2023-11-26

V_ Versailles

 

Le roi Louis XIV et la Cour se sont installés à Versailles en 1682.



Il faut se représenter le château, encombré de courtisans et de domestiques attachés à chacun d’entre eux et rempli du personnel doté de mille spécialités pour servir le roi et la famille royale. Les gens du château assuraient la bonne gestion de cette entreprise gigantesque.

Avez-vous des connaissances ayant vécu ou travaillé à Versailles ?




J’étais bien loin d’imaginer que je pourrais retrouver des ancêtres ou des oncles, des tantes, des cousins dans ce lieu prestigieux. Ils ont traversé les jardins, parcouru les immenses couloirs, ouvert les portes, ils ont salué le roi et ses proches. Ils ont agrémenté son quotidien, avec des fleurs, du vin, de la musique…

Voici quelques personnages que j’aimerais suivre, si je pouvais me transporter à Versailles aux 17e et 18e siècles.

Charles François Coré (frère de Marie Coré, sosa 1637) était le cordonnier de la feue reine. Marie-Thérèse d’Autriche est morte le 30 juillet 1683 ; elle n’a pas séjourné longtemps à Versailles, mais je suppose que lorsque la Cour a déménagé, il l’a suivie depuis Paris. Si ses talents étaient reconnus, il a pu rester pour fabriquer des chaussures sur mesure pour les belles dames de l’entourage du roi.


Pierre Nicolas Deleurye (neveu de Louis Etienne Deleurye, sosa 408) issu d’une longue lignée de chirurgiens était maitre-chirurgien ordinaire du roi. Son fils François Ange Deleurye était conseiller chirurgien du roi.


Nicolas Hubert Paulin (frère d’Anne Jeanne Paulin, sosa 409) a habité plus de quarante ans à Versailles. Il s’est marié en 1742 avec la veuve de l’organiste qu’il a alors remplacé. C'est ainsi qu'il est devenu titulaire de l’orgue de la paroisse de Versailles. Le 21 avril 1755, il a été nommé organiste de la chapelle royale, c’est-à-dire organiste de la Chapelle musique du Roy. Le roi était Louis XV.



Dans la généalogie de mon mari, il se trouve une branche qui s’est installée à Versailles.

Catherine Julie Guy de la Findoise (sosa 143) est connue comme une «Belle Bouquetière ». Sa famille occupait des fonctions insolites qui nous ravissent aujourd’hui.

Barthélemy Alexis Guy de la Findoise, l’aîné de ses frères, fait partie des 50 Gardes de la porte du roi, il est valet de garde, puis sous-brigadier. Le second, « Emmanuel » Louis Guy de la Findoise avait la responsabilité en Chef de gobelet de vin du Roi. Il était aussi lieutenant de la grande louveterie.

Barthélemy Guy de la Findoise (sosa 686), leur père, avait la charge d’officier du roi en tant que Garde des écuries de la chambre. Fils de Joachim Guy de la Findoise (sosa 1372) officier du roi, il avait épousé le 12 février 1725, leur mère; Julie Françoise Guibert (sosa 685) était femme de chambre de Madame la Marquise d’Heudicour.

 


Je suis restée éblouie par les ors de Versailles qui font briller les fonctions de ces personnages. Sont-ils des professionnels, des employés, des domestiques, discrets ou appréciés par les puissants du royaume ? Ont-ils travaillé beaucoup ? Certains ont gagné de l’argent, de la considération, mais à quel prix ?

Mes recherches récentes m’ont appris que tous avaient acheté leur office. Ils avaient payé cher pour se placer au service du roi. Les artistes souhaitaient exprimer leurs talents in the place to be de l’époque.  

Les Guy de la Findoise se sont installés à Versailles, ils avaient besoin de travailler et espéraient une ascension sociale. La Belle Bouquetière ne se trouvait pas dans les jardins à cause de sa beauté ou des jolis bouquets qu’elle composait. En connaissance du lieu, ses parents l’avaient placée au château pour obtenir une carrière dans la belle société.

L’Almanach de Versailles précise leur fonction. Le roi ayant besoin d’argent créa moult offices, inattendus, voyant le succès et la demande croissante d’emplois, il instaura une modalité semestrielle pour enregistrer davantage d’officiers.

Ainsi, Nicolas Hubert Paulin tenait-il l’orgue de la Chapelle royale pendant le premier semestre 1773.



Emmanuel Guy de la Findoise était chef de quartier du gobelet de vin en échansonnerie bouche au mois d’octobre 1774.



Alexis Guy de la Findoise était maître d’hôtel des pages en 1774. Garde de la porte en 1776, il gagne 200 livres[i].



Il serait intéressant de reconstituer leur carrière en compulsant toutes les pages de cet Almanach[ii].

 

Cela me donne envie de visiter une nouvelle fois Versailles, avec un intérêt redoublé, en pensant à chacun de ces personnages de ma forêt. 

 



7 commentaires:

  1. Un petit tour dans les lettres patentes des provisions d'office s'impose !

    RépondreSupprimer
  2. Encore un superbe article qui m'intéresse à nouveau tout particulièrement car j'ai du monde qui de près ou de plus loin tourne autour de la cour, des ancêtres et plutôt des collatéraux, ou enfants de mes ancêtres. Il y a par exemple un Simon MOREL, chef du gobelet du roi avant le tien mais je n'en ai pas la preuve ! C'est juste noté à son mariage, en 1740, à la naissance de sa fille et à son décès en 1776. Je n'ai pas encore fait autant de recherches que toi alors inutile de te dire qu'après avoir lu attentivement ton article, je suis allée surfer sur tes sources. Il faut que je creuse pour certains collatéraux mais malheureusement l'Almanach qui commence en 1773 est tardif pour les miens. Si tu trouves, d'autres sources sur le sujet, tiens moi au courant...

    RépondreSupprimer
  3. Magnifique article qui nous transporte au temps du Roi Soleil

    RépondreSupprimer
  4. Une belle manière de visiter Versailles et de croiser ceux qui se sont affairés à la Cour

    RépondreSupprimer
  5. Une bien jolie branche versaillaise ! Chanceuse !

    RépondreSupprimer
  6. Quelle belle promenade dans Versailles ! Si tes recherches te mènent aux archives des Yvelines ou de Versailles dans leur version communale, n’hésite pas à me sonner 😊

    RépondreSupprimer

Merci pour le commentaire que vous laisserez !