2019-03-20

Dans l’atelier de Simon Vouet

Le père de Thomas et de Louis Blanchet vivait à Paris, au début du XVIIe siècle.
C'est notre sosa 5700, puisque Louis est notre ancêtre. Nous ne connaissons ni son nom ni celui de sa femme ; nous ne savons rien d’eux, mais nous sommes certains que ce sont des personnes de bonne famille qui ont bien élevé leurs enfants. 
Leurs deux fils sont devenus peintres officiels de la ville de Lyon. Thomas jouissait de la plus haute considération, (nous verrons ultérieurement que son œuvre a marqué son époque).

Thomas avait treize ans en 1627. Nous ignorons si sa famille exerçait dans ce milieu, cependant Thomas souhaitait être sculpteur. 
Comment son père a-t-il eu l’idée de le présenter à Jacques Sarrazin ?



Cet artiste rentrait d’Italie où il avait séjourné dix-sept ans. Il travaillait, cette année-là, sur le chantier de l’église Saint-Nicolas des Champs, avec Simon Vouet, à la confection du grand retable.
On peut imaginer le père de Thomas Blanchet accompagnant son fils pour demander si le célèbre sculpteur l’acceptait en apprentissage. Tandis que Thomas exprimait son admiration devant ses grands anges de l’Assomption que l'on modelait dans le stuc, son père expliquait comment depuis sa plus tendre enfance, le garçon s'était révélé très doué pour la sculpture.  


Thomas fut admis parmi les apprentis, mais fort déçu d’entendre que Jacques Sarrazin le jugea trop faible pour s’adonner à la sculpture. Il lui conseilla de choisir le noble art de la peintureJacques l’orienta chez son ami Simon Vouet dont il devait épouser la nièce en 1631. 
Thomas a vécu dans leur entourage, entre 1625 et 1635/40 selon les historiens *. Pourtant, il me semble que l’apprentissage de Thomas n’a pu commencer qu’en 1627, l’année où Sarrazin et Vouet, de retour d’Italie, ont travaillé ensemble à Paris.

Simon Vouet se trouvait à Rome avec Jacques Sarrazin. Appelé à Paris par le roi depuis 1626, ce peintre jouissait d’une réputation grandissante. Les commandes affluaient, car son talent était apprécié des puissants de la cour de Louis XIII. Il importa en France le style baroque italien. Thomas Blanchet lui doit sa formation.
Il est probable que le père de Thomas ait rencontré souvent Simon Vouet dont voici un autoportrait au Musée des Beaux-Arts de Lyon.

Autoportrait de Simon Vouet,  MBA, Lyon 

Ce portrait de Simon Vouet date de 1626 environ, c’est l’époque où il épousa Virginie Di Vezzo Velletrano. « Elle estoit jeune et intelligente dans la Peinture, dont elle faisoit profession par les soins que Vouët en avoit pris. »[1]

Visitant la pinacothèque Milan récemment, j’ai découvert le portrait de cette femme et nous avons pensé que le père Blanchet était heureux de la rencontrer pour lui confier son fils ainsi qu’à Simon Vouet.


Ritratto di giovane donna, Simon Vouet_ Brera Pinacoteca


Ses maîtres Vouet et Sarazin ont su transmettre à Thomas ce qu’ils avaient appris des plus grands artistes de la Renaissance, ils l’ont initié au Baroque et ils lui ont conseillé le voyage en Italie pour se perfectionner. 
Il a ensuite été appelé à Lyon pour de grands travaux.

Quant à ses parents, ils restent méconnus. Je sais qu’il ne sera pas possible d’en savoir davantage. Ils ont probablement eu d’autres enfants avec une descendance. Je pensais intituler ce billet : « des ancêtres dont je ne sais rien », mais finalement, je peux imaginer sans être trop éloignée de la réalité que mon récit est plausible. 




... à suivre
Sources:

[1] André Félibien, Noms des peintres les plus célèbres et les plus connus, anciens et modernes, Paris, s.n., 1679 ; Site Dictionnaire des Femmes de l'ancienne France. http://siefar.org/dictionnaire/fr/Virginia_Vezzi/Andr%C3%A9_F%C3%A9libien