Il a dû être bien déçu Louis Etienne Deleurye (sosa408), après la mort de sa vieille tante.
Présent en tant que témoin, il avait signé la déclaration de décès le mardi 30 septembre 1738.
Il avait accompagné les funérailles depuis la rue Contrescarpe, suivi le cortège jusqu’à l’église Saint-André-des-Arts et assisté avec la famille à la cérémonie avant l’inhumation dans cette église, à 6 heurs du soir.
Louis Étienne et sa femme Anne Jeanne s’assirent au premier rang; à côté de lui se trouvaient son neveu Pierre Nicolas et sa nièce Madeleine Catherine Deleurye, ainsi que mademoiselle Petit, la fille de sa sœur Anne Claude. Il avait fait imprimer le placard.
Les deux autres témoins officiels étaient les cousins de la défunte. Ceux-là je ne sais pas exactement où les placer dans la généalogie, de belles surprises apparaissent en vue ! Je commence à suivre quelques pistes, bientôt les informations sur leurs familles pourront devenir le sujet de prochains articles.
Jean Baptiste Coignard, ainsi que Pierre Jean Mariette sont imprimeurs-libraires à Paris.
Jean Baptiste Coignard |
La famille
Coignard exerça l’imprimerie avec
distinction à Paris pendant 140 ans.
Pierre Jean Mariette |
La famille Mariette constituait une importante dynastie de graveurs, imprimeurs et marchands d’estampes.
L’église Saint-André-des-Arts était remplie. Je me demande si Frédéric Hubert Paulin, le père d’Anne Jeanne, avait bien voulu s’occuper des chants et jouer du serpent pendant l'office.
Élisabeth Langlois était connue de beaucoup de familles qui ont tenu à être présentes à la cérémonie. Comme sage-femme, elle avait assisté à la naissance de tant d’enfants à l’Hôtel-Dieu ou dans le quartier. Elle était même maîtresse sage-femme, elle formait des matrones pour prendre soin des accouchées et des nouveau-nés.
Voulant apporter leurs témoignages, plusieurs personnes s’approchaient pour exprimer leurs condoléances auprès de Louis Étienne et de son neveu Pierre Nicolas. Ces maîtres chirurgiens font partie d’une famille que beaucoup de Parisiens connaissaient.
Le père de Pierre Nicolas était spécialisé dans l’obstétrique, il est probable qu’il travaillait avec sa tante.
Était-on ému du décès de cette vénérable personne à l’âge de 78 ans ?
Edmée Gouet qui était sa servante est devenue son assistante; en juillet 1737 elle a été nommée pour la remplacer comme maîtresse sage-femme à l'Hôtel-Dieu. Elle essuyait une larme avec un joli mouchoir que sa patronne lui avait sans doute donné.
Hélène Perpétue et Edmée Aubert se montraient proches de leur tante qui reporta sur elles l’affection qu’elle éprouvait pour sa sœur Hélène, morte en 1725.
Ouverture du testament
Le 5 décembre, lorsque les neveux et nièces se réunirent chez le notaire pour l’ouverture du testament, ils découvrirent les consignes rédigées avec précision sept ans auparavant .
Edmée Gonet pleurait toujours dans son mouchoir, mais cette fois d’émotion de toucher 200 livres en plus de ses gages.
Hélène Perpétue est invitée à choisir trois paires de draps, deux douzaines de serviettes et deux nappes de toille de ménage parmi le linge. Plus une rente annuelle de 200 livres sur la maison qui appartenait à ses parents, sise rue de l’Arbalète attenant le jardin des apothicaires. Cette maison ira aux enfants, nés et à naître, de sa sœur Edmée.
Quant
à l’exécuteur testamentaire : la
ditte Delle testatrice a nommé la personne du Sieur Jean Pierre Mariette fils, imprimeur libraire, son cousin, espérant de son amitié qu’il voudra bien en
prendre la peine et accepter pour marque de son souvenir le petit présent qu’elle
luy fait du diamant qu’elle porte, se dessaisissant en ses mains de tous ses
biens.
Élisabeth Langlois a bel et bien oublié Louis Etienne qui a dû se sentir bien dépité de n’être pas convoqué ni cité dans ce testament.
Mauvaise surprise !
RépondreSupprimerLe choix des dispositions testamentaires est personnel et par là impénétrable
RépondreSupprimerC’est compter sur les souliers d’un mort !
RépondreSupprimersi cela vous intéresse, Pierre-Jean Mariette fut probablement le plus grand colllectionneur du 18e siècle de dessins des grand-maîtres de la peinture, sa collection immense fut dispersée après sa mort en 1774. Une petite partie des dessins furent léguées par les nouveaux propriétaires ou achetés plus tard par le Louvre qui possède donc une partie de cette collection qui comprenaiten particulier des dessins de premier ordre des écoles françaises, italiennes, flamandes, allemandes. Une reconstitution de cette collection par Pierre Rosenberg a été publiée en plusieurs volume depuis les années 2012, les redécouvertes se font toujours grâce à divers indices comme son cachet apposé sur la plupart des dessins qu'il possédait et aussi le montage et encadrement très particulier des dessins, et bien sûr les sources dont on dispose, en particulier le catalogue de vente illustré par des dessins rapides mais virtuoses d'un grand dessinateur Gabriel de Saint-Aubin, ces croquis furent réalisés directement lors de l'exposition précédant la vente de la collection Mariette. Cette collection comportait plusieurs milliers de dessins de grande qualité dispersés lors de la vente publique de 1775.
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces informations, je suis stupéfaite que Pierre-Jean Mariette soit un cousin éloigné de cette branche familiale qui rassemble des personnes d'une telle variété culturelle et sociale.
Supprimerdéjà fait sous anonyme : commentaire sur Pierre-jean Mariette.
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