2025-07-05

Comment faire pousser une branche ?

  

À la pointe de l’épée

Je me suis hissée à la génération XI. J’ai demandé à Pierre Destas, maître fourbisseur, d’affûter ses outils pour me montrer les branches supérieures de notre arbre.

Il choisit une épée et pointa tout en haut, mais il demeura muet en touchant des cases qui restaient blanches.  

 


Je connaissais Edme et Anne, les parents de Marie Louise Mauprivé (sosa 1639).

Impossible de comprendre pourquoi ceux de son époux Pierre m’échappaient. Les différents index des archives des notaires de Paris ne révélaient rien.

 

Faire appel à une amie

Grâce à l'aide d'Hélène que je remercie, j’ai pu remonter à la génération mystérieuse. Elle a consacré une partie de son temps lors de recherches dans les archives de notaires. Elle a trouvé le contrat de mariage que Pierre et Marie Louise ont signé le 25 octobre 1678, à Paris.

 

1678, Pierre Destas et Marie Louise Mauprivé 

Pierre a pour parents : Jacques Destas et Jacqueline Trossart.

Jacqueline est ma sosa 3277, je pourrais la nommer Jacquotte, car on l’appelle ainsi sur l’acte de mariage de son fils Jacques.

 

Jacques et Jacqueline

Mon ancêtre Pierre est entouré de plusieurs Jacques : son père, son frère qui doit être l’aîné, son grand-père maternel, lequel a nommé sa fille Jacqueline et son fils Jacques. Et bientôt, sans grande surprise, j’inscrirai son grand-père paternel avec ce prénom.

 

Jacques et Jacqueline se sont mariés le 12 février 1641 à Orléans.

1641, Jacques Destas et Jacqueline Trossart 


Orléans

Voilà une surprise ! Mes ancêtres ne m’avaient pas préparée à entreprendre des recherches dans cette cité où je ne suis encore jamais allée.


Alors, c’est parti pour une visite virtuelle de la ville en promenade sur les bords de la Loire.

J’ouvre les archives du Loiret afin de mener mon enquête.

Jacques et Jacqueline se sont mariés dans l’église Saint-Paul dont il ne reste actuellement que le clocher.


Par chance, une étude sur les familles orléanaises s’intéresse au patronyme Destas, de Stas, d’Estas. Parmi des personnages listés en vrac, je reconnais mon ancêtre Jacques deSTAS. Il est huissier au bailliage d’Orléans et paroissien de L’Alleu Saint-Mesmin.

C’est l’occasion d’apprendre le terme alleu qui désigne une terre n’appartenant pas à une seigneurie, ce qui est implique que les résidants n’ont pas à payer d’impôts à un seigneur.

 

Ne négliger aucune piste

J’explore les rares renseignements pour relier des éventuelles fratries et j’ouvre les registres de différentes paroisses d’Orléans : Saint-Paul, Saint-Paterne, Saint-Pierre-Ensentelée, Saint-Sulpice, Saint-Liphard, Notre-Dame de la Recouvrance. Ces noms jamais entendus me ravissent ; tout apparaît nouveau pour moi à Orléans.

 

Lorsque Jacques, le frère de mon ancêtre Pierre se marie, deux de ses cousins germains sont témoins.

Je fais l’hypothèse que Pierre Ytasse est le fils d’une tante qu’il faut alors trouver. Effectivement, Jacques et Jacqueline assistent au mariage de Marie Destas. Cet acte devient particulièrement intéressant puisqu'il me permet de connaître le nom des ascendants à la génération XIII.

 

Remonter plus haut

Jacques est le père de Jacques, sa mère est Marie Pisseau.

Jacques Destas officie comme sergent royal au Châtelet d’Orléans.

Place du Châtelet à Orléans

Ces familles n’ont guère laissé de traces, et je n’ai pas accès aux actes de notaires.

 

Des cousins, officiers à Versailles 

J’ai approché les gens travaillant à Versailles à l’occasion de mon challenge Az, Ancêtres à Versailles.

Ils se situent du côté paternel de mes enfants. Je ne m’attendais pas à ajouter de mon côté des cousins certes éloignés assurant des fonctions dans la maison du roi.




Les descendants de Jacques, fils de l’aïeul Jacques Trossart ont fait fortune, ils se présentent comme des riches marchands bourgeois d’Orléans. René, le cousin germain se distingue par l’achat de la seigneurie et du château de la Turpinière. Même si ce sont des branches collatérales, cela reste très atypique dans cet arbre de ma forêt.

René, le fils de René est chef de l’échansonnerie et du gobelet du roi de 1694 à 1720. Si j’avais eu cette information inattendue, j’aurais pu le raconter dans le billet : chef de gobelet de vin du roi, qui concerne un autre cousin.  

René le fils du fils de René est fourrier ordinaire des logis de 1734 à 1742. Cet officier précède en voyage les princes et les hauts personnages, il est chargé d’assurer les logements.

Les Trossart, pour s'élever de niveau social, ont donc acheté des offices, ils remplissaient leur fonction en travaillant à Versailles par quartier et ils rejoignaient Orléans le reste de l’année. 



Si je convoquais mes ancêtres paternels à la X et XI et XIIe générations, les pêcheurs et jardiniers marseillais seraient fort surpris de se retrouver dans cette compagnie de bourgeois d’Orléans. Les bouts de branche et leurs rameaux cachés nous étonnent. 

 

Voir aussi

Pierre Destas dans son atelier de maitre fourbisseur

https://www.briqueloup.fr/2023/11/un-fourbisseur.html

 

 

Sources

https://www.geneanet.org/bibliotheque-genealogie/viewer/1649814?name=DESTAS&with_variantes=0#page=398