Comprenez-vous cela : le
clocher de la Charité va être démoli ?
Fanny est une très belle femme, mais la voyez-vous en ce mois de juin 1935 ? Elle ne porte pas ses escarpins élégants qu’elle met pour aller au bal de la Préfecture, elle marche avec ses grosses chaussures, elle se hâte, elle est en colère. Il faut qu’elle réunisse des signatures pour sa pétition des Amis du Clocher de la Charité.
Elle en a parlé à ses amies qui sont, elles aussi, mécontentes. Elle organise un sit-in dans la rue, sur les rails du tramway. C’est la première fois que l’on voit cela à Lyon.
Elle a écrit des lettres pour interpeller
Édouard Herriot. Ce n’est pas la première fois qu’elle s’adresse au maire de
Lyon. Ce personnage ne l’impressionne pas du tout. Elle connait ses amis, elle
connait sa femme, elle plaint Blanche d’être l’épouse de cet arriviste, elle
sait tout ce que cet homme doit à leurs familles depuis son arrivée à Lyon.
Fanny est en colère…
Au XVIe siècle les Lyonnais ont
édifié les deux hôpitaux pour l’Aumône Générale : l’Hôtel Dieu et la
Charité. « C’est l’Hôpital qui se moque de la Charité… » dit-on
depuis lors.
En 1935, on construit la Grande
Poste, ce vilain bâtiment sur l’emplacement de l’hôpital de la Charité que l’on
a rasé. Les amis de Fanny se révoltent.
La chapelle et son clocher sont menacés. Ce clocher qui se dresse depuis 1666 doit être préservé de ces "vandales sacrilèges". Fanny n'a pas peur des mots. Elle sait que ce serait une grossière erreur de laisser faire ces destructions. Le "pauvre cher vieux clocher" est très solide. La chapelle a été restaurée en 1837 par l’architecte Alphonse Duboys (que vous pourrez lire dans le billet F-Fourvière), c'est un cousin de son père.
La chapelle et son clocher sont menacés. Ce clocher qui se dresse depuis 1666 doit être préservé de ces "vandales sacrilèges". Fanny n'a pas peur des mots. Elle sait que ce serait une grossière erreur de laisser faire ces destructions. Le "pauvre cher vieux clocher" est très solide. La chapelle a été restaurée en 1837 par l’architecte Alphonse Duboys (que vous pourrez lire dans le billet F-Fourvière), c'est un cousin de son père.
Fanny constitue le Comité des Amis du clocher de la Charité. Elle mobilise le Comité des dames, certes moins nombreux
que le Comité des messieurs où signent des notables Lyonnais.
Fanny met toute son énergie pour défendre
le clocher de la Charité.
Grâce à elle et à ses amis, le clocher est toujours debout
et les Lyonnais en sont heureux.
Fanny
Falcouz est l’arrière-grand-tante de mon mari.
Belle mise en avant de ton ancêtre Fanny. J'ignorais d'où venait l'expression : « C’est l’Hôpital qui se moque de la Charité » !
RépondreSupprimerLes lyonnais peuvent être effectivement fiers de Fanny ! Quelle belle leçon : comme quoi malgré tout ça vaut la peine de se battre !
RépondreSupprimerBravo Fanny !
RépondreSupprimerLorsque ces dames s'en mêlent.....
RépondreSupprimerLorsque je découvre le rôle particulier de Fanny...
A la faveur d'une nuit d'insomnies (Ah, laissez-moi mes insomnies! comme chantait si bien Barbara, je lis tes premiers billets si instructifs du Challenge AZ et j'apprends plein de choses comme l'origine de cette expression sur l'hôpital et la charité que personnellement, j'utilise souvent !
RépondreSupprimerHeureusement que des personnes comme Fanny se sont battues pour sauvegarder notre patrimoine. Bravo à eux (et à Fanny).
RépondreSupprimerSympa vos commentaires, je vous remercie pour Fanny. J'ai beaucoup d'affection pour ce personnage fantasque, j'ai imaginé cette colère pour lui rendre hommage.
RépondreSupprimerJe découvre cette Fanny... Mon grand-père Emile Bégule était signataire et mobilisateur.
RépondreSupprimerAvez-vous lu la plaque apposée sur le clocher ? C'est de l'humour. Il y est mentionné :« la ville de Lyon a voulu conserver ce monument »
D'une façon subliminale, la municipalité a récupéré l'action associative.
Je vous remercie pour ce message. Je suppose que Fanny connaissait bien la famille Bégule. J’ai pu en retrouver des traces dans les archives de ses cousins.
RépondreSupprimerVous avez surement consulté le dossier, aux Archives de Lyon, concernant le clocher de la Charité où l’on peut lire l’excellente lettre d’Émile Bégule.