2020-11-21

S_rue Sénac

Sans aucun doute, ils étaient amoureux ces jeunes gens ! Leurs voisins de la rue Sénac les trouvaient bien rayonnants. Ils se sont mariés le 22 septembre 1888.

Marie Nogier est une femme qui a déjà acquis l’allure moderne et citadine, Albert est un boulanger, il a su la séduire. Ce sont mes arrière-grands-parents.


Ils se sont choisis librement. Et voilà que la forêt de mes ancêtres réunit un joli brin de fille venu de l’Ardèche avec un charmant jeune homme du Var. Chacun d’eux travaillait à Marseille, il ne faut pas croire qu’ils étaient isolés, leurs témoins sont des cousins plus ou moins proches, ils avaient aussi migré dans cette grande cité qui attirait les villageois.

 

Rue Sénac à Marseille.  crédit © M.Grapeloup

Ils déclarent leur domicile au n° 41 de la rue Sénac. Il semble bien étonnant que ce jeune ménage vive ensemble sans être marié ! Leur première enfant va naître onze mois plus tard, le 26 juin 1889. Deux filles vont arriver ensuite : Rose, ma grand-mère, puis Aimée dont la mort précoce et mystérieuse laissera ses parents inconsolables.

Marie travaille comme employée dans une maison où elle a appris à bien se tenir. Indubitablement, elle a de la classe, cette jeune femme de 24 ans. Ses patrons, s’ils se réjouissent de la voir heureuse, doivent regretter qu’elle quitte leur service pour s’établir avec Albert. Faire vivre ensemble une boulangerie est un projet bien enthousiasmant : Albert serait au fournil et Marie, officiant dans la boutique, chargée de l’accueil des clients, de la décoration et de la vente. Confectionnait-elle aussi les gâteaux ? 


Je possède encore des objets utiles pour la pâtisserie : une table en marbre, des grands bocaux en verre qui contenaient les confiseries, des compotiers pour présenter les biscuits, des moules à  tarte, à cake, à manqué, et à charlotte… J’ai mis longtemps à réaliser que ces ustensiles-là devaient être à l’honneur dans les vitrines de leur commerce. Ils ont dû prendre mille précautions lors du déménagement quand ils ont quitté Marseille en 1905, pour vivre dans notre maison à Saint-Julien.

Le couple n’a pas habité très longtemps à cette adresse rue Sénac, on les retrouve rue du Progrès en 1889, puis rue Montaux en 1903.


3 commentaires:

  1. Bel article, et quelle chance d'avoir quelques objets qui vous rattache à Marie et Albert

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  2. J'aime ces descriptions, on a l'impression d'y être.

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  3. Les mystérieuses rencontres de nos ancêtres, les imaginer dans leurs lieux de vie et de travail.

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