Fille de marin, petite fille d’un patron pêcheur et d’un meunier, Marie Magdeleine Thérèse Simon ne provient pas de même milieu social que son mari.
Sa famille paternelle paraît aux antipodes de la famille paternelle d’Auguste. Une forêt de modestes origines italiennes pour elle, un parc de bourgeois de Paris pour lui.
En 1817 Marie Magdeleine Thérèse a 25 ans. Elle habite au numéro 15 de la rue Moyse avec ses parents. Lorsqu’elle devient madame Auguste Deleurye, le 5 mars, elle va s’installer au 28 rue des Martegales, toujours dans la paroisse Saint-Laurent.
Elle est née à Marseille, le 23 novembre 1791. Elle est la fille aînée de Jean Baptise Simon, dont les parents vivaient à Chiappa en Ligurie, au nord de Gênes.
Sa mère s'appelle Magdeleine Martin.
Madeleine Simon est mon aïeule à la génération VII, sosa 103.
En 1854, l’acte de décès de sa fille nous apprend que Madeleine travaille comme blanchisseuse. Julie est morte à l’âge de 27 ans. Quel drame pour cette mère !
Elle n’est pas aussi fringante que cette jolie lavandière provençale.
Madeleine devait sans doute porter un bonnet à la mode ancienne qui ne laissait pas dépasser ses cheveux comme celui de la jeune fille. Elle retroussait les bras de sa chemise et relevait le haut de sa jupe pour travailler à l’aise.
La bugade : c'est la lessive en Provence
Le métier des blanchisseuses est harassant. Elles emplissaient leurs paniers d’osier avec le linge sale et malodorant des familles plus riches.
La lessive se déroule comme un long travail qui abîme les mains. Il faut d’abord mouiller le linge, frotter les différents vêtements avec l’excellent savon de Marseille qui ôte les tâches. Le linge est roulé en boule, c’est le moment de le battre pour faire sortir l’eau et le savon. Il doit être soigneusement rincé à l’eau froide. On le tord pour l’essorer. Les draps paraissent lourds à étendre, mais si on fait attention à bien les étirer, le repassage sera facilité. Le bon soleil et souvent le mistral ont tôt fait de sécher la lessive qui sent le propre.
Rose et Julie devaient l’accompagner leur mère pour l’aider dans ce labeur.
Rose (sosa 51) a pour spécialité tailleuse, ensuite ses filles vont travailler comme lingère, repasseuse, couturière. Dans notre famille, les femmes savent prendre soin du linge.
Prénoms
J’aurais pu penser que Madeleine a hérité de sa mère son prénom d’usage.
Pourtant, certains l’appellent Marguerite ! C’est le prénom de sa grand-mère maternelle : Marguerite Carantene. Voici comment elle est désignée dans les actes que j’ai trouvés.
Magdeleine en 1801
Marguerite Madeleine sur l’acte de mariage de sa fille Rose.
Marguerite Magdeleine Thérèse sur l’acte de mariage de sa fille Julie.
Marguerite sur l’acte de décès de sa fille Julie.
Marguerite Magdeleine Thérèse sur son acte de décès.
Elle ne savait pas écrire, mais elle a bien dû entendre tous ces M qui se bousculent sur son chemin.
J’espère qu’Auguste lui a dit « Je t’M, ne sois pas si modeste ».
Dans l’article précédent vous avez fait connaissance avec son mari,
Auguste était layetier.
haha, le travail "harassant" et le je t'm font très.. écriture moderne !
RépondreSupprimerVoilà un article qui me rappelle que je dois mettre à l'honneur la mienne de petite blanchisseuse ... J'adore la dernière phrase
RépondreSupprimersuperbe article avec tous ces M
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