2024-11-30

Z_ Nous Z irons Z à Versailles


Nous irons à Versailles, nous ne resterons pas à Versailles

Nous arriverons et nos enfants repartiront

Nous écouterons l’orgue et les oraisons funèbres, puis nous mourrons

Nous arriverons en charrette, nous rêverons de repartir en carrosse



Compter les carrosses n’est pas voyager avec la Cour

Être un domestique n’est pas être un ami

Vivre au château n’est pas être châtelain

Être son amante et pas son épouse

Peindre le loup n’est pas le tuer

Remplir le gobelet du roi et ne pas le boire

N’être ni roi, ni duc, ni marquis, et porter une livrée

N’être ni reine, ni duchesse, ni marquise, élever ses enfants






Garder la porte, c’est l’ouvrir aussi

Tenir en laisse ses lévriers, c'est être attaché au roi

Être femme de chambre, c’est être dans l’intimité de la marquise

Être une marraine, c’est presque être une fée

Briller, c’est séduire et vivre dans un éclat de soleil

Cueillir des bouquets de fleurs, c’est séduire aussi

Fabriquer des chaussures, apprendre à danser, c'est faire parler les pieds


 

Oublier d’où viennent les anciens

Ne plus savoir le dire à ses enfants

Ignorer l'Histoire

Alors, Raconter, c’est vivre et rendre vivant



Nos branches versaillaises représentent deux ou trois arbres de ma forêt généalogique, ils comportent moins d’une dizaine d’individus. Ils m’ont donné envie de visiter les lieux où ils ont vécu. Ils ont inspiré ce ChallengeAz qui se termine ici. Ce fut un marathon d’écriture. Je me suis laissé séduire par les dorures, les miroirs, les jardins et les personnages qui approchaient les souverains. Et j’ai appris tant de choses ! 

 

 Retrouvez tous les billets de A à Z du ChallengeAZ 2024



Vers librement inspirés de 

« L’accent grave et l’accent aigu » de Jean Tardieu, Poésie Gallimard 

 




2024-11-29

Y aller, à Versailles

 

   À Versailles, on y va !



Se rendre à Versailles est un chemin distant de quatre lieues depuis Paris (une lieue = 3,898 km) soit environ seize kilomètres, 

« qu’on peut achever en deux heures de tems fort aisément, y allant en voiture. » Des voiages qu’on fait à Versailles https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102148f/f534.item

 

En route pour Versailles

En 1723, le jeune Louis XV décide de revenir dans son château. Pour une foule de personnes Versailles apparait comme le lieu où il faut être, (the place to be).

Lorsque Monsieur le Premier doit aller à Versailles, il monte un de ses chevaux ou les attelle à une voiture dont il dispose à la Petite-Écurie. Selon leur train de vie, les courtisans voyagent avec leur véhicule particulier conduit par leur cocher.

 

Si vous ne possédez pas votre propre équipage ou si vous ne pouvez profiter du carrosse d’un ami, vous pouvez utiliser le service public de voiture.

Le départ se trouve dans la rue Saint-Nicaise, tout près de l’hôtel de Beringhen.


Êtes-vous prêts à débourser 3 livres (45 €)? Un carrosse tiré par quatre chevaux partira lorsque quatre personnes auront payé cette course.

Si vous devenez moins exigeant pour le confort, un carrosse à huit places vous coûterait 40 sous (30 €).

Il ne pleut pas, le temps paraît clément, et vous n’êtes pas pressés, le Coche de Versailles est plus économique. Une voiture suspendue vous secouera un peu moins, pour 30 sous, ou alors vous dépenserez  25 sous si vous ne craignez pas un chariot qui brinquebale sur les pavés pointus pendant quatre heures (soit 18,75 € ou 22,50 €).



Une autre possibilité reste de monter dans un coche d’eau. Il part du Pont-Neuf à 8 heures du matin, vous descendrez à Sèvres et vous devrez continuer à pied pendant huit kilomètres.




Une fois arrivé sur la place d’armes à Versailles, s’il reste quelques pièces dans votre bourse, vous pourrez vous offrir le service d’une chaise à porteurs. 

Galerie des Carrosses, Versailles


Ou bien une chaise sur deux roues tirée par un homme et souvent poussée par une femme sur l'arrière. On appelle brouette ou vinaigrette. 

Agence de presse Meurisse, Public domain, via Wikimedia Commons


Bienvenue à Versailles !







Source

Chloé d’Architrave (7 novembre 2017). En route pour Versailles. Destination Versailles. Consulté le 29 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/bek7

2024-11-28

X _ Un cousin à découvrir

 

Un cousin apparait à proximité de la famille, mais comment le situer ?


Claude Guibert et Angélique Bidault (sosa 1374 et 1375), que nous avons déjà rencontrés, sont les concierges au château de Monchy.

D’après cet extrait-ci dessus, une de leurs filles (Catherine, Marguerite ou Marie Jeanne ?) serait devenue religieuse, sous l’influence d’un oncle. (Est-il un oncle ou un cousin ?). Il est à noter que leur fils Philippe Jules a suivi une vocation de prêtre. C’est lui qui a célébré le mariage de sa sœur, dans l’église Notre-Dame de Versailles en 1725. Comme plusieurs personnes dans son entourage, aurait-il été touché par la générosité chrétienne de ce cousin ?


Marc Antoine Hersan (1643-1724) 

Ce personnage fort apprécié a laissé des traces fort intéressantes. Il se présente comme un homme remarquable, on met en valeur ses nombreuses qualités intellectuelles et humaines. Après de brillantes études de latin, de lettres et de philosophie, il est élu professeur au prestigieux Collège royal, comme titulaire d’une chaire d’éloquence. Il est ordonné prêtre en 1686.

Plus tard, il a fondé des œuvres charitables, notamment des écoles pour les enfants pauvres de Compiègne, sa ville natale.   

 

Apparait-il dans notre généalogie  ?

Il célèbre le mariage d’Angélique Bonaventure Guibert, fille de Claude Balthazar Guibert (sosa 1374), le 14 juin 1712, à Monchy-Humières.

Il signe Hersan, prêtre prieur de St-Martin


Dix-sept ans plus tôt, la marraine d’Angélique Bonaventure est une religieuse à l’abbaye de Monchy, damoiselle Bonaventure Hersan. Le baptême fut célébré six jours après la naissance ce qui est rare, l’enfant devait être en très bonne santé. 

Ce choix de marraine qui donne son prénom à Bonaventure confirme un lien de proximité ou de parenté. Elle est la nièce de Marc Antoine Hersan.

 

Mariage de Claude Guibert et Angélique Bidault en 1694

J’ai cherché s’il avait aussi célébré le mariage des parents, le 13 août 1694. 

Il n’y était pas, mais on remarque la belle signature de son fidèle ami Jacques Delaporte, prêtre, vicaire et « ami des deux cotés » (aurait-il arrangé ce mariage ?)  

Il semble que la parenté provienne de la branche d’Angélique Bidault qui vivait à Compiègne, la ville que revient habiter Hersan.

J’ai trouvé dans cet ouvrage la biographie qui confirme mon hypothèse [i].


Le protégé de Louvois 

En 1685, Marc Antoine Hersan devient précepteur de Camille le Tellier de Louvois, alors âgé de neuf ans. Le fils du marquis de Louvois, ministre d’État, reçoit, dit-on [2], "une éducation royale". Dès ses 8 ans, cet enfant avait déjà été pourvu de charges, son père avait fait en sorte qu’il soit maître de la Librairie, intendant du Cabinet des médailles et garde de la Bibliothèque royale [3] .

Camille Le Tellier Louvois

Le grand-père de Camille est Michel le Tellier, Monsieur le Chancelier de France. Il meurt le 30 octobre de cette même année 1685. Marc Antoine, qui vient d’entrer au service de cette famille, prononce une oraison funèbre en latin.

 M. le Chancelier Michel le Tellier

Louvois apprécie cet hommage ; et comme il croise souvent chez lui le précepteur de son fils, il se montre reconnaissant de son travail. Il lui accorde son estime et ne refuse pas ses sollicitations pour procurer des charges aux membres de sa parenté. Sa famille, fière de ses succès, apprécie que « le protégé de Louvois » soit témoin ou parrain.

 

François Michel le Tellier Louvois par Mignard

François Michel le Tellier, marquis de Louvois, est le frère de Madeleine Fare le Tellier, la grand-mère d’Henri Camille de Beringhen. Donc, son fils Camille est le cousin germain de sa mère.

Henri Camille de Beringhen a épousé de Sophie Hautefort qui était d’ailleurs sa cousine. Elle est issue de la famille d’Humières du château de Monchy Humière. C’est précisément le château où travaillaient les Guibert.

Une fois de plus, les relations de sociabilité se croisent et s’entrecroisent de Monchy à Paris, en passant par Versailles.

 

 

Sources Wikipédia

Marc Antoine Hersan https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Antoine_Hersan

Camille Le Tellier   https://en.wikipedia.org/wiki/Camille_Le_Tellier

Louvois https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Michel_Le_Tellier_de_Louvois

Michel Le Tellier https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Le_Tellier_ (homme_d%27%C3%89tat)



2024-11-27

Way to Versailles

 

Comment aller à Versailles ? Comment y rester pour donner une situation à sa famille ?

Versailles s’est construite autour du château voulu par Louis XIV.

Château de Versailles, 1668, Pierre Patel 

Cela créait des opportunités de travail pour gagner de l’argent, pour monter socialement. Cette promotion familiale avait pu être préparée par les générations antérieures en éduquant les jeunes et surtout en créant des liens avec un réseau influent.

La meilleure manière de se tenir au plus près du roi était d’acquérir une charge qui pouvait se transmettre aux descendants.

« Travailler à Versailles, c’est indéniablement une ascension, quel que soit le niveau où l’on est employé par la Couronne, car on est toujours sûr de pouvoir obtenir autre chose d’intéressant pour soi ou sa famille. » Mathieu Da Vinha **

Les qualités professionnelles s’acquéraient sur place, car tout était à construire. De nouveaux métiers offraient autant d’opportunités pour obtenir une situation. 

Il fallait investir dans un office. Cependant, le prix des charges même modestes montre qu’il faut déjà avoir atteint une certaine aisance pour entrer au service des souverains.




On comprend comment Julie Françoise Guibert a pu se voir proposer l’emploi de femme de chambre d’une marquise et s’installer au château de Versailles. Son père et son grand-père, concierges du château des ducs de Mouchy, devaient se comporter en hommes de confiance, appréciés par les châtelains. La duchesse a accepté d’être la marraine de ses frères et sœurs. Les familles s’estimaient et sont restées proches pendant quatre générations.

Elle a épousé Barthélemy Guy de la Findoise, officier de louveterie à Versailles. Depuis trois générations au moins, ses ancêtres étaient impliqués dans la louveterie, pour les chasses royales dans la forêt de Saint-Germain.  

 


 Nicolas Hubert Paulin avait reçu une bonne éducation de son père et de ses maîtres, donc ses qualités de musicien étaient reconnues.

C’est le mariage à Versailles, avec la veuve d’un organiste d'une famille renommée qui lui a permis de remplacer Guillaume Marchand dans ses fonctions. Il a ainsi pu faire une carrière comme musicien du roi.

 


Chez les Beringhen, on voit se dérouler le parcours d’un roturier, qui accède à la noblesse.

Pierre s’est fait remarquer par Henri IV. Le roi, en visite chez un gentilhomme, admira les armes que le jeune Pierre entretenait avec soin. Le gentilhomme le lui offrit et Pierre devint un Premier valet de chambre. Son fils Henry lui succéda dans cette charge en 1619. Il acheta la charge de Premier écuyer du roi qu’il a transmis à son fils puis à son petit-fils.  Ils ont su rester au plus près des souverains pour gagner leur amitié. 


La proximité avec la famille royale était très recherchée, cela donnait du prestige et du pouvoir. 

Les officiers se plaçaient dans l’ombre du Soleil espérant que l’éclat rejaillisse sur eux.


Bibliographie

* Les valets de chambre de Louis XIV, Mathieu da Vinha, 2004

* * Combien de personnes étaient au service du roi Louis XIV à Versailles ? Excellente est la réponse de Mathieu Da Vinha, à lire ou à écouter sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/combien-de-personnes-etaient-au-service-du-roi-louis-xiv-a-versailles-2404095


2024-11-26

Verduriers de la reine


Fleurant Bollent, le beau-frère de Louis (sosa 2850) et de Thomas Blanchet, était verdurier de la reine.

Il a épousé Madelaine Blanchet, le 12 mai 1643, à Paris.

Il était inespéré de retrouver la famille parisienne de mon cher Thomas Blanchet. Aucune biographie n’avait réussi à la situer.

Louis qui avait neuf ans a sans doute assisté au mariage de sa sœur aînée. Thomas se trouvait peut-être sur le chemin de Rome. Il ne figure pas parmi les témoins du contrat.

Florent, Madelaine et leurs parents, demeurent dans la même rue sainct Martin, parroisse saint-Merri, à Paris.

Je suis contente de découvrir l’adresse de la famille Blanchet.

 

Verdurier de la reine (1627)

Florent est le fils d’Estienne, « aussi verdurier de ladite dame ».

 

Verdurier

La charge de verdurier est confiée à l’officier chargé de la fourniture de verdure.

Cela peut recouvrir deux fonctions :

Un commerçant, marchand de légumes primeurs qui approvisionne le palais royal. Cela représente un important marché puisque la cour reçoit à sa table des courtisans nombreux qu’il faut nourrir.

Le verdurier désigne aussi le jardinier qui cultive les herbages, les légumes et les fruits. Le plus connu est La Quintinie, un agronome qui fut le créateur du Potager du Roi à Versailles.


Quelques légumes du Potager du roi
INRA DIST from France, CC BY 2.0 via Wikimedia Commons 


La verdure  

Les marchés aux herbes dont le nom reste typique des anciennes places offraient diverses salades, des épinards, de l’oseille, des poireaux, des oignons, des pois, des fèves, des choux, des artichauts, des asperges, des fines herbes, etc.

Rappelons que les pommes de terre, comme les tomates sont encore inconnues.


Cette gravure montre le Potager du roi à la fin du XVIIe siècle. Mais Florent vivait et travaillait à Paris. Versailles n’était encore qu’un pavillon de chasse en 1643.


La reine

En 1643, la reine est Anne d’Autriche qui exerce la régence.

En effet, deux jours après le mariage de Florent et de Madeleine, le 14 mai Louis XIII meurt. Sa femme est nommée régente le 18 mai. Elle déménage du Palais du Louvre pour s’installer au Palais-Royal.

 

La famille de Florent Bollent (ou Bollenat)

L’inventaire après décès de sa mère Marie Cavin réunit le 12 avril 1627  sa famille proche, et des relations qu’il nous donne l’occasion de rencontrer :

Noël Gillion, lavandier de la reine.

Laurent Etienne dit Chamberlin exerce deux spécialités : tailleur et valet de chambre de Monseigneur. Il s’avère à la lecture d’autres actes qu’il est valet de chambre du roi

François Dargouges, un homme important, conseiller du roi, trésorier des maisons et finances de la reine.

Estienne Boullenat, était le Serviteur domestique de monsieur Dargouges le 15 avril 1610. C’est une chance d’avoir trouvé que sa femme Marie était citée comme marraine ce jour-là. Les patronymes ont un peu varié Marie Cavin est Canon, Estienne Bollenat est Boullenat.

Il se pourrait que Florent doive son prénom à l’un des membres de cette famille. 

François d’Argouges est le successeur de son père Florent d’Argouges († 1615) comme trésorier général de la maison de la reine Marie de Médicis.


Quelles reines ?

J’erre dans une branche très ancienne. Et je révise l’histoire des reines de France ; elles ne sont jamais bien loin dans ce challenge. J’ai un peu fréquenté celles-ci :

Marie Leszczynska, avec le peintre Jean Baptiste Oudry.

Marie-Thérèse d’Autriche, avec son cordonnier.

Anne d’Autriche, avec ce verdurier.

Marie de Médicis, avec le domestique de son trésorier. 


Source : acte 1627  https://www.geneanet.org/registres/view/104939/293

2024-11-25

Un maître à danser

 

Dansez maintenant !

Entrez dans la contredanse, laissez-vous emporter par la sarabande, la bourrée, le rigaudon, la gavotte, et autres passe-pieds, branles et courantes…

Appliquez-vous avec grâce aux figures du menuet.


Maître à danser, Pierre Rameau

Je connais un maître de danse qui pourra vous enseigner les pas. C’est Jean Jacques Cayez, le beau-frère de mon aïeule Anne Jeanne Paulin (sosa 409).

Pour commencer le bal, il vous propose d’apprendre le menuet. 


Dans sa bibliothèque, il possède sans doute l’ouvrage de référence de Pierre Rameau :

« Le maître à danser. Qui enseigne la manière de faire tous les différens pas de danse dans toute la régularité de l’art, & de conduire les bras à chaque pas. »

Vous pouvez le consulter ici https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8623292z/f11.item

 


Le menuet se danse à deux, il se compose de quatre pas exécutés en forme de Z, avec un repos de quatre en quatre mesures, et deux reprises du même motif. Ensuite, il faut s’exercer aux mouvements des bras. 

Vous pouvez regarder cette vidéo :

https://youtu.be/3uoHr22VmFQ?feature=shared


 

Les cours sont gratuits si vous entrez à l’Académie royale de danse où il travaille. Cette institution fondée par Louis XIV en 1661. Rendez-vous au Magasin, derrière l’Opéra, tout près du Palais Royal, rue Saint-Nicaise, entre la galerie du Louvre et la rue Saint-Honoré.



Jean Jacques Caïez, bourgeois de Paris, exerçait comme maître-à-danser. Il était précisé « privilégié du roi » de l’Académie de danse et aussi de l’Académie royale de musique.

 

Jean Jacques Caïez a épousé Louise Paulin. Elle était la fille cadette de Frédéric Hubert Paulin (sosa 818).

Reconnu comme maître de musique, organiste, compositeur de talent, son fils Nicolas Hubert Paulin occupait la fonction d’organiste du roià Versailles.

Dans cette famille de musiciens, les femmes étaient éduquées et sans doute capables de jouer d’instrument, de chanter et d’enseigner la musique. Un danseur pouvait être bien accueilli comme beau-frère.  

Le contrat a été signé le 13 octobre 1742 à Paris ; les époux âgés 25 ans chacun semblent bien assortis.

L’apprentissage de couturière assurait un métier à Louise, mais a-t-elle eu à travailler en dehors de son foyer ?

Jean Jacques et Louise ont eu cinq enfants, puis cinq petits-enfants. Notaire, avocat, ils exerçaient dans les professions du droit. Dansaient-ils ?   

Une branche serait partie dans l’île Bourbon. Les généalogies de familles Cayez d’Épinay affirment des dates, des prénoms, des mariages et des naissances très fantaisistes. Certains leur attribuent ce couple comme ancêtres en mélangeant tout. Ces erreurs sont reprises dans les arbres sur Généanet. Ne les recopiez-pas ! 



2024-11-24

Tableaux d'Oudry

 

Monsieur Oudry, plusieurs de vos tableaux illustrent les articles précédents de ce challengeAz, sur le thème de Versailles. Vous avez peint des natures mortes, des animaux, des paysages, des bouquetsdes chiens, des chasses à courre, des portraits. 

Cela me plairait que vous m'accordiez un entretien.

- Je sais qu’Henri Camille est votre ami.

Oui, c’est un grand ami ! Influenceur et aussi mécène, il avait un puissant cercle de relations dont j’ai pu faire partie, ce qui m’a apporté la célébrité.

- Comment l’avez-vous connu ?

Mon ami Jean Baptiste Massé, peintre en miniature, m’a donné l’occasion de faire sa connaissance. Henri Camille passe pour un collectionneur avec regard affûté, mon style lui a plu.

En 1722, Il m’a commandé son portrait, il s’est montré très satisfait de mon tableau, disant que c’était un chef-d’œuvre.  

Je l’ai représenté assis avec son chien, au pied d’un arbre, tenant une perdrix qu’il nous montre comme un trophée de chasse.

Il apparaît vêtu comme un gentilhomme d’une chemise en lin avec un jabot de dentelle fine, portée sous une redingote de chasse, ornée de passementerie et de boutons argentés.

Ses cheveux bouclés et poudrés, attachés par un ruban noir, entourent son visage sans ride. Il avait alors 29 ans.

 
Henri Camille Beringhen, Oudry, National Gallery Washington


Deux plus tard, en 1724, il devient Premier Écuyer de la Petite-Écurie du roi. Il m’a introduit auprès du souverain qui souhaitait des scènes de chasse dans ses appartements. Les premières commandes sont arrivées. J’ai obtenu un atelier aux Tuileries dans la cour des princes, et un logement au Louvre. Beringhen habitait tout près dans son hôtel de la rue Saint-Nicaise. 

En 1726, sur ordre du roi, j’ai exposé à Versailles; parmi les 26 toiles, il avait choisi celle de ses chiens préférés.

Miss et Turlu, Oudry, 1725

Alors, je suppose que vous avez croisé Barthélemy, garde des lévriers du roi. 

Je suis devenu peintre privilégié de la vénerie royale. Henri Camille organisait les chasses à courre, avec lui j’accompagnais le roi et ses courtisans. Mais j’étais invité en tant qu’observateur, car au retour je devais fournir des projets de tableaux.

Louis XV chassant le cerf, Oudry, 1730

 

- Comment était le roi ?

Louis, né en 1705 est devenu roi très jeune. Lorsque je l’ai rencontré il avait à peine quinze ans. Passionné, il chassait au moins trois fois par semaine. Il possédait une grande meute de chiens pour chasser le chevreuil, le sanglier, le loup et une petite meute pour courir le lièvre. Il était amoureux de ses chiens.

- Et la reine ? 

Marie Leszczynska aimait beaucoup ma peinture, elle me disait que j’étais son peintre préféré. Je lui donnais des leçons. Regardez ce tableau qu’elle peignit d’après une de mes compositions. Elle l’a offert au roi en 1753.

 

  

Sites :
Château de Versailles 

Actuellement Oudry est exposé au château de Fontainebleau : 
114 tableaux de Jean Baptiste Oudry :

2024-11-21

Savetier

 

Il était un savetier...

Je vous propose de lire ou de relire une conversation avec mon ancêtre, le maitre savetier Jean Coré, (sosa 3274). Il nous parle de son fils Charles Coré, cordonnier de la reine Marie-Thérèse.

Je n’ai pas le temps de publier un nouveau billet, mais je suppose que celui-ci mérite d’être inséré dans ce ChallengeAZ.

 


- Alors, ainsi Charles François connaissait la reine ?

- Mais oui, il voyait régulièrement Marie-Thérèse d’Autriche. Elle l’appréciait beaucoup.


- Dis-nous grand-père (Jean Coré, sosa 3274), dans quelle circonstance se rencontraient-ils ?

- Oh, il se mettait à ses pieds, tu penses bien.

- Il l’admirait à ce point-là ?

- Il disait que la bonté faisait le fond de son caractère, la justesse et la solidité celui de son esprit, et la modestie la règle de sa conduite.

- Si elle était vraiment modeste, elle aurait dû lui dire de rester debout devant elle et pas de se tenir agenouillé à ses pieds.

- Mais il le fallait bien, pour essayer ses chaussures ! Mon fils est le cordonnier de la feue Reyne. Je suis moi-même Jehan Coré, maître savetier, et je suis fier que Charles François soit apprécié à la Cour.



- Tu m’en diras tant ! Est-ce qu’il travaillait à Versailles ?

- La résidence royale s’est fixée à Versailles au mois de mai 1682. Hélas, la reine est morte le 30 juillet de l’année suivante.


- Où habitez-vous ?

- Nous habitons à Paris, rue des deux-Ecus, paroisse Saint-Eustache.

Le savetier


- Parle-moi encore de la reine, comment était-elle ?

- Ses yeux étaient admirables, elle avoit les lèvres relevées, et d’un rouge si beau qu’on eut soupçonné que l’art y eut été employé ; son teint était d’une blancheur à éblouir.

- Oui, mais se montrait-elle sympathique ?

- Il y avoit dans toutes ses actions une douceur et un charme inexplicable, et avec un embonpoint ménagé, brilloit en elle une fleur de santé sans égale.

- Exprimait-elle des exigences particulières pour ses chaussures ?

- Charles François a créé pour elle de jolis modèles, originaux par leurs talons très hauts qui ont eu du succès à la cour.

- Sur les portraits, justement les robes longues cachaient jusqu’à la pointe des escarpins. Quelle taille avait-elle ?


- Il faut y ajouter qu’elle étoit plus petite que grande, ce qui fit introduire de son temps les chaussures hautes et les coiffures étagées.

- Elle lançait la mode !

- Forcément, elle a aussi donné à ses suivantes le goût d’une nouvelle boisson. Elle raffolait du chocolat qu’elle dégustait déjà dans sa jeunesse au palais de l’Escurial. Cela la consolait d’être peu mise en valeur par son mari que pourtant elle admirait. Le roi Louis XIV avait tellement de favorites.

- Pourquoi Louis l’a-t-il épousée ?

- En 1660, leur mariage garantit la paix entre l’Espagne et la France. Elle a donné naissance à six enfants.

- Allez, nous avons assez parlé de la reine : allons boire ensemble une tasse de chocolat !