Les
Barou du Soleil aimaient séjourner au Soleil dans leur propriété au sud de
Beynost, le château se trouve à une vingtaine de kilomètres de Lyon.
Nous
sommes déjà en Bresse, le plateau de la Dombes s’incline au nord de la
commune. La Dombes avec ses étangs est une région d’herbage, où les poissons et
l’élevage prospèrent. Les oiseaux migrateurs y font escale.
Aujourd’hui
la ville s’étale dans la campagne d'autrefois, les Barou seraient surpris de voir la circulation sur
l’autoroute, d’entendre le passage des trains sur la voie ferrée qui va de Lyon
à Genève, de découvrir un centre commercial, des habitations, et même un
lotissement nommé « Château du Soleil » ainsi qu’un projet de
nouveaux logements. Le long du Chemin du Château du Soleil, il y a un stade, un
terrain de football, un skate parc, cela les étonnerait s’ils revenaient sur « leur
terre du Soleil ».
Suivons l’allée de la Tour, puis l’impasse de la Tour. Cette
haute tour à créneaux est attenante à une maison fortifiée du XIVe siècle.
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Vestiges du château du Soleil_(Beynost)_ Benoît Prieur, CC0, via Wikimedia Commons. |
Revenons
plutôt au XVIIIe siècle, lorsqu’Antoine Barou achète le domaine pour son fils.
La
seigneurie du Soleil appartenait jadis à la famille Grolier.
Un
certain Nicolas Grolier, capitaine de Lyon au début du XVIIe siècle, était
connu comme le capitaine du Soleil.
Roch
Fourrat l’acquiert pour 66 000 livres en 1745 et le revend à Barou le 4 mars
1767 au prix de 134 400 livres, réalisant ainsi une belle plus-value même si la
livre avait perdu de sa valeur. Barou en prit possession le 7 décembre 1767.
Lorsque
Pierre Antoine se marie le 9 mars 1770, Antoine donne à son fils unique, dans son
contrat de mariage, la somme qu’il a payée pour cette acquisition.
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| 9 mars 1770 |
Pierre
Antoine se fera appeler Barou du Soleil, en ajoutant ainsi le nom de sa
propriété. Il était courant que les bourgeois adoptent l’usage d’un patronyme
allongé de leur domaine. Barou aurait pu prétendre à la noblesse, grâce à sa
charge de procureur, s’il avait pu l’exercer pendant vingt ans. Au grand regret
de son épouse, cela ne lui a pas été accordé, puisque son office à la Cour des
monnaies avait été supprimé. Elle a bien tenté d’en faire la demande en 1785,
mais l’époque était moins propice aux privilèges. La Révolution est arrivée
avec une grande violence à Lyon.
Barou a été arrêté puis guillotiné en décembre
1793. Ses biens furent saisis.
La
terre du Soleil a été confisquée par la Nation et vendue en pièces détachées.
Madame
Barou en racheta une partie « par élection d’amis », elle réussit à
reconstituer 60 hectares, soit les deux tiers de leur domaine avec le
château.
Sa
nièce en hérita dès son mariage avec le comte de Chaponay. Celle-ci le donna à
sa fille Jenny (Jeanne Françoise Christophorine) lorsqu’elle épousa son cousin
Alfred de Chaponay, le 6 décembre 1831. Jeanne Marie s’éteignit un mois plus
tard, le 9 janvier 1832, à l’âge de 82 ans. Elle a pu être satisfaite de voir
la transmission du domaine du Soleil qui lui tenait à cœur.
Jenny
et Alfred n’ont pas eu d’enfant, elle vendit le domaine en 1841.
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| carte postale de 1900 |
Pierre
Antoine et son épouse ont aménagé leur Soleil.
Jeanne
Marie y séjourne volontiers, même lorsque son mari est absent.
Elle
s’occupe des plantations, et des réparations en avril 1785.
« Je te
suis obligé de t’occuper de mes réparations au Soleil, Elles sont nécessaires même indispensables, et le plus tôt sera le mieux. » lui écrit-il de Paris cette année-là.
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| 22 avril 1785 |
Pierre Antoine pense à l'aménagement du parc :
« Je
t’ai dit que j’avais commencé mon cours de jardin anglais »
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| 21 mai 1785 |
Herboriser
Naturaliste,
passionné de collection de plantes pour ses herbiers, Pierre Antoine aimait
herboriser avec sa femme ou ses amis botanistes.
Le
Côtière de la Dombes bénéficie d’une exposition très favorable. Elle abritait
autrefois un biotope remarquable constitué de quantités de plantes
méditerranéennes.
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| Orchis
papilionacea |
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| pilularia
globulifera |
Non
loin de chez lui, au cours de ses sorties botaniques, Pierre Antoine Barou avait
découvert plusieurs espèces rares : l’Orchis papillionacée, ainsi que plusieurs plantes aquatiques rares telle la pilularia
globulifera.
Voir aussi :
Herboriser