2025-11-17

O_Opposant à la réforme de Lamoignon

  

Juin 1788

Il aurait été facile de garder le silence, de laisser les collègues s’exprimer. P.A.B. regarda l’assemblée qui baissait la tête.

La sénéchaussée, d'abord réticente, accepta la réorganisation des Grands Bailliages, mais cinq de ses membres refusèrent d’en faire partie. Barou était l’un de ceux-ci.

Il se dressa et prit la parole, comme il est attendu de la part d’un avocat avec vigueur et précision, il protesta contre l’établissement du Grand Bailliage.


Nous allons essayer de comprendre ce qu'il se passait en France à cette époque.

L’année précédente

Le 17 septembre 1787, Barou est élu procureur général du syndic représentant le tiers-état de l’Assemblée provinciale de la généralité de Lyon. Son beau-frère, Boscary est élu secrétaire-greffier « secrétaire tenant la plume ». 



Un procureur syndic est un officiel public, chargé de transmettre les lois, il représente le pouvoir exécutif. Il sert d'intermédiaire dans les relations entre le pouvoir royal et l’assemblée. Les assemblées provinciales sont des assemblées consultatives, elles ont pour but d’associer les notables aux administrations locales.

Barou  prend une part très active à ces travaux, comme on peut le lire dans ces procès-verbaux. https://archive.org/details/procsverbauxde00lyonuoft/page/viii/mode/2up?q=Barou

L'assemblée se réunit chaque jeudi à 4 heures de l'après-midi. 



Ces institutions sont créées par Calonne, ministre et contrôleur des finances de Louis XV. Ensuite, Loménie de Brienne remplace Calonne, il propose des réformes fiscales visant à plus d’égalité dans l’impôt. Les notables refusent d’abandonner leurs privilèges.

Avec le garde des Sceaux, Lamoignon, le ministre met en place les Grands Bailliages qui affaiblissent le Parlement.  

La magistrature et la noblesse se mobilisent pour combattre les ordonnances de Lamoignon. 

Barou a eu l’occasion d’aller à Versailles pour rencontrer ces ministres au sujet d’affaires personnelles liées au remboursement de son office à la Cour des monnaies. Mais bien sûr, les relations étaient distantes et régies par l’étiquette. Ses demandes ont duré plusieurs années sans qu'il obtienne satisfaction. 

Calonne     -                         Loménie de Brienne     -                 Lamoignon

En 1788, la magistrature est en lutte contre l’autorité royale. Barou se dresse contre la réforme de la justice proposée par le gouvernement, il publie une protestation pour refuser l’édit du 8 mai qui « détruit la magistrature ». Il refuse d’exercer les fonctions de procureur du roi au Grand Bailliage. 


Il est arrêté et emprisonné au fort de Brescou. Ses collègues se déclarent  "consternés à la vue de l'ordre rigoureux qui frappe l'un de ses membres qui lui est également cher par ses lumières et ses vertus"




Ses collègues demandent à Necker qui vient de remplacer le ministre, une intervention en grâce pour libérer Barou. 



Lors de son retour, Pierre Antoine raconte qu'il a pu rentrer directement chez lui, sans s'exiler sur ses terre du Soleil.

 


Necker leur répond : "Je n'avais pas attendu votre demande pour m'intéresser à M. Barou, c'est une des premières choses auxquelles j'ai pensé en entrant en place. Il doit être, dans ce moment, au milieu de vous, et je n'ai plus que le regret des peines qu'il a éprouvées."


Le 1er mai 1789, le roi convoque les États généraux.

Barou du Soleil qui est Procureur du roi jusqu’au 26 mars 1789 a participé à l’organisation, mais il ne siège pas.

1er mai 1789, les États généraux

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