2018-11-18

M_Montée de la Grande Côte


Elle est raide, la Montée de la Grand’Côte. Les chevaux peinent à tirer leur charrette. Cette artère mythique qui fut une voie romaine vers la Germanie, grimpe sur les Pentes de la Croix-Rousse.


La Grande-Côte St-Sébastien traverse « la colline qui travaille » au milieu du fourmillement d’ateliers de ceux que l’on n’appelle pas encore les Canuts.
Les ouvriers, les affaneurs, (portefaix) et les négociants trafiquent, transportant les fils et les draps de soie.

La Montée de la Grande-Côte en 1900 -Sylvestre _ BML_ PO546 SA 06-10 

La veuve Sauzion, c’est le poids de sa tristesse qui ralentit ses jambes. Au début de ce mois de mai 1764, les Pénitents de la Croix, entourant son fils Sébastien, ont transporté le corps de son défunt mari.
Benoîte Madinier (sosa 707) et Laurent Sauzion (sosa 706) sont mariés depuis 35 ans. Dans le précédent article du #RDVAncestral, j’avais rencontré notre ancêtre Laurent Sauzion en 1757. Il paraissait encore très actif.
Benoite et son fils Sébastien Sauzion travaillaient pour honorer les commandes alors que Laurent était en train de succomber à la maladie qui vient de l’emporter. Dans la pièce où la veuve fait entrer les huissiers « ne s’y est trouvé que des soyes et dorures appartenant aux différents marchands pour lesquels ladite veuve et fils Sébastien travaillent actuellement »


Il faut acquitter les factures et encaisser l’argent qui est dû. Pour ce logement et la boutique, le loyer s'élevait à 180 livres. Comme on l’a vu pour les bourgeois de Lyon, le sieur Sauzion était locataire de son logis et atelier et propriétaire de plusieurs appartements qu’il louait.

Montée de la Grande-Côte

Les vingt-deux pages de son inventaire après décès décrivent « les meubles et effets, ustensiles, titres et papiers par lui delaissés » Nous nous sommes rendus " au premier estage de leur maison. Dans une chambre fut trouvé : deux chenets, un vieux tournebroche, deux chandeliers en cuivre…"
À ce moment, arrivent les deux maîtres-guimpiers requis pour l’estimation de tous les ustensiles de l'atelier du maître-tireur-escacheur et fileur d’or et d’argent. « Nous nous sommes transportés dans la boutique prenant son entrée par une porte aboutissant à la chambre ». Et là, on découvre trois « moulins montés de ses deux roues à écacher l’or et l’argent » «  4 rouets garnis de bobines…»

rouet à dévider avec ses bobines

Descendons dans une cave pour constater que François et sa famille ont bu tout le vin, puisque ne restent que « deux tonneaux vuides et des bouteilles vides » .


Si j’avais le temps d’étudier les 23 pages de l’inventaire après décès, je pourrais essayer de tracer le plan de leur habitation sise montée de la Grande-Côte.

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2 commentaires:

  1. on s y croirait
    j ai beaucoup aimé..très vivznt et enrichissant

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    1. Merci pour ce commentaire. Je suis ravie que ces histoires te plaisent.

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