Marie Catherine Patissier fut guillotinée le 30 juin 1794.
Son fils Laurent Duvernay subit le même sort, onze jours plus tard.
Je m’intéresse à eux, car nous avons un ancêtre commun, c’est
le grand-père de Marie Catherine, Antoine Patissier qui vivait à Mâcon avant
1746.
Marie Catherine était veuve de Jean
Duvernay. Son fils, prénommé Marie Laurent, lui avait causé bien des
soucis.
Il avait 24 ans en 1792 et il était amoureux d’une jeune
fille promise à un autre.
Selon ses beaux-frères, « il avait cherché loin
des yeux de sa mère plus de liberté dans les goûts d’une jeunesse
effervescente ».
Laurent quitta Mâcon avec cette jeune fille, ils allèrent à
Metz puis ils s’installèrent à Paris rue d’Anjou. A court
d’argent, il demanda à sa mère de lui prêter six mille francs, en disant qu’il
avait un plan pour acheter et revendre du vin à bon prix. Les Mâconnais sont spécialistes des affaires concernant le vin.
En fait, il avait le
projet d’émigrer en Angleterre.
Sa mère lui refusa cette somme.
Il fit quand même un court séjour en Angleterre.
De retour à Paris, il apprit que sa mère avait été accusée d'avoir aider son fils à émigrer.
De retour à Paris, il apprit que sa mère avait été accusée d'avoir aider son fils à émigrer.
Laurent ne sut que faire et
réagit avec une trop grande confiance dans la justice révolutionnaire. Il écrivit
au Comité de Salut Public, Il se présenta lui-même à Robespierre et à Couthon
en s’offrant d’être prisonnier en échange de la liberté de sa mère qui avait été
emprisonnée. Cette maladresse causa sa perte.
Le 23 avril 1794, il fut écroué à la prison du Luxembourg.
Le 23 avril 1794, il fut écroué à la prison du Luxembourg.
Les tribunaux de province ayant
été supprimés en mars, les accusés étaient jugés à Paris, par conséquent les prisons
étaient saturées.
Fouquier-Tinville l’accusa, comme
550 autres accusés, de la prétendue Conspiration
des prisons, en l’occurrence il fut jugé lors de la séance du 22 messidor
an II de la 2ème conspiration du Luxembourg, qui permettait à une justice
expéditive d’inventer un délit de conspiration et de purger les prisons.
Le 10 juillet, le malheureux
jeune homme monta sur l’échafaud, ainsi que quarante quatre personnes dont un
homme qui cria alors « Je suis le fils de Buffon » le naturaliste.
Accusée d’avoir fait émigrer son
fils et entretenu des correspondances avec lui, Marie Catherine Patissier avait été guillotinée onze jours
auparavant, le 30 juin 1794, ainsi que vingt cinq personnes.
Sources :
Histoire générale et impartiale des erreurs, des fautes et des crimes commis pendant la Révolution française, Louis Marie Prudhomme, 1796
Mémoires de la Société éduenne, Autun
Archives nationales (Paris)-Tribunal révolutionnaire. Affaires jugées. 164pages
DUVERNAY (Laurent) : W 411,
dossier 945. DUVERNAY (Marie-Catherine PÂTISSIER veuve) : W 400, dossier 927
Le tribunal révolutionnaire de
Paris, listes, chiffres, graphiques.
Un beau billet Marie ! On a tellement de mal à croire à toutes ces séries de faits parfaitement injustes. As-tu lu les bouquins de Robert Margerit sur la Révolution ?
RépondreSupprimerJe ne connais pas cet auteur, quels titre me conseilles-tu ?
SupprimerTerrible époque !
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