Grand Bois sur les registres des actes : un bois à ajouter dans
la forêt de Briqueloup. J’ai cherché longtemps avant de trouver Grambois dans
le Vaucluse. Je ne savais pas que ce village était sous mes yeux.
Lorsque je suis
dans ma maison, je pense à Magdelaine Allié, (sosa 173) qui comme moi devait
souvent se laisser aller à gamberger en contemplant le paysage.
Magdelaine s’attarde toujours quelques instants à la fenêtre
de notre maison pour rêver en direction des rochers du défilé de Mirabeau, son
regard attiré par les collines de Grambois, là où le Luberon s’étend vers l’est jusqu’à Manosque.
Elle n’imagine pas que le pont suspendu permettrait de
traverser la Durance à cet endroit du défilé. A l’époque, il faut prendre le
bac, à condition que le cours de cette rivière ne soit ni trop bas ni en crue.
Toutefois, sa famille est très proche,
il suffit qu’elle ait besoin d’eux et ils viennent jusqu’à Saint-Julien où elle
s’est installée en avril 1761, après son mariage avec Jean Audibert. Quatre
bébés sont nés au cours des cinq années vécues avec Jean. Marguerite, sa sœur
est venue l’assister en octobre 1766 lors de la naissance de Jean François,
Magdelaine se souvient qu’elle avait bien besoin de sa présence. Elle n’avait
alors pas vingt-six ans ; en charge d’une auberge et de trois petits, la jeune femme était veuve depuis le mois de juin. Son père, François Allier, l’a aidée dans la gestion de ses
affaires.
"Quand arrivera-t-il l’oncle Joseph ?" demande Cécile,
interrompant la rêverie de sa mère, en ce jour d’automne 1785.
Magdelaine attend son beau–frère, Joseph Rey celui qui a
épousé Marie, sa plus jeune sœur. Joseph arrive de Grambois, il
a fermé son auberge pour avoir le temps de cette visite qui est importante pour
Cécile. L'oncle vient régulièrement pour s’occuper des affaires de ses neveux
dont il est le tuteur. Joseph est d’une grande aide pour Magdelaine qui tient
l’auberge de Saint-Julien.
Au début de la saison d’automne, le soleil se couche
exactement derrière la montagne de Mirabeau ; Magdelaine appelle sa fille
à contempler le couchant.
Cécile est maintenant une jeune fille, elle va avoir vingt et un ans ; elle vit sa dernière saison à Saint-Julien auprès de sa mère. Elle
est promise à un jeune homme qui habite Barjols. C’est déjà avec un peu de
tristesse qu’elle se prépare à quitter la maison ; pour chasser la
mélancolie, elle s’éloigne de Magdelaine. Elle préfère sortir dans la rue de la
Gardi, juste sur le chemin qui entre dans le village. Ce qui guide son regard
c’est la montagne de Barjols où elle va vivre, le Gros-Bessillon
dont la forme préfigure les chapeaux de gendarme du siècle prochain.
Pour l’heure, la Révolution n’a pas encore éclaté, le pays
est calme.
Magdeleine voit sa fille qui plaisante avec son jeune frère, Jean François aura dix-huit ans en octobre. C’est un garçon responsable. Il sera capable
de reprendre l’auberge de son père.
Nous sommes à la mi-septembre, l’automne n’est pas encore
installé malgré les signes quotidiens indiquant que l’été s’achève. Déjà les soirées sont plus fraîches qu’elles ne l’étaient au
mois d’août. Magdelaine est vivifiée par l'intensité de la lumière sur les
monts du Luberon.
Il y a du travail à la maison. Il s’agit d’organiser le
mariage de Cécile.
Le 15 novembre prochain, la jeune fille va épouser Joseph Burle. Il a terminé son apprentissage, il est maintenant maître boulanger.
Le 15 novembre prochain, la jeune fille va épouser Joseph Burle. Il a terminé son apprentissage, il est maintenant maître boulanger.
Le figuier des Cirets est chargé de figues, hier Magdelaine a
rempli un premier panier. Elle a déjà commencé sa confiture. Une grande bassine
de cuivre mijote sur le potager. Elle a promis des pots qu’elle donnera à son
gendre ; il confectionnera les tartes aux figues pour le repas de la noce.
Toute la famille de Grambois sera à la maison pour cette fête.
Bonsoir. Il faut beaucoup d'imagination pour écrire sur ses ancêtres ! J'ai bien du mal à raconter quelques anecdotes ! Bravo ! Vous êtes très agréable à lire ! Et merci d'être passée. Annie
RépondreSupprimerMerci Annie pour ce commentaire sympa. Pourquoi le message est -il "anonyme" ? Nous nous connaissons via le ChallengeAZ qui permet d'apprécier vos billets sur le blog.
RépondreSupprimerJe comprends fort bien que Magdeleine médite et rêve devant ce paysage, et gamberge, d'autant que j'utilise parfois ce verbe.
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