2023-11-16

N_Naufrage

 

François Bouis, (sosa 410) le père d’Élisabeth est patron-pêcheur. Il possède une barque et s’en va pêcher en mer. Parti de Marseille, il peut naviguer vers le couchant jusqu’au Golfe du Lion, parcourant une distance d’environ 130 milles soit 240 kilomètres jusqu’aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

De Marseille aux Saintes-Maries-de-la-Mer

Sur sa barque, adaptée au petit cabotage, il ne s’éloigne pas de la côte. Depuis Marseille, l’aire de navigation des pêcheurs ne dépasse pas quelques dizaines de milles. Habituellement, il ne rentre pas tous les soirs à la maison. Si la prise de poissons s'avère insuffisante, il se dirige vers les sites où elle sera plus abondante.

Sa petite embarcation avance bien lorsque le vent gonfle la voile, mais quand la mer reste calme et que la brise ne souffle pas, il rame avec un aviron, à la force des bras. Avant que la nuit s’apprête à tomber, il cherche à se mettre à l’abri sur une plage pour haler au sec ou bien au creux d'une crique isolée où il peut jeter l’ancre.

Lorsque la cueillette est bonne, les filets se remplissent de loups, de congres…

En hiver et au printemps, sardines, anchois, maquereaux circulent le long des côtes d’est en ouest, vers le delta du Rhône.

 

Marseille, la Major

L’odeur du poisson imprègne ses vêtements que sa femme doit laver lorsqu’il rentre à la maison. Il a épousé Magdeleine Estienne alors qu’elle n’avait que 17 ans. Elle se révélait déjà capable d’assurer la gestion du foyer. Au fil des années, elle donne la vie et elle élève leurs douze enfants. Fille de Pierre Estienne et de plusieurs lignées de patrons pêcheurs, elle sait combien le métier est difficile, et épuisant pour les hommes.

La peau est brûlée par le soleil, desséchée par le vent, les lèvres gercées par le froid, les mains blessées par l’effort, usées par les intempéries, les naviguants doivent faire preuve de persévérance, de courage.

Leurs femmes essaient d’oublier leurs craintes, elles savent que la mer est dangereuse. Chaque retour apparaît comme un soulagement ; si leur époux se montre sympathique, c’est une fête.


Vincent Van Gogh, La mer aux Saintes-Maries-de-la-Mer

Hélas, un jour François Bouis n’est pas rentré. Il est parti pêcher vers Lei Santas/Les Santei Marias de la mar. On n’a pas retrouvé son corps. Sur l’acte de mariage de son fils Barthélémy Bouis en 1775, la famille a déclaré qu’il était « décédé depuis environ quatre ans » « décédé sur mer, faisant la pêche aux Saintes ».




5 commentaires:

  1. Un beau billet que me fait penser à mon poème préféré, L'homme et et la mer de Charles Baudelaire

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  2. Quelle tristesse ! La mer est magnifique mais o combien dangereuse

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  3. Bien triste ton histoire..... Mais à l'époque, c'était courant hélas!

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  4. Femme de marin un thème qui, dns l'histoire, a généré beaucoup de textes à arracher des larmes.

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  5. Très beau récit sur les pêcheurs mais quelle triste fin.

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