2022-09-13

Passer le pont du Verdon

 

Pons et Philipe

Voilà un couple que j’aime bien, sans doute à cause de leurs prénoms.

Au début de mes recherches, j’avais noté Philipa, avant de me rendre compte que Philipe était un prénom féminin. Je n’avais alors guère de compétence en paléographie.

Elle était nommée Philipe Brun(e), puisqu’en Provence on féminise les patronymes.

Elle est  née le 21 juillet 1613 à Saint-Julien (Var). À l’âge de 18 ans, elle épouse Pons Gastaud, il avait 24 ans. Pons n’est pas un prénom rare, cependant mon sosa 3444 est le seul à le porter.

Leur acte de mariage du 20 janvier 1632 m’avait beaucoup plu, lorsque je l’ai découvert au début de mes recherches.

Ne sachant citer le nom de la mère décédée, le curé avait laissé un espace blanc. Je le connais maintenant, je comprends que Suzanne Garcin, la mère de Pons n’était pas de notre village. Peut-être d’Esparron, ce que je n’ai pas pu vérifier; dans ce cas avoir des cousins là-bas sera utile pour une branche descendante que je retrouverai parmi mes ancêtres de l'autre côté du Verdon, comme je vais le découvrir ici.


 Pons Gastaud et Philipe Brun(e) ont au moins sept enfants.

Le dernier est mon ancêtre. Jacques est né le 26 janvier 1655, sa mère a déjà 41 ans.

Jacques Gastaud épouse Honorade ou Honorate Gastaud; quoique puisse laisser penser leur homonymie, ils ne sont pas de la même famille, et Honorade m’ouvre l’horizon dans le village voisin de Ginasservis où elle voit le jour le 1er novembre 1651. Jacques Gastaud exerce comme régent des écoles, il se remarie après le décès d’Honorade qui meurt à 48 ans.

Jacques et Honorade sont les parents de Thérèse Gastaud et les grands-parents de Pierre Philibert, (sosa 430).


 

En écrivant l’article précédent, situé à Quinson puis à Esparron de Verdon, j’ai approfondi mes recherches sur la mère de Jean Roman, (sosa 1292).

J'ai eu la surprise de découvrir que Louise Arène est la petite-fille de Philipe et de Pons.

Donc, Pons et Philipe sont à la fois mes sosas 3444 et 3445 par leur fils Jacques et encore mes sosas 13 542 et 13543 par leur fille Françoise.

 

Le beau barrage sur le Verdon

Mobilité 

Les descendants de Jacques sont toujours restés à Saint-Julien (Var).

Les descendants de Françoise sont nés de l’autre côté du Verdon, à Esparron (Alpes de Haute Provence).


Un bon marcheur pouvait relier les deux bourgs en traversant le Bois du Défend, puis le pont sur le Verdon. Un vieil homme m’a raconté qu'avec les jeunes de Saint-Julien il empruntait ce chemin à pied pour aller danser à la fête d’Esparron; les filles mettaient leurs souliers de bal au moment d’arriver, pour ne pas les user en route.

 

Le pont sur le Verdon

 Ce pont construit en 1725 a remplacé un ouvrage plus ancien à la sortie des Basses Gorges du Verdon. Il est à présent englouti sous les eaux du barrage. 

 

Ewft, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons

Il faut aujourd’hui parcourir une longue route qui serpente dans les Alpes de Haute-Provence avant d’atteindre ce joli village d’Esparron-du-Verdon. Il se trouve au bord d'un lac couleur d’émeraude, alimenté par le Verdon. Depuis 1967, le pont n'est plus visible. Je suis souvent allée nager traversant d’une rive à l’autre, au-dessus de ce pont devenu mythique depuis qu’il est noyé sous les eaux du barrage.


Nous l'appellons "Le pont coupé".


Un double mariage des filles de Françoise avec les frères Roman

    Le 25 février 1677,

  Louyse Arène a épousé Mathieu Roman (Sosas 3385 et 3384).

  Thérèse Arène a épousé André Roman.


  L'acte qui scelle les deux familles est bref, les plus proches parents qui les entourent ne sont même pas cités. 

 Louise et Mathieu ont pour fils Jean Roman, (sosa 1692) à Quinson, comme je le raconte dans le billet précédent. 


Il y a bien longtemps, avant que le lac engloutisse le cours du Verdon, il suffisait de passer le pont, pour que mes deux branches d'aïeuls n’oublient pas que nous avons tous les mêmes grands-parents. Ces deux branches vont s'unir deux siècles plus tard, avec le mariage d'Eléonore Fave et Pierre Angelvin.

Cette histoire va me faire rêver lorsque je me baignerai dans le lac. 


Allons au bord du Verdon :

à Quinson,

Passer le pont du Verdon

Noyé dans le Verdon (en cours d'écriture)


2022-09-02

à Quinson

 

Et voilà que mon arbre généalogique se déploie à Quinson. Cela me plaît bien !


Quinson (Alpes de Haute-Provence)

Depuis que j’ai visité le Musée de Préhistoire des Gorges du Verdon, j’imagine mes ancêtres semblables à ces hommes du néolithique qu’il présente.  Bon, je sais que je me laisse emporter dans le tourbillon des siècles et que là, j’arrive bien trop loin. Cependant, ce n’est pas impossible ! La région est riche de sites préhistoriques. Ici, le lieu propice leur offrait une rivière toute verte, le Verdon, des forêts giboyeuses, des belles falaises calcaires abritant des grottes, telle la Baume Bonne.

 


De manière plus tangible, je peux affirmer qu’un couple de nos ancêtres s’est marié à Quinson, le 9 janvier 1713.


Écoutez leurs noms : Jean Roman et Marie Renard. Si j’écrivais un roman, je les choisirais comme personnages. Je parlerais d’une jolie Marie Renard, vous savez la femme qui s’est transformée en renarde, celle de l’opéra tchèque « La petite renarde rusée » ?

Je pense aussi au Roman de Renart, ces récits du Moyen Âge peuvent encore nous parler. 


Jean Roman est fils de Mathieu Roman et de Louise Arène aux jolis patronymes : de roman et  de sable.

Marie Renard est la fille de Jean Renard et d'Anne Allemand, mariés à Riez ; il faut lire ce toponyme à voix haute pour entendre et apprécier les sonorités qui engagent à l’optimisme (Riez !)

Bien sûr, j’ai pensé à Allemagne en-Provence, un village voisin dont le nom a suscité diverses hypothèses, comme celle d'un peuple très ancien venu d’Allemagne…

Ces noms peuvent s’écrire avec des variantes : Reynard ou Renard, Roman ou Rouman… ce qui donne du piment aux recherches. 

Des aubergistes …

Leur fils Jean (sosa 846) est né l’année suivante, le 7 août 1714 à Quinson. Le frère de sa mère, Jean Renard est venu de Riez, car c'est son parrain. Il se montre bien présent par sa signature affirmée sur plusieurs actes et j'aimerais en savoir davantage sur lui. 


Jean Roman, est aubergiste, il est le père d’Anne Barbe Roman qui a épousé un aubergiste, un de plus dans ma forêt provençale.

Et bien voyez-vous, cela ne m’étonne pas du tout d’ajouter ces aubergistes dans mon arbre provençal.  Il en comporte tant d’autres dans plusieurs branches qui au fil des ans vont s’allier avec des familles de boulangers. C'est intéressant de découvrir les métiers et de tirer des liens.


Pour l’heure, je n’ai pu remonter plus haut dans cette branche qui m’engage à ouvrir des registres aux archives du Var ou des Alpes-de-Haute-Provence.

Quinson _ Alpes de Haute Provence,  CC BY 2.0
https://creativecommons.org/licenses/by/2.0, via Wikimedia Commons


Lorsque nous avons visité leurs villages, nous avons mis nos pas dans les ruelles, en cherchant l’ombre et la fraîcheur des fontaines, j’ai aimé pensé à eux tous.