Monsieur Oudry, plusieurs de vos tableaux illustrent les articles précédents de ce challengeAz, sur le thème de Versailles. Vous avez peint des natures mortes, des animaux, des paysages, des bouquets, des chiens, des chasses à courre, des portraits.
Cela me plairait que vous m'accordiez un entretien.
- Je sais qu’Henri Camille est votre ami.
Oui, c’est un grand ami ! Influenceur et aussi mécène, il avait un puissant cercle de relations dont j’ai pu faire partie, ce qui m’a apporté la célébrité.
- Comment l’avez-vous connu ?
Mon ami Jean Baptiste Massé, peintre en miniature, m’a donné l’occasion de faire sa connaissance. Henri Camille passe pour un collectionneur avec regard affûté, mon style lui a plu.
En 1722, Il m’a commandé son portrait, il s’est montré très satisfait de mon tableau, disant que c’était un chef-d’œuvre.
Je l’ai représenté assis avec son chien, au pied d’un arbre, tenant une perdrix qu’il nous montre comme un trophée de chasse.
Il apparaît vêtu comme un gentilhomme d’une chemise en lin avec un jabot de dentelle fine, portée sous une redingote de chasse, ornée de passementerie et de boutons argentés.
Ses cheveux bouclés et poudrés, attachés par un ruban noir, entourent son visage sans ride. Il avait alors 29 ans.
Henri Camille Beringhen, Oudry, National Gallery Washington |
Deux plus tard, en 1724, il devient Premier Écuyer de la Petite-Écurie du roi. Il m’a introduit auprès du souverain qui souhaitait des scènes de chasse dans ses appartements. Les premières commandes sont arrivées. J’ai obtenu un atelier aux Tuileries dans la cour des princes, et un logement au Louvre. Beringhen habitait tout près dans son hôtel de la rue Saint-Nicaise.
En 1726, sur ordre du roi, j’ai exposé à Versailles; parmi les 26 toiles, il avait choisi celle de ses chiens préférés.
Miss et Turlu, Oudry, 1725 |
Alors, je suppose que vous avez croisé Barthélemy, garde des lévriers du roi.
Je suis devenu peintre privilégié de la vénerie royale. Henri Camille organisait les chasses à courre, avec lui j’accompagnais le roi et ses courtisans. Mais j’étais invité en tant qu’observateur, car au retour je devais fournir des projets de tableaux.
Louis XV chassant le cerf, Oudry, 1730 |
- Comment était le roi ?
Louis, né en 1705 est devenu roi très jeune. Lorsque je l’ai rencontré il avait à peine quinze ans. Passionné, il chassait au moins trois fois par semaine. Il possédait une grande meute de chiens pour chasser le chevreuil, le sanglier, le loup et une petite meute pour courir le lièvre. Il était amoureux de ses chiens.
- Et la reine ?
Marie Leszczynska aimait beaucoup ma peinture, elle me disait que j’étais son peintre préféré. Je lui donnais des leçons. Regardez ce tableau qu’elle peignit d’après une de mes compositions. Elle l’a offert au roi en 1753.
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