Il
est 11 h et demi dans la nuit, ce mardi 21 avril 1829, François Audibert est
déjà couché lorsqu’il entend qu’on appelle à plusieurs reprises. Il ouvre la
fenêtre de sa chambre (je sais que c’est celle qui est la nôtre aujourd’hui).
Il se penche pour regarder le seuil; il n’y a déjà plus personne dans la rue.
« Joséphine Casimir,
venez voir ! » Il n’est pas bien commode le père Audibert. Quand il
ordonne, ses enfants doivent obéir. Tous sortent sur le perron de la maison.
Sur l’escalier de sa
porte un panier d’osier en mauvais état,
semblant contenir quelque chose, que l’ayant pris il avait reconnu qu’il
contenait un enfant nouveau né […] emmailloté dans de demi
laine retenu par une sangle de coton maillé bleu et blanc coiffé de deux
callotes la supérieure de tissu de soie fond olive rayé en fillet jaune, et
l’inferieure tissu de soie aussi fonds
rouge entouré d’une petite dentelle cousu ou nodée sur la callotte, le panier
se trouvait recouver d’un fichu ou pointe jaune et et violé pale rapiessé et
rajouté .
Ce petit garçon
paraissait âgé de douze à quinze heures
environ. Il ne portait aucune marque d’identité, ni papier ni chose propre à le faire reconnaître[1].
Joséphine et sa
mère auront pris soin du bébé. Le lendemain à 9 heures du matin, son jeune
frère Casimir, âgé de 26 ans dont la profession est menuisier beniste (sic), se rendit à l’hôtel de la mairie pour faire
la déclaration. Sur les registres d’état civil, il a inscrit l’enfant en lui
donnant son premier prénom : Casimir Alexandre et pour nom Petrone.
Le bébé a été remis à Marie Ursule épouse d’Antoine Pellas
sage-femme pour être de là transporté demain au matin au dépôt central des
enfants trouvés à Toulon ou tout au moins au tour de l’arrondissement à
Brignoles.
On peut se
demander ce qu’est-devenu cet enfant ? J’aurais préféré que Joséphine le
garde puisqu’elle n’a pas eu de descendance, cela me fend le cœur de savoir que
ce nouveau-né a été abandonné sur notre escalier.
Histoire originale et surtout qui interpelle quant au destin de ce petit être abandonné. N'as-tu pas essayé de le retrouver ? Il y a moyen d'envisager là une vraie enquête !
RépondreSupprimerQuelle histoire ! S'agit il de la maison où tu vis ? Une enquête à creuser effectivement, il doit y avoir des dossiers sur les enfants abandonnés.
RépondreSupprimerVos commentaires m'incitent à continuer mes recherches. mais, comme Feuilles d'ardoise et Lulusorcière, je suis pessimiste au sujet de ce bébé. S'il a été amené à Toulon ou au tour de Brignoles, il n'a peut-être pas résisté. Mais il faudrait que je vérifie cela.
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerJe viens de trouver un acte de naissance relatant un enfant abadonné trouvé a la porte d'une maison (lire dans mon blog www.mclo85.over-blog.com) je me suis demandé ce qu'il était devenu mais je n'avais aucune piste.
C’est émouvant de rencontrer un acte de déclaration d’enfant abandonné, d’autant plus sur les escaliers de ma maison.
SupprimerJe n’ai pas poussé plus loin les recherches. Les nouveau-nés sont fragiles, ce bébé aura-t-il résisté à la longue route jusqu’au dépôt des enfants trouvés ? J’aurais eu de la peine à parcourir les pages et de la tristesse à découvrir son nom dans les actes de décès à Brignoles ou à Toulon, ne sachant où il a été déposé.
Je garde en mémoire ce que dit LuluSorcière « un petit fantôme sur les escaliers de Briqueloup » et je pense à cet enfant souvent depuis que j’ai écrit ce billet.