Au XVIIe et XVIIIe siècle,
l’église Saint-Nizier était le lieu des cérémonies importantes pour nos
familles lyonnaises.
Baptêmes, mariages et sépultures
sont inscrits dans les registres d’état civil que je suis heureuse de retrouver aux Archives de Lyon.
1696 plan scénographique AML (voir lien n°1 ci-dessous) |
La mention de certains décès
« enterrés dans l’église » m’interpelle :
Le 24 octobre 1730, « j'ay enterré dans l’Eglise
demoiselle Anne Bertholon âgée de 59 ans femme de S[ieu]r Pierre Bourdin marchand
fabriquant en étoffes de soye »
Anne (sosa
1431) est la fille de Jean Bertholon, le fabriquant de bas de soie qui habitait rue Dubois.
Où est-elle vraiment inhumée ?
Dans l’église ou dans le cimetière adossé à l’extérieur ?
Seuls les bourgeois privilégiés pouvaient reposer à l’intérieur. Les marques gravées sur les dalles du sol sont-elles leurs initiales ?
Seuls les bourgeois privilégiés pouvaient reposer à l’intérieur. Les marques gravées sur les dalles du sol sont-elles leurs initiales ?
Je ne suis pas sûre que la
famille de nos ancêtres ait droit à cet emplacement qui permet d’être plus près
du ciel. Alors, j’ouvre à nouveau le registre pour vérifier quels sont les défunts
privilégiés. Le curé précise pour certains « J’ay enterré au cim[etière] ». Pour des enfants morts en bas-âge : « J’ay enterré pro deo ». Et
pour les plus respectables « J’ay enterré en grande procession ». Une
ou deux fois sur chaque page, il n’était donc pas rare d’être enterré dans l’église
de Saint-Nizier lorsqu’on est un marchand, sa femme ou son enfant.
Autour de Saint-Nizier, le
quartier était commerçant : rue des Bouquetiers, rue de la Limace, rue de
la Fromagerie, rue de la Poulaillerie, place du Pain, rue des drapiers, rue Mercière, rue Dubois…
Derrière l’abside de l’église se
trouvait le cimetière le plus important de la cité « où l’on procède à pas
moins de 730 inhumations annuelles, dans les années 1770. » Dès 1750, il
débordait et devenait insalubre. Les règlements hygiéniques demandent qu’il
soit transféré à l’extérieur de la ville.
1750 plan de Lyon (voir lien n°2 ci-dessous) |
![]() |
1798, Saint-Nizier (voir lien n°3 ci-dessous) |
Ce n’est qu’en 1808 que sera ouvert le cimetière de Loyasse sur la colline de Fourvière, où monteront nos ancêtres. (voir billet précédent)
Sources :
1_ 1696 plan Archives de Lyon 2S0011
http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/61ee82ff5089896d16d4bd231fb10080
2_1750 plan de Lyon Delamonce AML cote :350277http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/visu_affiche.php?PHPSID=db42c12b909831c470f9a734f71994d7¶m=visu&page=1
3_ Saint-Nizier 1798
Il semble en effet que les inhumations dans l'église étaient très communes à l'époque (les plus riches se "payaient" les places les plus proches de l'autel, les emplacements sous le proche étaient moins chers, et ceux qui ne pouvaient se permettre une inhumation dans l'église allaient au cimetière), je vais également traiter de ce sujet pour mon S :-)
RépondreSupprimerCet article du blog de Geneanet vient à point pour compléter mon billet : https://www.geneanet.org/blog/post/2018/11/lenterrement-dans-les-eglises
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