2020-11-23

T_rue des Tamaris


Toussaint NICOLAS  habite 11 rue des Tamaris, dans le quartier Saint-Laurent à Marseille, en 1851. 

Cette rue n’existe plus. Pour en situer l’ambiance, lisons ces quelques lignes [1] :

Plan Marseille 1824
 
http://www.cartomundi.fr/site/E01.aspx?FC=109676

« Il est hors de doute que le quartier traversé par la vieille Rue Roudiau ne fût peuplé de travailleurs et principalement de marins et de pêcheurs. On y voyait les Moisseous, les cordiers.

Il faut se figurer un grand carrefour, sur lequel s’ouvrait la Rue Radeau. La place que l’on rencontre sur la Rue Servian, était probablement le point sur lequel les cordiers avaient leurs roues, leurs chevalets, les ustensiles de leur métier. L’espace ne manquait pas ; il y avait eu là une carrière appelée la Peiriero de Regnauld. On y voyait certainement des jardins et des arbres. De là est venu l’usage de dire : Rue des Tamaris. »





Toussaint NICOLAS (sosa 18) est cordier, selon des actes où il est cité en 1846-1848 ; son frère Louis exerce le même métier.

L’art de la corderie

Les cordages sont indispensables aux marins sur leurs bateaux à voiles et aux pêcheurs présents dans le port proche.

Les cordes sont faites avec du chanvre, leur solidité se doit d’être fiable, pour résister à toute épreuve.

Les cordiers exercent un métier utile. La technique et les instruments n’ont guère changé jusqu’à la mécanisation qui commence dans la seconde partie du XIXe siècle.

Ce travail physique demande de la force et une concentration pour ne pas relâcher le geste, ce qui produirait un défaut dans la corde.

Cette illustration de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert date du XVIIIe siècle, elle montre le travail des cordiers.


 

L’atelier, ou plus souvent le terrain en plein air, comme on le voit dans la description de cette rue, s’étend tout en longueur.

On déroule les fibres dans les dévidoirs, ils reposent sur les chevalets tels de grands râteaux en bois. L’artisan étire son fil en marchant à reculons. Le rouet permet d’effectuer la torsion des fils rapprochant le chariot sur roulettes où ils sont fixés. Au fur et à mesure que la corde se forme, le toupin remonte vers le rouet. Les forces emmagasinées par les fils tordus vont s’opposer au sein du cordage, lui conférant une résistance exceptionnelle.

 


Nous possédons plusieurs cordes dont mon père trouvait souvent l’usage. J’aurais aimé lui dire qu’il avait un arrière-grand-père cordier, lui qui rangeait soigneusement ses cordes.


La famille NICOLAS vivait rue Désirée

Rose Deleurye, avant d’épouser Toussaint NICOLAS, 

vivait rue du Théâtre Français


Dans votre famille, y avait-il des fabricants de cordes ?  

 

Sources

1- Revue de Marseille et de Provence., V.12, 1866.https://hdl.handle.net/2027/mdp.39015034804966?urlappend=%3Bseq=550

2 - site du musée : http://www.alienor.org/publications/cordes/

Photo corde Par Ji-Elle -Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6796573


4 commentaires:

  1. Pas de fabricant de cordes chez moi !mais beau récit !

    RépondreSupprimer
  2. J'ai eu la grande chance d'assister un été, il y a longtemps, lors d'une foire aux vieux métiers à une démonstration de la fabrication d'une corde comme tu expliques ici. En revanche, je ne suis pas sûre d'avoir un seul cordier parmi mes ancêtres.

    RépondreSupprimer
  3. Ta question a éveillé ma curiosité. J'allais répondre que je n'avais aucun cordier dans mes ancêtres, mais après une petite vérification, j'en ai au moins un. C'est amusant, il était du Sud du Calvados donc ses cordes n'étaient sûrement pas pour la marine... mais son fils est devenu marin (capitaine de navire). Est-ce son père qui lui a donné le goût des cordages ?

    RépondreSupprimer

Merci pour le commentaire que vous laisserez !