Ce statut de bourgeois pour les habitants d’un bourg était
une reconnaissance sociale enviable avant la Révolution française. Au XIXe
siècle, cette classe a acquis du pouvoir et a vu son niveau économique augmenter. De
nos jours, le qualificatif bourgeois est plutôt péjoratif.
Nous nous intéresserons aux bourgeois de Lyon sous l’Ancien régime.
Sur cette estampe, copiée d’un plan du XVIe siècle, les remparts qui limitent la ville sont visibles.
Sur cette estampe, copiée d’un plan du XVIe siècle, les remparts qui limitent la ville sont visibles.
La carte de Cassini montre bien la cité, enserrée dans ses fortifications. Actuellement, la métropole a absorbé largement les quartiers alentour.
Dans les actes d’état civil de Lyon, la mention « bourgeois » marque une reconnaissance officielle de la famille. Par le baptême, elle se transmet à l’enfant. D’ailleurs, les mères s’arrangeaient pour accoucher à Lyon ; si la naissance avait lieu dans leur maison de campagne, l’enfant ne jouissait pas de ce titre de bourgeois natif et c’était dommage. Alors la parade était de faire ondoyer le nouveau-né et plus tard de glisser quelques pièces pour qu’il soit baptisé à Lyon.
Une personne qui n’est pas née
intra-muros doit attendre dix ans pour avoir le statut de bourgeois de Lyon. Les bourgeois adoptifs se font inscrire sur la liste des
nommées [i]
où les contribuables lyonnais déclarent leurs biens « comme quoy, ils
contribuent aux tailles ».
Les bourgeois ont des privilèges :
S'ils payent la taille à Lyon, ils ne sont pas assujettis à l’impôt sur les
propriétés à la campagne. Ce qui explique que par tradition, les Lyonnais
étaient le plus souvent locataires de leur appartement à Lyon et propriétaires d’une « maison des champs ». Cela perdure encore de nos jours pour
certaines familles.
Le bourgeois profite d’une exemption
de taxe sur le vin, ils ne payent pas d’octroi pour l’entrée à Lyon ni de
taxe sur la vente : c’est « le vin bourgeois ».
Les bourgeois ont des devoirs :
Ils doivent participer à la
défense de la ville. Les fils de ces familles
prennent part à la milice urbaine chargée de maintenir l’ordre dans les rues,
de fermer les portes des remparts, de garder les ponts. Cette charge est
lourde, il faut prendre son tour de guet comme dans la chanson « les
chevaliers du guet ». Lors des cérémonies publiques, les capitaines et
leurs troupes arborent de beaux costumes.
Au XVIe siècle, Jean Margaron (1613-1675) (sosa 2848) semble le seul de
cette XIe génération de nos ancêtres à être mentionné comme bourgeois de Lyon.
Parmi ses fils et ses petits-fils plusieurs occupent la fonction de capitaine de quartier.
Article bien détaillé sur la charge des bourgeois. Merci.
RépondreSupprimerTrès intéressant Marie, je me passionne pour Lyon et son histoire et j’oublie peu à peu les heures perdues dans le tunnel de Fourvière durant ma jeunesse.
RépondreSupprimerJe compte bien découvrir tout ce mois des "éléments" particuliers, comme aujourd'hui : locataire en ville et propriétaire "aux champs"
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