2020-05-09

Ex-voto

« Mettre un cierge à Fourvière »

Au-delà de l’expression qui engage comme un vœu pieux, offrir de la cire et de la lumière à la Vierge de Fourvière est une pratique fort ancienne. On « monte à Fourvière » pour obtenir une guérison, une réussite, un accouchement sans problème…

Individuellement, en famille, en procession portant des flambeaux, nos ancêtres lyonnais ont sans doute maintes fois gravi le chemin qui serpente pour atteindre la basilique, bien avant que celle-ci soit érigée.


Le clocher d'Alphonse

Sous le clocher que notre cousin Alphonse-Constance Duboys a construit en 1852, la chapelle Saint-Thomas de Lyon abrite une bonne mère plus réservée que celle qui brille sur le clocher, elle veille sur les croyants qui lui offrent leur foi. 

Vous pouvez lire l'article racontant cette émouvante période de la vie d'Alphonse :
Le clocher d'Alphonse Duboys à Fourvière




Nos aïeux étaient-ils pratiquants ? Comme la majorité des Lyonnais, sans doute.
Leurs fratries ont fourni quelques religieux, certains de leurs descendants restent tellement discrets que je n’ai pas encore trouvé leur parcours au-delà de leur baptême. Peut-être leur âme demeure-t-elle toujours en prière dans l’un des anciens couvents de Lyon ?

Les sœurs religieuses
Voici, parmi les tantes celles auxquelles je pense souvent, car elles ont vécu près de chez nous :

Clémence Margaron a prononcé ses vœux au couvent des Carmélites en 1727. Je vous invite à monter la côte des Carmélites avec elle en lisant ce récit :
Clémence et les Carmélites

Dans la deuxième moitié du XIXe, les deux sœurs de Thérèse Mital (sosa 45) n’ont pas atteint l’âge de 30 ans. Leurs vies, trop brèves, se consacrent au service des pauvres et des malades :
Élisa, sœur de la Charité, vivait au sein de la communauté de St-Vincent de Paul.
Victoire Julie était une religieuse visitandine.
Pour mieux comprendre pourquoi elles sont touchantes, voici leur histoire.
Elisa et le soeurs sur le quai de Saône

Leur beau-frère Casimir Chartron (sosa 43) détient un record avec ses filles, puisque trois des six qui ont vécu sont devenues religieuses :
Julie Marie Camille, religieuse du Cénacle.
Berthe Marie Louise, en religion sœur Marie du Christ, demeurait au couvent du Carmel à Écully.
Clotilde Marie Camille, religieuse du Cénacle.

Maison du Cénacle, place de Fourvière

Je suis passée tant de fois devant cet bâtiment des sœurs du Cénacle, sans penser à elles, alors que je les ajoutais dans notre arbre. Cette maison est celle de Thérèse Couderc, vénérée à Lalouvesc, lieu de pèlerinage en Ardèche, proche de chez mes ancêtres maternels. Ceux-ci auraient pu la croiser tout comme Jeanne D. une autre cousine qui séjournait dans ce bourg chaque été et qui a dû les rencontrer.

En 1911, Camille Chartron (laquelle, puisque plusieurs de ses sœurs portent les mêmes prénoms ?) écrit à sa nièce, relayant l’inquiétude de son entourage, puisque Thérèse n’a pas encore d’enfant, alors qu’elle est mariée depuis deux ans.
« Priez beaucoup la Ste Vierge… La vierge noire et miraculeuse de Fourvière et elle vous exaucera et vous donnera une famille que vous élèverez pour le Bon Dieu. »
Le vœu a été réalisé au-delà de ses espérances, cependant il a fallu attendre juillet 1914 pour que Thérèse et Fabien donnent naissance à l’aînée de leurs sept enfants.


Il est temps de pénétrer dans la chapelle, où se trouve la Vierge noire toute puissante.

La Chapelle Saint-Thomas de Fourvière

Écrasée par la jeune basilique qui date de la fin du XIXe, se trouve une très vieille église, lieu de pèlerinage depuis le XVIIe.


Le Vœu des Echevins, 1653

Une plaque en marbre, et un vitrail rappellent le vœu des échevins demandant à Marie de  protéger Lyon de la peste en 1653. Ils avaient aussi commandé une Vierge à l’Enfant, au sculpteur Jacques Mimerel, ami de Louis et de Thomas Blanchet.
Ces artistes ont réalisé plusieurs tableaux avec des sujets religieux, pour des églises ou des couvents de Lyon.
Le chef d’œuvre peint par Thomas Blanchet, pour le May de Notre-Dame de Paris a survécu et je le raconte ici : Le May de Thomas pour Notre-Dame.

Sur les piliers et les murs de la chapelle, les ex-voto

J’ai cherché sur les piliers, au milieu du nombre considérable de plaques posées en remerciement de vœux ou autres guérisons, à reconnaître des noms connus. Ce sont de discrètes initiales avec des formules lapidaires  : "Merci Marie". 
Encore plus intéressants, mais difficiles à admirer dans la pénombre et la hauteur de la voûte, de précieux tableaux souvent naïfs dessins d’intérieurs de familles lyonnaises. Il y a aussi des canevas brodés au point de croix qui disent la gratitude des femmes. De chaque côté de l’autel brillent des cœurs votifs, en argent recouvert d’or.

Cœurs votifs, Fourvière

Cela me plairait bien de retrouver des traces de démarches votives d’anciens Lyonnais de nos familles. Cela apporterait des indices, comme une petite flamme permettant de mieux connaître leurs sentiments et de retracer leur vie, quotidienne où émaillée d’événements dramatiques.

Et vous, avez-vous trouvé des ex-voto offerts par vos ancêtres ?


Bibliographie

Les ex-voto de Fourvière « Do ut des » démarches votives lyonnaises,  Bernard Berthod, Elisabeth Hardouin-Fugier, Editions La Taillanderie, 2008.


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