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2024-11-30

Z_ Nous Z irons Z à Versailles


Nous irons à Versailles, nous ne resterons pas à Versailles

Nous arriverons et nos enfants repartiront

Nous écouterons l’orgue et les oraisons funèbres, puis nous mourrons

Nous arriverons en charrette, nous rêverons de repartir en carrosse



Compter les carrosses n’est pas voyager avec la Cour

Être un domestique n’est pas être un ami

Vivre au château n’est pas être châtelain

Être son amante et pas son épouse

Peindre le loup n’est pas le tuer

Remplir le gobelet du roi et ne pas le boire

N’être ni roi, ni duc, ni marquis, et porter une livrée

N’être ni reine, ni duchesse, ni marquise, élever ses enfants






Garder la porte, c’est l’ouvrir aussi

Tenir en laisse ses lévriers, c'est être attaché au roi

Être femme de chambre, c’est être dans l’intimité de la marquise

Être une marraine, c’est presque être une fée

Briller, c’est séduire et vivre dans un éclat de soleil

Cueillir des bouquets de fleurs, c’est séduire aussi

Fabriquer des chaussures, apprendre à danser, c'est faire parler les pieds


 

Oublier d’où viennent les anciens

Ne plus savoir le dire à ses enfants

Ignorer l'Histoire

Alors, Raconter, c’est vivre et rendre vivant



Nos branches versaillaises représentent deux ou trois arbres de ma forêt généalogique, ils comportent moins d’une dizaine d’individus. Ils m’ont donné envie de visiter les lieux où ils ont vécu. Ils ont inspiré ce ChallengeAz qui se termine ici. Ce fut un marathon d’écriture. Je me suis laissé séduire par les dorures, les miroirs, les jardins et les personnages qui approchaient les souverains. Et j’ai appris tant de choses ! 

 

 Retrouvez tous les billets évoqués ici

de A à Z : ChallengeAZ 2024



Vers librement inspirés de 

« L’accent grave et l’accent aigu » de Jean Tardieu, Poésie Gallimard 

 




2024-11-29

Y aller, à Versailles

 

   À Versailles, on y va !



Se rendre à Versailles est un chemin distant de quatre lieues depuis Paris (une lieue = 3,898 km) soit environ seize kilomètres, 

« qu’on peut achever en deux heures de tems fort aisément, y allant en voiture. » Des voiages qu’on fait à Versailles https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102148f/f534.item

 

En route pour Versailles

En 1723, le jeune Louis XV décide de revenir dans son château. Pour une foule de personnes Versailles apparait comme le lieu où il faut être, (the place to be).

Lorsque Monsieur le Premier doit aller à Versailles, il monte un de ses chevaux ou les attelle à une voiture dont il dispose à la Petite-Écurie. Selon leur train de vie, les courtisans voyagent avec leur véhicule particulier conduit par leur cocher.

 

Si vous ne possédez pas votre propre équipage ou si vous ne pouvez profiter du carrosse d’un ami, vous pouvez utiliser le service public de voiture.

Le départ se trouve dans la rue Saint-Nicaise, tout près de l’hôtel de Beringhen.


Êtes-vous prêts à débourser 3 livres (45 €)? Un carrosse tiré par quatre chevaux partira lorsque quatre personnes auront payé cette course.

Si vous devenez moins exigeant pour le confort, un carrosse à huit places vous coûterait 40 sous (30 €).

Il ne pleut pas, le temps paraît clément, et vous n’êtes pas pressés, le Coche de Versailles est plus économique. Une voiture suspendue vous secouera un peu moins, pour 30 sous, ou alors vous dépenserez  25 sous si vous ne craignez pas un chariot qui brinquebale sur les pavés pointus pendant quatre heures (soit 18,75 € ou 22,50 €).



Une autre possibilité reste de monter dans un coche d’eau. Il part du Pont-Neuf à 8 heures du matin, vous descendrez à Sèvres et vous devrez continuer à pied pendant huit kilomètres.




Une fois arrivé sur la place d’armes à Versailles, s’il reste quelques pièces dans votre bourse, vous pourrez vous offrir le service d’une chaise à porteurs. 

Galerie des Carrosses, Versailles


Ou bien une chaise sur deux roues tirée par un homme et souvent poussée par une femme sur l'arrière. On appelle brouette ou vinaigrette. 

Agence de presse Meurisse, Public domain, via Wikimedia Commons


Bienvenue à Versailles !







Source

Chloé d’Architrave (7 novembre 2017). En route pour Versailles. Destination Versailles. Consulté le 29 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/bek7

2024-11-27

Way to Versailles

 

Comment aller à Versailles ? Comment y rester pour donner une situation à sa famille ?

Versailles s’est construite autour du château voulu par Louis XIV.

Château de Versailles, 1668, Pierre Patel 

Cela créait des opportunités de travail pour gagner de l’argent, pour monter socialement. Cette promotion familiale avait pu être préparée par les générations antérieures en éduquant les jeunes et surtout en créant des liens avec un réseau influent.

La meilleure manière de se tenir au plus près du roi était d’acquérir une charge qui pouvait se transmettre aux descendants.

« Travailler à Versailles, c’est indéniablement une ascension, quel que soit le niveau où l’on est employé par la Couronne, car on est toujours sûr de pouvoir obtenir autre chose d’intéressant pour soi ou sa famille. » Mathieu Da Vinha **

Les qualités professionnelles s’acquéraient sur place, car tout était à construire. De nouveaux métiers offraient autant d’opportunités pour obtenir une situation. 

Il fallait investir dans un office. Cependant, le prix des charges même modestes montre qu’il faut déjà avoir atteint une certaine aisance pour entrer au service des souverains.




On comprend comment Julie Françoise Guibert a pu se voir proposer l’emploi de femme de chambre d’une marquise et s’installer au château de Versailles. Son père et son grand-père, concierges du château des ducs de Mouchy, devaient se comporter en hommes de confiance, appréciés par les châtelains. La duchesse a accepté d’être la marraine de ses frères et sœurs. Les familles s’estimaient et sont restées proches pendant quatre générations.

Elle a épousé Barthélemy Guy de la Findoise, officier de louveterie à Versailles. Depuis trois générations au moins, ses ancêtres étaient impliqués dans la louveterie, pour les chasses royales dans la forêt de Saint-Germain.  

 


 Nicolas Hubert Paulin avait reçu une bonne éducation de son père et de ses maîtres, donc ses qualités de musicien étaient reconnues.

C’est le mariage à Versailles, avec la veuve d’un organiste d'une famille renommée qui lui a permis de remplacer Guillaume Marchand dans ses fonctions. Il a ainsi pu faire une carrière comme musicien du roi.

 


Chez les Beringhen, on voit se dérouler le parcours d’un roturier, qui accède à la noblesse.

Pierre s’est fait remarquer par Henri IV. Le roi, en visite chez un gentilhomme, admira les armes que le jeune Pierre entretenait avec soin. Le gentilhomme le lui offrit et Pierre devint un Premier valet de chambre. Son fils Henry lui succéda dans cette charge en 1619. Il acheta la charge de Premier écuyer du roi qu’il a transmis à son fils puis à son petit-fils.  Ils ont su rester au plus près des souverains pour gagner leur amitié. 


La proximité avec la famille royale était très recherchée, cela donnait du prestige et du pouvoir. 

Les officiers se plaçaient dans l’ombre du Soleil espérant que l’éclat rejaillisse sur eux.


Bibliographie

* Les valets de chambre de Louis XIV, Mathieu da Vinha, 2004

* * Combien de personnes étaient au service du roi Louis XIV à Versailles ? Excellente est la réponse de Mathieu Da Vinha, à lire ou à écouter sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/combien-de-personnes-etaient-au-service-du-roi-louis-xiv-a-versailles-2404095


2024-11-24

Tableaux d'Oudry

 

Monsieur Oudry, plusieurs de vos tableaux illustrent les articles précédents de ce challengeAz, sur le thème de Versailles. Vous avez peint des natures mortes, des animaux, des paysages, des bouquetsdes chiens, des chasses à courre, des portraits. 

Cela me plairait que vous m'accordiez un entretien.

- Je sais qu’Henri Camille est votre ami.

Oui, c’est un grand ami ! Influenceur et aussi mécène, il avait un puissant cercle de relations dont j’ai pu faire partie, ce qui m’a apporté la célébrité.

- Comment l’avez-vous connu ?

Mon ami Jean Baptiste Massé, peintre en miniature, m’a donné l’occasion de faire sa connaissance. Henri Camille passe pour un collectionneur avec regard affûté, mon style lui a plu.

En 1722, Il m’a commandé son portrait, il s’est montré très satisfait de mon tableau, disant que c’était un chef-d’œuvre.  

Je l’ai représenté assis avec son chien, au pied d’un arbre, tenant une perdrix qu’il nous montre comme un trophée de chasse.

Il apparaît vêtu comme un gentilhomme d’une chemise en lin avec un jabot de dentelle fine, portée sous une redingote de chasse, ornée de passementerie et de boutons argentés.

Ses cheveux bouclés et poudrés, attachés par un ruban noir, entourent son visage sans ride. Il avait alors 29 ans.

 
Henri Camille Beringhen, Oudry, National Gallery Washington


Deux plus tard, en 1724, il devient Premier Écuyer de la Petite-Écurie du roi. Il m’a introduit auprès du souverain qui souhaitait des scènes de chasse dans ses appartements. Les premières commandes sont arrivées. J’ai obtenu un atelier aux Tuileries dans la cour des princes, et un logement au Louvre. Beringhen habitait tout près dans son hôtel de la rue Saint-Nicaise. 

En 1726, sur ordre du roi, j’ai exposé à Versailles; parmi les 26 toiles, il avait choisi celle de ses chiens préférés.

Miss et Turlu, Oudry, 1726

Alors, je suppose que vous avez croisé Barthélemy, garde des lévriers du roi. 

Je suis devenu peintre privilégié de la vénerie royale. Henri Camille organisait les chasses à courre, avec lui j’accompagnais le roi et ses courtisans. Mais j’étais invité en tant qu’observateur, car au retour je devais fournir des projets de tableaux.

Louis XV chassant le cerf, Oudry, 1730

 

- Comment était le roi ?

Louis, né en 1705 est devenu roi très jeune. Lorsque je l’ai rencontré il avait à peine quinze ans. Passionné, il chassait au moins trois fois par semaine. Il possédait une grande meute de chiens pour chasser le chevreuil, le sanglier, le loup et une petite meute pour courir le lièvre. Il était amoureux de ses chiens.

- Et la reine ? 

Marie Leszczynska aimait beaucoup ma peinture, elle me disait que j’étais son peintre préféré. Je lui donnais des leçons. Regardez ce tableau qu’elle peignit d’après une de mes compositions. Elle l’a offert au roi en 1753.

 

  

Sites :
Château de Versailles 

Actuellement Oudry est exposé au château de Fontainebleau : 
114 tableaux de Jean Baptiste Oudry :

2024-11-21

Officiers du roi

 

Vous avez quelques économies, vous souhaiteriez acheter un office pour améliorer votre situation. C’est une idée judicieuse. 

Chambre, chapelle ou écurie du roi ? Voulez-vous tester quelle charge pourrait vous convenir ? Aimeriez-vous rencontrer des personnes qui ont de l’expérience auprès du roi ? (Cliquez sur les liens les approcher.)



Quel sont vos goûts ? Quel est votre profil ?

Gardien de la sécurité, mission servir le roi : Garde de la porte du roi à Versailles, Valet de garde, Gendarme de la reine.

Appréciant les vins et la bonne chère : Chef du gobelet de vin du roi.

Amoureux des chiens et de la chasse : Valet des lévriers de la chambre du roi, Garde d’une laisse de Grand lévrier du roi.

Chasseur de loup : Louvetier, Piqueur de loup du roi.

Passionné de chevaux : Garde des écuries.

Fleuriste : Bouquetière.

Prendre soin des personnes, de leur garde-robe, et les accompagner : Femme de chambre.

Voyager avec le roi et la cour: Sommier de paneterie bouche.

Vous aimez les responsabilités, vous avez des qualités de gestionnaire de projet, vous voulez diriger une équipe, vous aimez les chevaux, vous êtes un excellent cavalier. Vous avez un bon réseau de relations : Premier écuyer de la Petite Écurie du roi.

Vous préféreriez un poste de subalterne pour travailler avec la personne ci-dessus : Contrôleur des équipages.

Désireux de vous rapprocher au plus près du souverain : Premier Valet de chambre du roi. Dame de la reine.

Ou encore Valet de garde robe

Musicien, organiste, pédagogue : Organiste de la Chapelle royale

Danseur, pédagogue : Maitre de danse.

Vous préférez un emploi à temps partiel.   Par quartier ? Il est possible d’être en mission chaque année durant trois mois ou un semestre.

Je crois même que le titulaire a la possibilité de ne jamais travailler. Cependant cela peut lui rapporter de l’argent, s’il emploie un collègue ou un domestique pour le remplacer dans ses fonctions.


Il ne semble pas que Jean Gabriel Verne, pas plus que sa femme ou son fils soient allés monter la garde au bois de Boulogne. 

Transmission d’un office (provision d’office)

JG Verne avait acheté, le 10/10/1742, l'office de portier et garde de l’une des portes du parc et bois de Boulogne. La charge était vacante à la suite du décès de son titulaire, un certain Honoré Wasse qui la tenait de son beau-père.

Le 7 octobre 1747, Jean Gabriel épouse Catherine Julie ; le 15 décembre, il lui transmet cette charge en survivance. On remarque son souci de transmission de cette charge en cas de décès, et surtout de ses honoraires.

Le 1 juillet 1756, leur fils Gabriel Louis, alors âgé de 13 mois, est désigné en survivance de son père et de sa mère qui étaient déjà titulaires de ladite charge en survivance l’un de l’autre. 

Survivance

Voilà comment Joachim transmet sa charge en survivance en 1707, pour son fils Barthélémy. Il meurt en 1712, donc il n'est plus titulaire, c'est son fils qui entre dans cette charge.


Ainsi, on s'assure que l’emploi ne reste pas vacant pour continuer la qualité du service avec un personnel compétent.


2024-11-20

Qui voulait-il rencontrer à Versailles ?


S’occuper de ses affaires a nécessité plusieurs séjours à Paris pour rencontrer des personnes influentes. 

Pierre Antoine Barou est le cousin germain d’une aïeule, Marguerite Barou (sosa 373). Son parcours m’a intéressée et je suis en train d’étudier sa correspondance adressée à sa femme lorsqu’il se rendait à Paris.


Le 6 mai 1780



« Croirais-tu ma bonne amie que je n’ai encore vu aucun des puissants. M. Necker est inabordable. M. Bertin jamais visible. M. le duc de Villeroy introuvable. M. le Garde des Sceaux toujours à Versailles où je voudrais me dispenser d’aller. »


Se rendre à Versailles est un chemin distant de 4 lieues depuis Paris (une lieue = 3 898 km) soit environ 16 km. (Y aller sera un prochain article). Mais, je ne pense pas que ce soient les embarras de ce trajet qui le rebutent. Il préférerait résoudre ses problèmes avec des personnes de son réseau.

Me voilà impressionnée par les personnages haut-placés que notre cousin souhaitait rencontrer

Qui sont-ils ?

Jacques Necker 1781

Jacques Necker 

Ministre d’État. 

Il modernise l’économie et réalise des réformes fiscales. Bien occupé en 1780, Il est en effet « inabordable ». Cependant, lorsque Barou est emprisonné en 1788, il sera libéré grâce à l’influence de Necker.


Henri Bertin

Henri Bertin, ministre.

Intendant de la généralité de Lyon de 1754 à 1757. 

Barou qui a vingt ans de moins était trop jeune pour le rencontrer, mais ils fréquenteront un réseau commun de sociabilité. En mars 1780, il lui semble « invisible ». Et quelques semaines plus tard, le 26 mai 1780, il démissionne, car il est soupçonné de détournement d’argent.


Duc Gabriel de Neuville de Villeroy

Gouverneur du Lyonnais. 

(Sa femme est la tante d'Henri Camille de Beringhen.)


D'autre déplacements à Paris et deux ans plus tard :

Le 13 juillet 1782

 Dans une lettre adressée à sa femme, Pierre Antoine annonce


« Je fus hier à Versailles, je vis enfin M. Le Garde des Sceaux… »




Il s’agit d’Armand Thomas de Miromesnil 

Garde des sceaux.

En 1780, il a rédigé l’ordonnance sur l’abolition de la torture appelée la question.

  

Avec cette correspondance, j’ai pu suivre les déplacements de Pierre Antoine entre Lyon et Paris. J’aurai l’occasion de vous les raconter.

Voir aussi :

Barou du Soleil

De la tendresse dans les archives (1)

De la tendresse dans les archives (2)

Un portefeuille plein de douceur, de nostalgie et de mystère

etc.

 

PS. Cette correspondance se trouve dans un fonds privé aux AD 69.

2024-11-19

Garde de la Porte du roi

 

Vous avez traversé la place d’Armes, vous avez admiré les grilles dorées. Versailles est un lieu ouvert à tous. Entrez !




Le parc et les jardins sont ouverts jour et nuit ; tout le monde a la liberté d’y entrer et de s’y divertir dedans, sans discernement de sexe, d’âge, ni de condition[i].

Barthélemy Alexis Guy de la Findoise vous guide dans le château. Il a fait partie de la Compagnie des 50 Gardes de la porte du roi, de 1761 à 1781. Il a d’abord été valet de garde, puis il a été promu sous-brigadier.

En 1775, ses gages sont de 200 livres. Ce n’est pas beaucoup, mais quel honneur d’avoir cet emploi.

Le regard vigilant prêt à protéger l’entrée, il a fière allure dans sa redingote bleue ornée de galons d'or et d'argent. Le bleu, couleur symbolique représente le prestige et la dignité de la fonction au service du roi.





« Il ne faut jamais ouvrir de soi-même une porte, devant laquelle sont des gardes, mais la faire ouvrir à quelqu’un d’eux, après leur avoir fait entendre avec honnêteté, qu’on souhaite entrer[ii]. »                                                                                                                                          
Nous voici devant la Porte de la Salle des Gardes ou Porte du Roi qui donne accès à la cour intérieure du palais de Versailles. Cette porte est un point stratégique, car elle permet d'accéder aux appartements royaux et aux salles principales.

« Les rois ne touchent pas aux portes.

Ils ne connaissent pas ce bonheur : pousser devant soi avec douceur ou rudesse l’un de ces grands panneaux familiers, se retourner vers lui pour le remettre en place, tenir dans ses bras une porte. »[iiii]




Au début de sa carrière, Barthélémy a servi trois ans comme Garde de la reine Marie Leszczynska.

Salle des gardes de la reine

Il connait les usages et les secrets et il est apprécié pour sa discrétion.

« Il est à remarquer généralement, qu’on ne heurte pas aux portes des Maisons Roiales ni à celles des appartements : mais on les gratte doucement, si elles sont fermées, si on sait qu’il y a du monde dedans.»[iiii]


Barthélemy s'est retiré en 1781, 
il était ensuite pensionnaire à l'Hôtel des Invalides.




[i] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102148f/f544.item

[ii] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102148f/f544.item

[iii] Francis Ponge « Le parti pris des choses 

[iiii] https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102148f/f541.item


2024-11-18

L'Organiste de la Chapelle royale

 

Le roi Louis XV se levait vers 10 h selon un rituel quotidien bien défini. Il avait ensuite l’habitude d’assister à la messe. Sur le chemin vers la chapelle. Les courtisans tentaient de l’aborder pour lui demander des faveurs. Le souverain prenait ses distances en s’installant dans la tribune du premier étage, en face de l’autel surmonté de l’orgue.



Il appréciait ce temps de recueillement, entrecoupé de rêveries, il s’efforçait de mettre à l’écart ses préoccupations politiques. Peut-être rêvait-il à ses chasses, à sa prochaine course en traîneau ou à ses nouvelles conquêtes amoureuses.

Était-il transporté par le concert d’anges au-dessus du buffet d’orgue ? Fermait-il les yeux en se laissant bercer par les improvisations brillantes de ses organistes : Daquin, Couperin...


Quatre organistes se partageaient ces fonctions, chacun jouant par quartier. En accédant à la chapelle royale, ils devenaient officiers du roi.

En 1761, c’était Nicolas Hubert Paulin qui tenait l’orgue durant les mois d’hiver du premier quartier de l’année. Depuis six ans, au cours des mois de janvier, février mars, il assurait les messes, et autres cérémonies dans la Chapelle Royale.


En ce mardi 17 février, il fait froid à Versailles. Dans ce matin glacial, pendant que le roi se levait, l'organiste a quitté son appartement de la rue Neuve Notre-Dame, d’un pas rapide il s’est dirigé vers la Chapelle du château.  



Nicolas Hubert s’installe devant le buffet d’orgue, il frotte ses mains, souffle pour les réchauffer et plaque sur un clavier quelques accords en mode mineur.  

Le musicien parait triste, il porte le deuil de son père Frédéric Hubert Paulin (sosa 818), mort le 25 janvier, dans son logement du cloitre de la collégiale St-Honoré, à Paris.  

La veille, il a signé une procuration chez le notaire pour que Marthe Langlois de Bonval, sa femme le représente dans le conseil de famille lors de l’inventaire après décès. Il ne pourra pas être présent puisqu’il doit assurer son service à Versailles. Alors maintenant, il se concentre sur les jeux de l’orgue et se lance dans une improvisation.  

L’orgue pleure à l’unisson de son chagrin. Depuis quelques mois, l’instrument ne chante pas aussi bien. Il a beaucoup plu, et l’eau est entrée par la fenêtre devant laquelle est placé le buffet d’orgue. Les organistes craignent que l’humidité le détériore davantage si des réparations ne sont pas prévues. Mais le contrôleur des finances demande des économies.

Ce ne sera qu’en 1763 que les réparations seront effectuées puis appréciées par les organistes. 






La chapelle royale du château de Versailles


Nicolas Hubert Paulin était aussi l'organiste de 



2024-11-16

Notre-Dame de Versailles

 

Nous avions marché aux alentours du château et nous sommes entrés dans l’église Notre-Dame de Versailles.


Il faut prendre le temps nécessaire pour se laisser imprégner de l’ambiance qui règne dans ce bâtiment chargé d’histoire. L’odeur de l’encens se mêle au parfum des bouquets de lys blancs déposés au pied de l’autel pour un mariage. La lumière apparaît à peine colorée par les vitraux, comme assourdie par les siècles.

Profitant de la fraîcheur, je me suis reposée sur le vieux banc en bois dur. L’église est remplie de silence, les rares visiteurs se font discrets.



 

J’aurais aimé entendre jouer l’orgue. Je me retourne en levant les yeux, je trouve que la teinte de chêne foncé ne le met pas en valeur. Le buffet d’origine brillait de décors blanc et or, à l’époque où Nicolas Hubert Paulin le faisait retentir. 

Organiste attitré de Notre-Dame de Versailles et aussi de la chapelle Royale, il était le frère d’une de mes ancêtres (dont j'ai raconté les histoires dans le challengeAz 2023).

 


J’essaye de me transporter au XVIIIe siècle et de penser aux Versaillais qui ont participé, dans cette église, aux moments ordinaires de la messe du dimanche, ou extraordinaires à l’occasion d’événements familiaux.


Barthélemy et Julie Françoise (sosas 686 et 687) se sont mariés ici, le 12 février 1725, ensuite ils ont fait baptiser quatre de leurs cinq enfants. Pendant environ 36 ans, ils sont venus se recueillir, leurs prières étaient accompagnées par la solennité de la musique de l'orgue.

Ils ont pu écouter les potins des paroissiens le 18 septembre 1742. Ce jour-là, Marthe Langlois de Bonval, veuve de l’organiste Guillaume Marchand, se remariait avec Nicolas Hubert Paulin de dix ans son cadet ; celui-ci serait dorénavant le nouveau titulaire du grand orgue. L'adresse de leur domicile est dans la rue Neuve, tout près de l’église.


Rue Neuve Notre-Dame


Marthe était déjà mère de six enfants, elle a eu deux filles avec Nicolas Hubert Paulin.

Marie Françoise Pélagie Paulin s’est mariée le 8 juillet 1771, avec Jean Jacques Lebourgeois. C’était la condition pour qu’il succède à Paulin dans ses fonctions d’organiste. En effet, le conseil des marguilliers avait arrêté que le sieur Bourgeois succéderait à M. Paulin  pour toucher l'orgue de la dite paroisse, après son décès, toutefois et à condition qu'il épouserait la fille dudit Paulin. 

Celui-ci est inhumé le 30 août 1745. 



Sur les registres de la paroisse sont inscrits les baptêmes, les mariages, les décès de la famille royale et aussi ceux qui m’ont permis d’écrire l’histoire des personnages de ces billets. J'en ai découvert certains à l'occasion de ce challenge Az. Il reste encore à trouver certains actes, j’espère pouvoir compléter les généalogies. 


à suivre :

Organiste de la Chapelle royale