2023-11-07

F_ Fourrures et peaux

 

Allons à la rencontre d’un marchand pelletier.

Un pelletier savait traiter les peaux, les réparer, les assembler. Ce fourreur, très élégant met en valeur une marchandise de luxe.

La famille de Nicolas Louis Deleurye compte plusieurs marchands pelletiers : son arrière-grand-père Hubert Paulin (sosa 1636), l’oncle de celui-ci André de Cambronne, ses oncles Claude Martin Le Preux et Jean François Paulin. Tous étaient des bourgeois de Paris au début du XVIIIe siècle.

 

Un marchand pelletier achetait des peaux d’animaux, notamment des peaux d’agneau, de lapin ou de lièvre, de renard, et d’autres espèces à fourrure. Ces pelages étaient très prisés pour la fabrication de vêtements chauds et élégants tels que des vestes, des manteaux, des capes et des chapeaux. Les fourrures étaient appréciées en doublure pour rendre les habits plus confortables. La qualité des peaux permettait la confection d’ornements raffinés, de cols à la mode, de ceintures, de gants souples et beaux, d’accessoires de mode pour enjoliver les tenues.

Le commerce était florissant, la demande était forte pour les gens qui avaient les moyens de se payer ce luxe.

La profession se trouvait très réglementée pour protéger la qualité des produits. Capables d’estimer les peaux et fourrures, les pelletiers détenaient le monopole des transactions. Eux seuls avaient le droit d'acheter les peaux. Ils les revendaient ensuite à divers artisans : mercier, bonnetiers, gantiers, tailleurs, chapeliers.

Cela me fait penser qu’il n’est pas improbable que Joseph Pérouse (sosa 186) ait été le client de notre marchand pelletier ; cet outsider dans la généalogie de mon mari se trouvait à Marseille en 1793, établi comme marchand fabriquant de chapeaux. Il habitait quai Monsieur, à deux pas de chez mon Parisien. Ces deux étrangers ont suivi la même route jusqu'au bord de la mer pour installer leur boutique d'artisan commerçant; ils pouvaient avoir des expériences à partager : les voyages, leur commerce, les fourrures, les clients, puis les évènements politiques de la Révolution qui se prépare. (Sans se douter que chacun d'eux serait notre ancêtre !) 

Le port de Marseille 1778, Balthasar Friedrich Leizelt 


Comment Nicolas Louis s’est-il organisé pour pratiquer son commerce à Marseille. Tenait-il une boutique dans la rue de la Coutellerie où il habitait en 1777 ?

C’était un homme instruit, cultivé ; il savait parfaitement lire, écrire, et évidemment compter sans erreur.

Il apparait qu’il n’a pas fait fortune, on constate que la situation sociale du couple s’est dégradée. Nicolas Louis ne fréquentait plus le même milieu privilégié que sa famille connaissait à Paris (et que je vous présenterai prochainement). Dans ses relations à Marseille, on ne rencontre plus de pêcheurs propriétaires aisés comme l’étaient les oncles et les frères d’Élisabeth. Je n’ai pas tout vu, mais je me rends compte que ses descendants se sont quelque peu déclassés au cours du 19e siècle, par manque de transmission de compétences. Nicolas n’a pas maintenu de relations sociales, il a pris des distances avec un réseau familial qui aurait pourtant pu aider à mettre en place une meilleure situation pour son fils et ses descendants.

Les générations suivantes ont rapidement oublié ce marchand pelletier qui m’intrigue tant.

                                                  

5 commentaires:

  1. nouveau coup de projecteur sur une profession rare, pour moi du moins !

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  2. Un billet instructif et digne d'un #Généathème

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  3. Pelletier volia un métier qui implique un savoir-faire aux multiples aspects

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  4. Belle découverte d’un métier que je n’avais jamais croisé.

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  5. Merci de m'avoir fait découvrir ce métier que je ne connaissais pas de nom

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