L’insurrection de 1851 est la
réponse au coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte qui avait annoncé la
dissolution l’Assemblée nationale, le 2 décembre.
Dès le lendemain, le télégraphe envoie la nouvelle dans toutes les préfectures, des affiches l’annoncent dans les chefs-lieux. C’est en Provence que le coup d'État enregistre sa plus vive opposition. Les hommes se rassemblent au son du tocsin, l’émotion est considérable.
Parmi eux se trouve mon aïeul, Pierre Théodore Angelvin (sosa 20), le jeune homme vit à Valensole, il est boulanger,
il a vingt ans.
Pierre fait partie des opposants qui
veulent défendre la République. Le 5 décembre, les hommes se joignent à la
colonne des insurgés qui arrivent de Gréoux, ils marchent vers la préfecture. La
neige est tombée, il fait froid ce dimanche 7 décembre alors qu’ils envahissent
Digne, ils parcourent la ville au son des tambours, en chantant la Marseillaise. "On dansait et farandolait autour des feux ”.
Mais l'euphorie de la victoire sera de courte durée, l’insurrection est anéantie.
Dans le Var et dans les Basses-Alpes, la répression est sévère.
L’armée intervient, les combats et les poursuites causent des morts. Les insurgés prennent la fuite, ceux qui sont pris les armes à la main sont fusillés, tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir participé sont arrêtés.
Pierre Théodore va être
emprisonné à Aix pendant trois mois. Il sera gracié.
Puisque les prisons sont pleines, la justice est expéditive. 71 habitants de Valensole sont jugés, beaucoup sont condamnés à la déportation en Algérie.
Puisque les prisons sont pleines, la justice est expéditive. 71 habitants de Valensole sont jugés, beaucoup sont condamnés à la déportation en Algérie.
En 1881, la loi décide que des
rentes seraient accordées aux citoyens victimes du coup d’État du 2/12/1851. Il
serait intéressant de retrouver le dossier contenant la demande qui donnerait des
détails sur la vie de notre ancêtre. Peut-être se trouve-t-il dans un des
cartons d’archives dont parlent les documents cités ci-dessous...
En 1897, un décret permet la
réversion de cette pension. Le nom de Pierre Théodore Angelvin figure dans une
liste que je n’ai pu consulter.
Pierre étant décédé en 1895, sa veuve Éléonore Fave (sosa 21) aura pu toucher cette rente quelque temps encore.
Pierre étant décédé en 1895, sa veuve Éléonore Fave (sosa 21) aura pu toucher cette rente quelque temps encore.
Sources :
Association
1851 : http://1851.fr/
Les dossiers
des pensionnés du 2/12/1851 in Le Mouvement social, 1976 (I), p.97-106
Les Basses-Alpes à la veille de l’insurrection de 1851. Lire en ligne :
Le nom de Pierre Théodore Angelvin figure dans les pensions de réversions citées in :
La troisième République et la mémoire du coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte : la loi de réparation nationale du 30 juillet 1881 en faveur des victimes du 2 décembre 1851.
Tu la connais peut-être, mais il y a cette base de données très utile pour celui ou celle qui s'intéresse aux poursuivis suite au coup d'état de 1851 : http://tristan.u-bourgogne.fr/inculpes/WEB/1851_accueil.html
RépondreSupprimerBon challenge,
Guillaume
Merci pour cette information qui me fait découvrir une base de données géniale. Mon ancêtre n'y figure pas, je ne sais pas pour quelle raison je ne retrouve son dossier ni dans le 04, ni dans le 83 où il a vécu. Peut-être était-il fort discret ? cela vaut la peine de lire le dossier de ses compagnons pour comprendre l'ambiance en 1851.
RépondreSupprimerCet épisode historique est aussi le sujet du roman de Zola "La Fortune des Rougon" (1871).
RépondreSupprimerCe roman, j'ai le projet de le lire depuis que je connais la participation de mon aïeul à l'insurrection en Provence. L'avez-vous lu ?
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerSi votre ancêtre a bénéficié de la loi de 1881,il doit y avoir en principe,une trace aux Archives départementales,dans les fonds de la préfecture.
Bonnes recherches.
Il faudra que je me déplace, mais en fait je ne sais pas si le dossier se trouve aux AD à Digne ou à Draguignan, puisqu'il a vécu dans les deux départements.
SupprimerLa demande de pension était instruite par la préfecture du domicile.
SupprimerMerci pour les précisions, toutes les pistes de recherche valent la peine d'être explorées.
SupprimerMerci à Guillaume pour le lien concernant la base de données des poursuivis pour le coup d'État de 1851. Bien utile.
RépondreSupprimerun ancêtre qui participe à sa façon à la grande Histoire ... Passionnant
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