Les Pénitents
sont des laïcs réunis en confrérie typique de la sociabilité méridionale[1].
Ils s’occupent des problèmes locaux, d’œuvres de charité, ils portent assistance
aux malades et aux mourants.
La plus
importante de leurs fonctions publiques est d’organiser les funérailles. Ils avaient l'obligation d'être présents à l'enterrement des "frères". En
écrivant cela, je prends conscience de ce qu’étaient les enterrements de mes
ancêtres à Saint-Julien. Le cortège partait de la maison du défunt et se
rendait à l’église ; si le défunt était une personnalité importante la
procession faisait « le grand tour de ville »[2].
Je peux tout à fait imaginer cela : les pénitents revêtus d’une robe qui
était plutôt un sac, la tête coiffée d’une cagoule dans un drap blanc.
D’autres
processions étaient organisées pour maintes occasions.
A Saint-Julien
les réunions de la confrérie des Pénitents blancs se tenaient deux fois par semaine[3].
Le catalogue
ci-dessus donne le nom de tous les hommes du village et dans les hameaux. La liste
commence par les bourgeois jusqu’aux travailleurs, les origines sociales sont
multiples. Est pénitent celui qui le veut.
Mes ancêtres siégeaient
dans ces assemblées :
François Aymar,
marchand, tisseur à toile, maître cardeur, (sosa 350)
Pierre Philibert,
lieutenant de juge (cad qu’il tenait lieu de juge) (sosa 174)
Ses fils :
André-François, Jean Joseph, François, Joseph Philibert
François
Audibert, son gendre (sosa 86)
… ainsi que
leurs nombreux cousins que je peux situer dans l’arbre généalogique qui devient
en partie celui du village.
ND du Beausset ex-voto 1722 http://exvoto.mmsh.univ-aix.fr/ |
Il semble que les confréries se
soient éteintes avec la fin de l’Ancien Régime.
La dernière réunion des Pénitents
date du 20 Messidor An II (8/7/1794) à St-Julien. « Quelques membres sont venus,
ils ne se sont point trouvés en nombre
suffisant pour délibérer, ils n’ont pas ouvert la séance dans les formes,
et se sont retirés après avoir lu les
papiers publics (et_ (je)[M.Agulhon[4]]
suppose _ bavardé un peu entre eux). »
Les frères se réunissaient dans cette chapelle des Pénitents de St-Jean[5].
Nous pouvons en trouver des traces
de la construction dans les Inventaires des archives communales antérieures à 1790 dits inventaires «Mireur» AD 83, 2MI216R1
Dès 1645, le projet de faire construire la chapelle
des Pénitents blancs là où ils trouveront à propos. La délibération dont
on peut lire le résumé dans ce registre, prendra plusieurs années.
« Essai sur la sociabilité
méridionale » la thèse de cet historien qui a lancé le premier, le
concept de sociabilité ; ce mot a tellement plu qu’on le retrouve partout
dans les travaux des historiens et des sociologues.
[2] Agulhon, op cit. p.107
[3] Agulhon, op cit. p.293
[4] Agulhon, op cit. p.303
[5] Abbé V.Saglietto, St-Julien-le-Montagnier
dans le Haut-Var, Toulon : Impr. Du Sud-Est,1943, p.70
Il me semble avoir déjà rencontré des mentions de Pénitents qui accompagnent le défunt dans des registres paroissiaux de l'Isère. Cette tradition provençale s'est peut être étendue un peu plus au nord ? Mais je n'avais pas prêté attention à ces mentions. C'est très intéressant !
RépondreSupprimerCela me plairait de trouver des traces sur un registre paroissial. La référence c'est l'étude de M. Agulhon, je viens de relire l'index des lieux, les pénitents sont une particularité méridionale , mais il y en avait en Dauphiné, à Grenoble, en Savoie à Chambéry, Au Puy-en-Velay
RépondreSupprimerVoici une référence bibliographique qui peut peut-être vous intéresser :
RépondreSupprimerUn article intitulé "La ferveur religieuse dans la France du XVIIIe siècle" de Dominique Dinet est paru dans la Revue d'histoire de l'Église de France, 1993, vol. 73, n° 203 - pp. 275-299
Il est à lire sur http://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1993_num_79_203_1116
Il y est question bien sûr un peu de la Provence (notamment dans les sources bibliographiques citées)
Vous avez mis une belle photo d'ex-voto.
RépondreSupprimerVoir en ce qui concerne les ex-votos provençaux avec une belle présentation visuelle (mais vous connaissez sans doute)
http://exvoto.mmsh.univ-aix.fr/
Sur http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1984_num_39_1_283046_t1_0202_0000_001
compte rendu sur le livre de Bernard Cousin, Le Miracle et le quotidien. Les ex-voto provençaux, images d'une société.. par Sallmann Jean-Michel. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 39ᵉ année, N. 1, 1984. pp. 202-204.
et commentaire du même livre sur http://www.culture.gouv.fr/mpe/carto/fiches/81.htm
http://www.les-oratoires.asso.fr/presentation-ex-voto
Merci Pixis, pour ces références.
SupprimerEffectivement l'ex-voto dont je mets le lien sous la légende provient de l'excellent site de l'université d'Aix-en-Provence: http://exvoto.mmsh.univ-aix.fr/