2025-11-18

P_Prisons

 

Pierre Antoine Barou du Soleil est arrêté mardi 3 décembre 1793. Il est incarcéré d’abord dans la prison de Roanne, puis transféré à la prison des Recluses le 7 décembre. 

Dix jours après, il était guillotiné sur la place des Terreaux, à Lyon.


Prison de Roanne

La maison de Roanne se trouvait à côté de la Cathédrale.

Maison royale Roanne  Image Rogatien Lenail, CC0, via Wikimedia Commons

Barou est traduit devant le Tribunal révolutionnaire de Lyon, pour avoir rempli les fonctions de président de section après le renversement de Chalier.  

On lui reproche sa position sociale, ses fonctions de magistrat, puis le fait qu'il soit commandant de sa section et qu'il ait incité à "signer pour la paix". 


 « Le comité de surveillance du Rhône demande qu’il soit fait justice du plus grand scélérat fédéraliste de Lyon M. Barou du Soleil cy-devant noble et avocat du département Président de la 1ere section, qui n’a pas voulu reconnaitre la Constitution; qui a fait arrêter la caisse du district; incarcérer les patriotes; et a envoyé des députés à St-Etienne pour engager le peuple à donner un renfort à Lyon et pour avoir des armes afin de repousser les patriotes; détenu cy-devant à Roanne et transféré par ignorance de ses crimes aux Recluses.

Tous ces faits sont connus et seront certifiés quand il sera besoin par le comité révolutionnaire du Rhône. » AD 69 2MI 168 D 27

Prison de Roanne

Prison des Recluses

Située rue Saint-Joseph, à quelques mètres de son domicile. 

 

Sa femme était retirée dans le domaine du Soleil. Malade, fiévreuse, elle ne se trouvait pas à Lyon, sinon elle aurait été arrêtée avec lui et emprisonnée. Telle l’épouse de son collègue, Pierre Gabriel Cléricot de Janzé, Conseiller en la cour des monnaies de Lyon, qui faisait partie du voyage en Italie en 1768.

Madame Cléricot de Janzé était incarcérée dans la prison de femmes à Saint-Joseph. Elle obtint sa mise en liberté. Les conditions lui ont paru particulièrement difficiles, alors elle revint voir le concierge pour le remercier des soins qu’il avait pris d’elle. Un administrateur qui faisait la visite de cette prison ordonna qu’on la retînt. Son mari se trouvait, comme Barou, près de là aux Recluses avec ses deux fils Jean et Camille, âgés de 20 et 22 ans, qui furent fusillés.


Pierre Antoine écrit une lettre à sa femme, le 17 frimaire an 2. (7 décembre 1793) dans laquelle il se montre optimiste. 


Les conditions de détention se révèlent moins souples que les jours précédents : « Je suis infiniment plus mal et pour ma chambre et pour les petites commodités qu’on m’accordait à Roanne, puisque nous restons enfermés jour et nuit, cependant je me félicite de mon sort. »

Il avait pu emporter son matelas, une couverture de laine, un traversin et une paire de draps.


Il est logé dans une cellule sous les combles, avec les gens de qualité ou désignés comme contre-révolutionnaires.


« Notre chambrée est de huit personnes,[…] nous occupons un grenier, mais l’air y est pur, j’y ay revu le soleil et d’une fenêtre j’aperçois Ste-Foy.

D’ailleurs dans la douce confiance où je suis de sauver mes jours, je ne me permets pas la moindre plainte sur mon malaise phisique. »

La force de l’émotion apportée par ces mots me bouleverse.   

Pierre Antoine Barou est mort guillotiné quatre jours plus tard, le 13 décembre 1793.  

Voir :

Guillotine

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