Saint-Julien le Montagnier est un village du Var, perché sur un piton rocheux à 570 mètres d’altitude.
Serrées les unes contres les
autres, s’épaulant, s’interpénétrant souvent, les maisons étaient à l’abri lorsque les remparts entouraient le bourg à l’époque féodale. Peu de place au
sol, les rues sont étroites, les plus anciennes maisons élèvent leurs étages suivant
ce modèle :
La cave, la citerne d’eau, la
cuve à vin, l’écurie pour le mulet se trouvent sous les voûtes du rez-de-chaussée
dans la rue basse. L’espace d’habitation au premier et deuxième étage s’ouvre
sur la rue haute. Au-dessus, le grenier pour garder le foin, les réserves et pourquoi
pas l’élevage des vers à soie.
Comme on le constate sur cette
carte postale datant du milieu du XXème siècle, une grande partie des maisons
était en ruines.
Après les deux guerres du siècle passé, le déclin démographique, économique a conduit à l’exode. Les habitants
se sont installés pour vivre et travailler à Marseille ou ailleurs. L’eau est
arrivée en 1960…
J’ai écouté des anciens me
raconter la vie du village au temps de ma grand-mère et de mon père. J’ai noté
leurs souvenirs précieux. Comment transcrire ces entretiens parfois
complémentaires, parfois contradictoires, souvent révélateurs de secrets
enfouis ?
Plusieurs thèmes se dessinent :
les métiers, les usages, les récits de vie, la guerre, etc. Un récit
chronologique ne serait pas pertinent. Mon fil conducteur ce sont les maisons avec
leurs habitants. Le recensement figure sur le site des AD 83 jusqu’en 1911, mais le
bourg a changé, de plus la numérotation me pose problème pour situer certaines
habitations.
On pourrait dessiner un plan
inspiré du cadastre pour situer les propriétaires des maisons, noter leurs
successions au fils des époques. Différents problèmes apparaissent alors :
Comment numéroter les maisons,
comment faire apparaître les constructions et rénovations des ruines, les
partages, les agrandissements. De quelle façon inscrire les familles ?
Et raconter les histoires sans
trahir mes informateurs et les habitants du bourg.
Voilà des projets qui pourraient
m’occuper cet été puisque aujourd’hui le ChallengeAZ 2016 se termine avec ce
billet inspiré par la lettre Z.
Bibliographie
Alain Collomp, La maison du père,
PUF1983