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2023-11-27

W_ Who are they

 

Avant de trouver ce placard 



J’ai ouvert la porte d'entrée de la famille avec le document ci-dessous qui m’a permis de faire pousser l’arbre parisien de Nicolas Louis Deleurye. J’ai remonté les traces patiemment. Les découvertes se sont enchaînées, beaucoup apparaissaient incroyables, il a fallu assurer pour ne pas risquer d’erreur. Avant de rédiger les billets de ce challenge, j’ai vérifié avec soin en croisant les indices.

L’arbre s’est étoffé au-delà de mes espérances.

Reprenons au début de l’enquête.


Marie Anne Paulin, une tante généreuse rédige son testament le 23 mars 1764.

Nous n’avons que le résumé qui est déjà précieux, il serait intéressant de consulter l’acte original.

Marie Anne est la fille d’Hubert, sœur de Jean François, tous deux sont des marchands-pelletiers. Quelques semaines après le décès de son frère, elle épouse Claude Martin Le Preux aussi marchand-pelletier.

On comprend que Louis Nicolas, le petit-fils de son frère Hubert ait appris ce métier.



N’ayant pas d’enfant, elle désigne comme légataires ses nièces.

Anne Jeanne Paulin épouse de Louis Etienne Deleurye maître en chirurgie.

Cette relecture supplémentaire me confirme que mon aïeul Louis Etienne Deleurye (sosa 408) est vivant en 1764, alors que j’estimais la date de sa mort entre 1761 et 1777. Je supposais que son fils n’avait pas embrassé la carrière de chirurgien parce qu’il était orphelin trop jeune. En 1764, Nicolas Louis avait 29 ans, il était donc déjà marchand pelletier. Il a dû être formé par l’oncle Le Preux.  

 


La tante a quatre nièces. Anne Jeanne est l’aînée et Louise la benjamine. Pourquoi ne cite-t-elle pas le prénom des autres ?

Marie Thérèse est morte dix ans auparavant, âgée de 42 ans elle était mariée depuis un an, sans enfant.

Anne Philippe est restée célibataire auprès de son père, elle s’occupait de l’éducation des enfants de la maîtrise de la collégialeSaint-Honoré. Après le décès de Frédéric Hubert Paulin, elle est allée vivre à côté de son frère à Versailles. En 1764, elle est bien vivante, mais oubliée sur le testament. Pour quelle raison ?


Nous apprenons que son neveu est organiste du roi. Nicolas Hubert Paulin est encore connu des musiciens et bien documenté.

Il n’hérite pas, il n’apparaît que comme père de ses deux filles. Marie Françoise Pélagie et Marie Louise.

 

Louise Paulin est l’épouse de Jean Jacques Caïez, maître de danse privilégié du roi. Il formait des danseurs au sein de l’école de danse de l’Académie royale de Musique (qui deviendra l’Opéra National de Paris). Les représentations avaient lieu dans la première salle du palais Royal. On donnait des opéras-ballets et des suites de danses en intermède des spectacles. 

Louise et Jean Jacques avaient 25 ans, lorsqu’ils se sont mariés en 1745. Les compositeurs à la mode étaient Mondonville, Jean Philippe Rameau, et André Campra, professeur de composition du père de Louise.


Plusieurs généalogies de la famille Caiez d’Espinay font une grande confusion, se recopient amplifiant les erreurs sur ce couple, ignorant l'ascendance de Louise (quel dommage !). Je préfère m’appuyer sur des sources fiables et avancer tranquillement.




Louise et Jean Jacques ont cinq enfants, connus grâce à un acte de notoriété[i]. Certains ont un destin passionnant et bien documenté, dans l'île Maurice.

Je vous ai dit que c'était sans fin d'explorer cette forêt parisienne

2021-11-29

Y _ Ici, là, à cet endroit

 

Elle désirait reposer à Pébrac.

Abbaye de Pébrac

Alors, j’ai voulu voir cette abbaye située aux confins de la Margeride et du Gévaudan.

Le village de Pébrac se niche dans un paysage enchanteur. On raconte des légendes où les fées blondes et pâles venaient la nuit filer leur quenouille, avec la laine blanche et noire des brebis bizet et des brebis noires du Velay. Les petites fées prédisaient l’avenir aux bonnes gens du pays.


L’avenir était sombre pour Delphine de Tailhac, lorsqu’elle se résolut à rédiger son testament qu’elle écrit de sa propre main, le 8 mai 1638. Elle le cachète et le remet au notaire le 14 juin.  

Elle désire être inhumée à l’Abbaye de Pébrac, où ses prédécesseurs sont enterrés, après translation de leurs restes dans la chapelle du Saint-Rosaire, qui est à côté de la nef. Elle donne 200 livres pour réparer l’église.

 


Ses ascendants proviennent d’une famille d’ancienne chevalerie dont les ancêtres sont partis en croisade. Beaucoup de mes lecteurs me diront qu’il est difficile de trouver des sources pour l’assurer. Cependant j’aime imaginer que le chevalier Astorg de Tailhac, mort le 16 janvier 1393 à Jérusalem (celui-ci n'est pas inhumé à Pébrac !), serait lui-même le fils d’Artaud, fils de Guillaume, fils d’Artaud, fils de Guillaume, fils d’Astorg. En outre, cette famille a donné plusieurs chanoines-comtes de Brioude et des abbés à Pébrac. Ils ont fait des fondations (des dons) pour l'église.

 

Delphine (ou Dauphine) de Tailhac a accumulé les déceptions au cours de sa vie mouvementée et plutôt triste. Surtout pendant son troisième mariage malheureux, son détestable mari lui a causé beaucoup de complications.

 

Comme les historiens dont les études m’ont permis de découvrir son existence, je ressens de la compassion pour cette Dame de Margeride. Elle apparaît généreuse, même si elle est entourée de gens qui ont abusé de sa confiance.

 


Accompagnés d’une habitante du village qui nous a servi de guide, passionnée par la longue histoire de l’abbaye, nous avons visité l’église de Pébrac. Nous avons pu admirer une partie de son trésor : 

Les dix personnages d’une crèche en bois polychrome du XVe siècle.


Une chape en soie brochée du XIe siècle, présentant de merveilleux décors d’oiseaux, de quadrupèdes et de feuillages enroulés tels des arbres de vie. Ce tissu est considéré comme un travail des ateliers orientaux, on suppose qu’elle aurait pu être ramenée des croisades.



Delphine teste une dernière fois, le 17 mai 1656. Elle n’a pu signer à cause de son indisposition, étant dans son lit gisante. Elle s’éteint huit jours plus tard, le 24 mai 1656 au Puy-en-Velay.

Voilà qui pourrait attester que son tombeau se trouve effectivement dans l’église de Pébrac. On peut penser que ses toutes dernières volontés ont été respectées, même si la suite de sa succession s'est avérée houleuse.

 


Nous n’avons pas eu le temps de voir, non loin de là, le village de Tailhac, que Delphine aimait tant. Je me promets de découvrir un jour le fief de Haute et puissante dame Delphine de Tailhac, dame de Margeride, Montpeyroux, Charraix, Clavières et autres places. Dauphine de Tailhac (sosa 5781) est la dernière représentante à porter ce patronyme. Je pourrais écrire d’autres épisodes de sa vie et de sa famille…

 



Sources : revue "A moi l’Auvergne" n°82 et n°117


2021-11-24

U_ Un beau cheptel

 

Marie Anglade vient de donner naissance à Jeanne Estienne, mon ancêtre (sosa 747). Un mois plus tard, le 22 décembre 1671, elle souhaite faire son testament. Le notaire Estienne Daubert qui est d’autre part mon ancêtre (sosa 1450) habite Mayres. Il s’est déplacé jusqu’au hameau de Sédassier, en ce premier jour d’hiver.


Au bord de l'Ardèche, en hiver. 

Marie est malade et indisposée de son corps, estant en son bon sens et entendement, elle a bien réfléchi à ce qu’elle veut qu’il écrive.

Elle donne à chacun de ses enfants : Jean Pierre, Anthoniette, Delphine et Jeanne, la somme de 200 livres. Et tous autres auxquels elle est tenue de faire légat a légué à chescun d’eux pour une fois cinq sols. Et moyennant ce, veult que sesdits enfants et légataires soient contamps sans pouvoir autre chose.

Ce qui est inattendu, c’est que la suite de ce document de six pages constitue un inventaire de ses biens. Je n’ai pas encore rencontré pareil testament aussi détaillé dans ce lieu.




Le plus intéressant, c’est de voir son cheptel. Il se compose ainsi :


17 brebis, 9 moutons, 14 agneaux vieux, de valeur le tout de 120 livres.

Plus une velle (un petit veau femelle) et deux vaches, l’une d’icelle pleine, de valeur le tout de 50 livres.

Plus une annesse de valeur de 16 livres.

Plus deux petits pourceaux de valeur de 10 livres

Plus 5 chèvres et un menon, de valeur de 15 livres

Plus huitante quintaux de foins et cinquante quintaux de paille

Et outre ce, dans une pièce joignant la maison de ladite testatrice, avons trouvé 20 ruches à miel.

 

Les lacunes des registres ne permettent pas d’en savoir davantage sur Marie Anglade (sosa 1495).


2021-11-23

T_ que transmets-tu Toinette ?

 

Je peux t’appeler Toinette, chère Antoinette Ponsard, je sais que ce joli diminutif est le tien.

Tu es mon aïeule à la VIIIe génération (sosa 179), tu es née au début du XVIIIe siècle.


Peux-tu imaginer ce que tu as transmis pendant près de deux siècles chez tes descendants ?


Lorsque je me suis intéressée à notre famille vivant à Mayres, au bord de l’Ardèche, les recherches n’avançaient pas vite.

Le patronyme de Nogier est fréquent dans ce village et nos branches ne paraissaient pas simples à suivre.

 


Je ne vais pas te retenir longtemps avec des détails, car je sais que la généalogie peut être ennuyeuse.

En fait, je dois écrire un billet rapide, car je suis déjà en retard pour la publication ce ChallengeAZ.

Alors, les voici tes descendants, enfin ceux que je connais.

 



 Cette infographie te montre comment les surnoms de certains se sont transmis sur quatre générations. Curieusement, il s’agit de la branche des cadets qui portent le nom de ton père.



Tu me dis que tu as déposé un testament le 10 mars 1756. Ce n’était pas urgent, car tu as vécu assez longtemps pour être la marraine de ta petite fille Anne, dix ans plus tard. J’ai aussi trouvé des actes de vente et d’autres contrats qu’il faut déchiffrer. 

Puisque je dois vite publier cet article et ajouter des photos de ton pays pour l’illustrer, je vais m’arrêter là. Nous causerons plus longuement lorsque nous aurons une autre occasion de nous rencontrer.

Dieu te garde !


2021-11-09

H_Hériter

Il est une coutume en pays d’Auvergne qui donne la préférence au fils aîné. Celui-ci a toutes les faveurs. On fait des sacrifices pour lui, on l’envoie à l’école, on le rachète du service militaire. Il va rester dans la maison, c’est lui qui doit la continuer. Il sera l’héritier universel de l’intégralité des biens fonciers, moyennant le paiement de légitimes.

 


La préférence de transmission au fils aîné s’explique par un souci de ne pas morceler les terres. Il doit travailler, entretenir ceux qui sont mineurs, payer leur part à ses frères et continuer à verser petit à petit la dot de ses sœurs. Il permet à ses parents de vivre "à pot et feu commun" avec sa femme et ses enfants, puisqu'ils habitent dans leur maison. Ses frères cultivent dans une propriété plus petite, ou bien ils partent en ville. Il va peut-être les envier, s’ils ont une vie plus confortable. 



Dans cette famille, c’est d’abord le prénom Jean qui est transmis à l’aîné. Jean Baptiste père et grand-père de Jean Baptiste, puis Jean François, père de Jean Baptiste "Urbain".

Génération 4 : JB : Le père de Jean François Fauriat.

Jean est mort en le 28 juin 1866, il a rédigé son testament le 22 mai. Je ne l’ai pas lu, mais on en connait la teneur. Il laisse l’usufruit de ses biens à son épouse Thérèse Carrot (dont le nom plaisait bien à mes enfants !) (Ce sont mes sosas 56 et 57). Le couple a neuf enfants dont six vivants cette année là.

Thérèse renonce à cet usufruit. En 1886, elle vit chez son fils aîné et ses cinq enfants. A l’occasion de son  mariage, elle lui a donné, comme convenu, la jouissance des propriétés de son père, en échange d’un revenu mensuel.




Jean, l’aîné des six garçons de Thérèse vient après une fille, Mariette. 

Joseph Régis était militaire fusilier. En 1861, il est décédé de fièvre typhoïde à l’hôpital militaire de Saint-Etienne. Il avait 21 ans.

Urbain et François ont été moins favorisés.

Augustin est cultivateur, il est parti vivre et se marier dans la Loire. Sa mère donne son consentement le 10 septembre 1871. Il faudrait lire son contrat de mariage pour en connaitre les détails, (à chercher aux  AD 42).

10 septembre 1871 

La femme dotée se trouve exclue du partage de la succession de son père. Il serait intéressant de voir si cela est expressément mentionné dans les contrats de mariage d’Euphroisie en 1868 et de Jeanne Marie en 1873, elles ont épousé deux frères. La cadette va vivre à Saint-Etienne où elle retrouve peut-être Augustin.  


Ma mère descend de la lignée des fils aînés ; les lointains cousins que j’ai pu retrouver savent bien me dire qu’ils n’ont pas été avantagés comme la branche des aînés. Je peux comprendre leur ressentiment, d’autant plus que mon oncle aurait souhaité continuer la coutume et ne pas partager avec sa sœur.

Les montagnes sur la ligne du partage des eaux entre Vivarais et Velay

Dans d'autres branches de ma forêt du Vivarais - Velay, nous descendons aussi de filles qui ont laissé leurs frères s’occuper des propriétés et parfois des titres et patronymes dont ils ont hérité. Certaines ont donné naissance à des descendances moins riches, moins instruites, voire pauvres et illettrés.


La généalogie nous permet de mieux connaitre les parcours de toutes ces personnes et de nous sentir les héritiers de leurs histoires que nous avons à gérer, entretenir et cultiver. Voilà qui est précieux ! 

Bibliographie

Abel Poitrineau, Institutions et pratiques successorales en Auvergne et en Limousin sous l'Ancien Régime, Études rurales  Année 1988  110-112  pp. 31-43

https://www.persee.fr/doc/rural_0014-2182_1988_num_110_1_4610

Dousset, C. (2009). Femmes et héritage en France au XVIIe siècle. Dix-septième siècle, 244, 477-491. https://doi.org/10.3917/dss.093.0477


2021-02-19

Se mettre en route vers les Archives


Dans le cadre du challenge #lemoisGeneatechje raconte 

une découverte que je n’aurais pas pu faire sans me rendre aux archives. 

AD 13

Les recherches devant l’écran de l’ordinateur demeurent confortables et pratiques. Pourtant l’effort de se déplacer jusqu’aux lointaines archives procure une source d’émerveillement.
C’est alors que des ancêtres se révèlent, je comprends mieux leur vie et je situe leurs parents. 

Cette aventure s’est réalisée plusieurs fois. Cela m’a donné l’occasion d’aller jusque dans leurs villages et de les considérer comme les miens.

1re étape : les Archives des Bouches-du-Rhône à Marseille

C’était ma première visite aux AD 13, curieuse, impatiente de découvrir des actes de notaires, je récolte un maximum de photos de registres. Je ne prends pas vraiment le temps de les lire, seulement d’en apprécier l’odeur et le toucher. Je suis émue de voir que mes ancêtres avaient apposé leurs paraphes sous les actes.

AD 13, registre 367 E 122

Le contrat de mariage entre Estienne Mauroux et Anne Gatte a été dressé à Marseille, en l’an 1655 et le quatrième jour du mois de mai.


Je déchiffre avec surprise le lieu où il est né : Aubenas. Je ne lis pas la suite qui me demanderait une attention supplémentaire. Je prends des photos rapidement, car d’autres registres m’attendent.

Cela me plaît bien d’avoir un nouvel ancêtre originaire du sud de l’Ardèche...

Mais, plus tard je regarde les détails des clichés, il apparaît qu' Aubenas se trouve dans le diocèse de Sisteron. Il s’agit d’Aubenas-les-Alpes que je m’empresse de rechercher sur une carte.

2e étape : Aubenas-les-Alpes

L’été suivant, nous allons à Forcalquier, dans les collines du Luberon, nous faisons une halte à Saint-Michel-l’Observatoire, la route sinue à travers les champs de lavande. Nous découvrons Aubenas-les-Alpes, notre minuscule village, il n’a qu’une place et qu’une seule rue. Deux Albascecoises sont ravies de me montrer, niché dans un panorama superbe, le hameau des Mauroux qui a conservé le nom de mes ancêtres.

Je raconte cela dans ce billet : Un tout petit village.

Les Mauroux et les Reyniers à Aubenas, 04

3e étape : les Archives des Alpes de Haute-Provence, à Digne.

Jean Mauroux, le père d’Étienne a déposé son testament en 1656, chez le notaire de Saint-Michel. C’est aux AD 04 que je suis allée le lire.

Je raconte cela dans le billet : Une constellation familiale en Luberon.



Je ne pense pas trouver davantage d’indices pour continuer, mais je sais que je retournerai dans le village d’Étienne (sosa 1162) pour le plaisir de me sentir chez moi dans ces collines provençales.


Ps. Le couple Jean Mauroux et Magdeleine Reynier figure dans plusieurs généalogies publiées sur Geneanet, copiées et recopiées avec des erreurs sur les patronymes. Personne n’a remarqué que mon Etienne n’avais pas disparu, il était allé s’établir à Marseille. 


Alors, s'il vous plait : recopiez-moi ! 



2020-12-25

Notre Noël au XVe siècle à Marseille


Puisque nous sommes réunis en ce 25 décembre, c’est l’occasion de vous parler de Noël Camoin, notre ancêtre dont je viens de faire la connaissance, à la suite de mon ChallengeAZ qui nous a emmené à Marseille. 


Nouelly 


- L’an passé, tu nous avais raconté le sosa Noël de notre arbre. 

https://www.briqueloup.fr/2019/12/il-sappelle-noel.html


- Alors, cette année, j’ai eu la surprise de découvrir un Noël dans ma branche marseillaise. C’est votre sosa n°205244, pour moi n° 74172.


- Tu disais pourtant qu’il n’y avait aucune personne portant ce prénom dans ta généalogie ?

- Et bien il y a quelques jours, une amie de mon groupe FB « Généalogie en Provence » a posté  ce testament déposé par Noël Camoin.

J'ai pensé que ses descendants avaient bien de la chance de connaître un tel document. Elle m’a répondu que cet homme était probablement aussi mon ancêtre, puisque beaucoup de Marseillais le retrouvent dans leur généalogie.

J’ai vérifié mon arbre et je l’ai comparé avec leurs grandes généalogies qui s'étendent si loin. Eurêka ! Ce très vieux grand-père est aussi le mien, si on remonte à la génération XVII.

- Que sais-tu donc de lui ?

- Noël Camoin vivait au XVe siècle. Son père Jean Camoin est connu à Marseille comme fondateur du village des Camoins.



- Un patriarche ! Comme celui des Olives ?



- Écoutons ces paroles de notre Noël Camoin, le 17 juillet 1468.

« Moi, Noël CAMOIN, travailleur de cette ville de Marseille, sain d’esprit, bien que je sois détenu dans mon lit par la peste, je fais mon dernier testament nuncupatif. »
 



Il ne doit pas être bien vieux, Jeanne qu’il a épousée trois ans auparavant est déjà morte. Elle lui a laissé un petit garçon, Michel âgé de deux ans.

- Oh, c’est émouvant !

- Il organise d’abord ses funérailles « Je souhaite que mon corps soit inhumé dans l'église des Frères Prêcheurs de cette ville, dans la tombe où a été ensevelie Jeanne ma feue épouse. Je veux que mon corps soit accompagné à sa sépulture par quatre cierges d'une livre, mais je laisse mes funérailles aux bons soins de mes héritiers. »

Sa mère se trouve près de lui. « Je lègue à dame Jeanne CAMOIN ma mère pour tous ses soins 20 florins ». Peut-être est-ce elle qui s’occupe de Michel, son « fils bien aimé », son héritier universel. 

- Tu as appris tous ces détails dans son testament ?

Il est écrit en latin, j’ai trouvé une partie de la transcription des trois pages sur Geneanet.

A chacun de ses trois frères, Pierre, Bérengier et Jean qui est le tuteur de Michel, il fait des dons, argent et vêtements. Ses deux sœurs, Guillelme et Douce ont dû être dotées auparavant, car il ne les mentionne pas. 

- Elle est bien triste ton histoire, pourtant tu sembles heureuse de la raconter.

- Oui ! La généalogie nous réserve des surprises : des joies et des larmes chez nos ancêtres.

Descendants de Jean Camoin

Je lance un appel aux innombrables descendants de Jean Camoin (père de Noël) qui m'ont aidée à rassembler l'histoire de sa famille, soyons cousins !

(à suivre)


2020-07-26

Sans aucune preuve, juste de l’intuition !

Mes ancêtres originaires de Pontevès.

André Cordier a épousé Rose Cauvin, selon leur contrat de mariage passé à Marseille, le 2 novembre 1587.[1]

Ils ont eu une fille Clere CORDEAU ou CORDEL (sosa 2317) et ils ont assisté à son mariage, célébré dans la cathédrale la Major, à Marseille, le 29 mai 1625. En regardant plus attentivement le registre, je vois qu'ils ont le même jour marié leur fils Philippe Cordeau avec Auryane Olive.

Voilà tout ce que je sais d’eux !

André est mon sosa 4634, à la génération XIII. Il est né à Pontevès dans le Var. Ce bourg se situe à quelques 90 km, il est difficile d’imaginer le chemin qu’il a parcouru pour se rendre à Marseille, au XVIe siècle.

Pontevès et le massif des Bessillons
Pontevès et le Petit Bessillon

Nous sommes allés à Pontevès qui est tout près de notre village en Provence. J’ai déjà eu l’occasion de parler du massif du Bessillon dans le billet précédent. Pontevès se trouve juste au-dessous du Petit Bessillon.

Le nom de ce village évoque la puissante famille de Pontevès qui a essaimé en Provence. Les ruines de quelques-uns de leurs châteaux, à Pontevès, comme à Bargème, défient le temps et semblent protéger encore leurs villages qu’ils surplombent fièrement.

Pontevès, le château (Wikipédia photo de Marianne Casamance)

Les parents d’André, Aubert Cordier et Honorade Garavagne sont décédés avant 1587.

Hélas, il ne me sera pas possible de remonter plus haut dans cet arbre, puisque les registres de baptême de Pontevès sont ultérieurs à 1676.

J’ai cependant découvert ces relevés de mariages dans les Archives du Var [2].


Mariages Cordeilh à Pontevès


Ce qui permet d'élaborer une hypothèse que je ne vérifierai jamais :

André s’est marié en 1587, je suppose qu’il avait entre 20 et 40  ans.

Aubert, son père, pouvait alors avoir entre 40 et 80 ans, donc il serait né entre 1547 et 1507.

Si Aubert est né, disons en 1527, son père est né entre 1487 et 1507, donc marié entre 1500 et 1527.

Alors,

Albert, marié le 25 février 1513, pourrait bien être le grand-père d’André.

André, marié le 21 juillet 1510, pourrait aussi être le grand-père d’André.

Les deux sont les fils d’Anselme. J’ai de fortes présomptions sur le fait qu’Anselme soit notre aïeul .

Pour ne pas conclure

Anselme Cordeilh, époux de Jehanne Malhe, a établi son testament [3], le 10 mars 1516, en désignant ses enfants : Gentile, Marguerite, Raymond, Raphaël, André, Albert.

Je vous présente ces individus : ils pourraient bien être les ancêtres d’André Cordel qui devait s’appeler CORDEILH à Pontevès.

Je suppose que son père Aubert est le fils d’André ou d’Albert, si l’on se fie aux prénoms. Donc Anselme Cordeilh et Jeanne Malhe ont toutes les chances d’être mes très vieux ancêtres…

 

Une pratique interdite aux généalogistes rigoureux

Comment dresser un arbre que je suppose être celui de mes ancêtres, mais que je ne pourrais jamais relier à ceux que je connais.

Ce billet apparaît comme l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut être un généalogiste rigoureux.

S’attribuer des ancêtres sans aucune preuve passe pour la pire des erreurs.

Bien sûr, mon intuition me dit que j’ai bien des chances que ce soit exact, mais je n’irai pas jusqu’à accrocher cette branche aux arbres de ma forêt. Je l’ai plantée dans un petit enclos séparé pour qu’elle n’aille pas se greffer à mes beaux arbres aux troncs bien assurés.

Et j’ai eu de la joie à jardiner ce petit arbre qui pousse à Pontevès.


Sources: