Elle est raide, la Montée de la
Grand’Côte. Les chevaux peinent à tirer leur charrette. Cette artère mythique qui fut une
voie romaine vers la Germanie, grimpe sur les Pentes de la Croix-Rousse.
La Grande-Côte St-Sébastien
traverse « la colline qui travaille » au milieu du fourmillement
d’ateliers de ceux que l’on n’appelle pas encore les Canuts.
Les ouvriers, les affaneurs, (portefaix)
et les négociants trafiquent, transportant les fils et les draps de soie.
La Montée de la Grande-Côte en 1900 -Sylvestre _ BML_ PO546 SA 06-10 |
La veuve Sauzion, c’est le poids
de sa tristesse qui ralentit ses jambes. Au début de ce mois de mai 1764, les Pénitents de la Croix,
entourant son fils Sébastien, ont transporté le corps de son défunt mari.
Benoîte Madinier (sosa 707) et
Laurent Sauzion (sosa 706) sont mariés depuis 35 ans. Dans le précédent article
du #RDVAncestral, j’avais rencontré notre ancêtre Laurent Sauzion en 1757. Il
paraissait encore très actif.
Benoite et son fils Sébastien
Sauzion travaillaient pour honorer les commandes alors que Laurent était en
train de succomber à la maladie qui vient de l’emporter. Dans la pièce où la
veuve fait entrer les huissiers « ne s’y est trouvé que des soyes et
dorures appartenant aux différents marchands pour lesquels ladite veuve et fils
Sébastien travaillent actuellement »
Il faut acquitter les factures et
encaisser l’argent qui est dû. Pour ce logement et la boutique, le loyer s'élevait
à 180 livres. Comme on l’a vu pour les bourgeois de Lyon, le sieur Sauzion
était locataire de son logis et atelier et propriétaire de plusieurs
appartements qu’il louait.
Montée de la Grande-Côte |
Les vingt-deux pages de son inventaire après décès décrivent « les meubles et effets, ustensiles, titres et papiers par lui delaissés » Nous nous sommes rendus " au premier estage de leur maison. Dans une chambre fut trouvé : deux chenets, un vieux tournebroche, deux chandeliers en cuivre…"
À ce moment, arrivent les deux maîtres-guimpiers
requis pour l’estimation de tous les ustensiles de l'atelier du maître-tireur-escacheur et fileur d’or et d’argent. « Nous nous sommes transportés dans la boutique prenant son
entrée par une porte aboutissant à la chambre ». Et là, on découvre trois « moulins
montés de ses deux roues à écacher l’or et l’argent » « 4 rouets
garnis de bobines…»
rouet à dévider avec ses bobines |
Descendons dans une cave pour constater que François et sa famille ont bu tout le vin, puisque ne restent que « deux tonneaux vuides et des bouteilles vides » .
Si j’avais le temps d’étudier les
23 pages de l’inventaire après décès, je pourrais essayer de tracer le plan de
leur habitation sise montée de la Grande-Côte.
Voir aussi
on s y croirait
RépondreSupprimerj ai beaucoup aimé..très vivznt et enrichissant
Merci pour ce commentaire. Je suis ravie que ces histoires te plaisent.
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