2018-11-16

N_ Saint-Nizier, enterrés dans l’église


Au XVIIe et XVIIIe siècle, l’église Saint-Nizier était le lieu des cérémonies importantes pour nos familles.


Baptêmes, mariages et sépultures sont inscrits dans les registres d’état civil que je suis heureuse de retrouver aux Archives de Lyon.

1696 plan scénographique AML  (voir lien n°1 ci-dessous)

La mention de certains décès « enterrés dans l’église » m’interpelle :
Le 24 octobre 1730, « j'ay enterré dans l’Eglise demoiselle Anne Bertholon âgée de 59 ans femme de S[ieu]r Pierre Bourdin marchand fabriquant en étoffes de soye »
Anne (sosa 1431) est la fille de Jean Bertholon, le fabriquant de bas de soie qui habitait rue Dubois.
Où est-elle vraiment inhumée ? Dans l’église ou dans le cimetière adossé à l’extérieur ?


Seuls les bourgeois privilégiés pouvaient reposer à l’intérieur. Les marques gravées sur les dalles du sol sont-elles leurs initiales ?


Je ne suis pas sûre que la famille de nos ancêtres ait droit à cet emplacement qui permet d’être plus près du ciel. Alors, j’ouvre à nouveau le registre pour vérifier quels sont les défunts privilégiés. Le curé précise pour certains « J’ay enterré au cim[etière] ». Pour des enfants morts en bas-âge : « J’ay enterré pro deo ». Et pour les plus respectables « J’ay enterré en grande procession ». Une ou deux fois sur chaque page, il n’était donc pas rare d’être enterré dans l’église de Saint-Nizier lorsqu’on est un marchand, sa femme ou son enfant.



Autour de Saint-Nizier, le quartier était commerçant : rue des Bouquetiers, rue de la Limace, rue de la Fromagerie, rue de la Poulaillerie, place du Pain, rue des drapiers, rue Mercière, rue Dubois

1750 plan de Lyon  (voir lien n°2 ci-dessous)

Derrière l’abside de l’église se trouvait le cimetière le plus important de la cité « où l’on procède à pas moins de 730 inhumations annuelles, dans les années 1770. » Dès 1750, il débordait et devenait insalubre. Les règlements hygiéniques demandent qu’il soit transféré à l’extérieur de la ville.

1798, Saint-Nizier (voir lien n°3 ci-dessous)

Ce n’est qu’en 1808 que sera ouvert le cimetière de Loyasse sur la colline de Fourvière, où monteront nos ancêtres. (voir billet précédent)

Sources :
1_ 1696 plan Archives de Lyon  2S0011
http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ark:/18811/61ee82ff5089896d16d4bd231fb10080
2_1750 plan de Lyon Delamonce AML cote :350277
http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/visu_affiche.php?PHPSID=db42c12b909831c470f9a734f71994d7&param=visu&page=1
3_ Saint-Nizier 1798

2 commentaires:

  1. Il semble en effet que les inhumations dans l'église étaient très communes à l'époque (les plus riches se "payaient" les places les plus proches de l'autel, les emplacements sous le proche étaient moins chers, et ceux qui ne pouvaient se permettre une inhumation dans l'église allaient au cimetière), je vais également traiter de ce sujet pour mon S :-)

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  2. Cet article du blog de Geneanet vient à point pour compléter mon billet : https://www.geneanet.org/blog/post/2018/11/lenterrement-dans-les-eglises

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