait la religion réformée.

J’ai rencontré certains actes dans les registres paroissiaux protestants, mais on déplore beaucoup de lacunes, comme l’écrit le pasteur : « Le present livre a été discontinué pour s’être ecarté et perdu un cayer »

Vers le XVIIIe, les temps changent et ils se convertissent. En 1696, le mariage de la fille de Marie (sosa 1493) avec Antoine Barou (sosa 1492), issu lui aussi d’une famille protestante, se trouve enregistré dans les registres catholiques.


Il y aurait encore beaucoup à raconter en lisant le livre de raison de raison de Daniel de la Croix[4]



Sources

[1] Gustave Chaix d’Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du xixe siècle, tome 10, p. 386 à 389 Chomel et Chomel de Jarnieu   https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1120033/f390.image.r=

[2] Philippe Chomel de Jarnieu, Les Chomel 1240-1977, Annonay, 1980, 504 p.

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Chomel

[4]  http://fr.calameo.com/read/000357550fa50ec715ca7


2021-11-26

W _ Where, où vivaient-ils ?


Mes ancêtres en Vivarais - Velay constituent deux branches distinctes :

celle de tous les ascendants de ma mère et celle des ascendants de ma grand-mère paternelle.

En effet, mon père a choisi une femme ardéchoise petite et jolie qui lui rappelait sa grand-mère préférée.




Les lieux où ces forêts généalogiques se déploient sont très cohérents géographiquement. Pour se marier, les hommes se sont déplacés dans des villages voisins.


carte des migrations _ Généatique


Le Vivarais correspond au département de l’Ardèche.

Le Velay était autrefois dans la province du Languedoc, c’est le département de la Haute-Loire.


Le Velay  du XVe au XVIIe siècle

Nos ancêtres étaient établis sur la frontière entre ces départements actuels, à cheval sur la ligne du partage des eaux. À l’est, les ruisseaux se jettent dans des rivières qui rejoignent le Rhône, puis la Méditerranée. Le plus important et le plus beau de ces cours d’eau, c’est l’Ardèche.


L'Ardèche près de sa source


À l’ouest, les rivières sont des affluents de la Loire qui coule vers l’Atlantique. La Loire prend sa source au Mont Gerbier-des-Joncs. Non loin de là, vivaient quelques ancêtres que j'ai repérés, j'en ajouterai d'autres sans doute. 


Mont-Gerbier-de-Jonc


Mon logiciel Généatique 2022 permet de visualiser les lieux avec l’export sur Google Earth. On retrouve les villages des personnes citées dans les billets de ce mois-ci. 




Voir aussi ce billet du ChallengeAZ 2020:

Where, d'où viennent mes ancêtres provençaux ?


2021-11-25

V_ Vache à poil rouge

 

J’aimerais posséder une belle vache à poil rouge ou bien une autre à poil froment. Pas vous ?


🐂 

En 1886, à Saint-Bonnet-le-Froid, en Haute-Loire, Eugène Vacher, le maire vient de mourir.

Voici ce que l'on trouve dans l’écurie d’Eugène, frère de Christine (sosa 29).



Une vache poil rouge estimée 110 francs

Une vache poil froment et son veau estimés 140 francs

Une génisse estimée 40 francs.


🐂 

En janvier 1871, Pierre Bruas, le fils de Jeanne Riboulon (sosa63) gère, pour sa femme, la succession de François Cancade.


Une vache grise estimée 150 francs

Une vache poil froment estimée 80 francs

Une vache rouge estimée 80 francs

Une vache rouge estimée 100 francs

 

En 1671, Marie Anglade laisse à ses héritiers un beau cheptel dont une velle (un petit veau femelle) et deux vaches, l’une d’icelle pleine, de valeur le tout de 50 livres.


🐂 

JeanneDeschamps (sosa 361), à l’occasion de son veuvage, signe le 27 juillet 1691, au Bouchet Saint-Nicolas, une transaction avec le fils de son époux décédé. Claude Surrel lui rend un beau domaine, sans oublier de mentionner « 4 vaches et une paire de bœufs « en compensation du bétail que ladite demoiselle avait baillé à son feu mari pendant leur mariage. » Il s’agit de récupérer la dot qu’elle avait mise en commun en 1672.


🐂 

Delphine de Tailhac (sosa 2781), spoliée par son troisième époux, tente de dresser un inventaire de ses biens. Mon ancêtre Delphine (morte en 1656) est attachante, la liste de ses propriétés est fabuleuse. Pour ne parler que des bovins, sont cités : au château de Besque : 25 vaches, 15 génisses ou taureaux. Dans la métairie du château : 20 vaches, 2 bœufs de labour… Au domaine de Cahraix : 14 vaches, une paire de bœufs… Dans la métairie de la Pinède : 1 paire de bœufs de labour, 8 vaches, 6 génisses… Dans la métairie du Chapel : 10 vaches, 8 génisses, une paire de bœufs… Dans celle de Parse : 12 vaches, 8 génisses ou taureaux, une paire de bœufs…

 


Je les mène paître dans nos prés, comme si elles étaient miennes, les vaches de ces ancêtres.

Ces traces laissées dans ma forêt du Vivarais-Velay, par diverses branches de situations sociales variées me donnent l’impression d’être la bergère de leurs troupeaux.  


« Dans le pré du voisin, les vaches sentent fort, elles sentent le vent mouillé et le sucre. C’est chaud et rond. » 

J'aime bien ces impressions imagée, comme l'écrit Mh Lafon, dans une nouvelle pour la revue Zadig n° 12 p.154 que je viens de recevoir.

Avez-vous de tels souvenirs ?