2025-11-11

J_ Jeu et réceptions

 

Les amis des Barou étaient ravis de recevoir une invitation samedi à 19h dans leur hôtel, rue Saint-Joseph à Lyon ou au château du Soleil.

Il eut des amis, & su les conserver par les douceurs de sa société, son plaisir à obliger & les qualités de son cœur.

Faire partie de la liste des samedis devait passer pour un privilège que leurs connaissances appréciaient.

Les savants étrangers, les artistes célèbres trouvèrent toujours chez lui l’accueil le plus flatteur. Ils pouvaient venir nombreux, et goûter les plaisirs raffinés de l’esprit, en discutant aimablement dans leur salon.


Les Barou du Soleil avaient sans doute constitué un cabinet de curiosités, comme cela se faisait alors. Leurs visiteurs pouvaient s’extasier sur les collections, feuilleter les herbiers, ils étaient invités à admirer la bibliothèque (que nous ouvrirons bientôt), lire des ouvrages ou écouter leur hôte déclamant quelques poèmes satiriques, anticléricaux, érotiques, de sa composition.

Le maître de maison jouait du violon (écoutez le billet V), une harpe se trouvait à la disposition des musiciens.


L’inventaire, dressé lors de la pose des scellés en 1793, mentionne du mobilier et de la vaisselle pour recevoir beaucoup de monde :

22 tant chaises que fauteuils

Et dans la seconde chambre sur le jardin :

15 fauteuils en tapisserie de gobelins. 8 fauteuils avec leurs coussins. Dix chaises.

18 nappes. 94 essuie-mains. 42 serviettes.

8 douzaines d’assiettes et neuf plats terre de pipe.

400 bouteilles vides, 3 tonneaux. Environ 50 verres à pied.

28 pots à rafraîchir pour la liqueur. 10 pots à rafraîchir en faïence. 

...


Lors de soirées plus intimes, les joueurs partageaient des parties de cartes. Ils disposaient de quatre tables à jeu, trois grandes et une petite. Et encore :

trois petites tables dont deux tables antiques de jeux et la troisième petite table à écrire.

Dans les cahiers de comptes, j’ai trouvé plusieurs cartes. Il est émouvant de savoir qu'ils les ont tenues dans leurs mains.


Selon Boissy d’Anglas « la considération dont il jouissait était due principalement à l’amabilité de son esprit, à la douceur de ses mœurs, à l’étendue de ses lumières dans plusieurs genres et à son caractère noble, généreux et élevé ».

 

Réceptions lyonnaises et parisiennes

Dans le quartier, d’autres voisins et amis organisaient des soirées. Non loin de là (mais on ne sait où exactement) se tenait l’hôtel de l’Intendance. Jacques de Flesselles donnait des réceptions fastueuses auxquelles il conviait l’aristocratie lyonnaise. L’Intendant essuya d’ailleurs des reproches la part du contrôleur général des finances pour les dépenses de ses fêtes.

Le 16 avril 1785, Barou séjourne à Paris, il écrit :

« Monsieur de Flesselles donna a souper jeudi à tous les Lyonnais, il y avait au moins 60 personnes. »

Flesselles l’invitait à dîner chez lui à Paris, lorsque Barou y séjournait, en ayant besoin de recommandations pour ses affaires.

Barou fréquentait Flesselles à Lyon. Chargé du projet par l’Académie de Lyon, il avait organisé l’envol de la montgolfière en son honneur, le 19 janvier 1784. Juste avant que Flesselles apprenne sa nomination comme prévôt des marchands de Paris. 

Nous aurons l'occasion de faire la connaissance des amis de Monsieur et Madame Barou dans les prochains billets.

 

Aurions-nous été invités chez ce cousin ? J’aurais été ravie de rencontrer les gens qu'ils recevaient dans leur salon, et d'écouter les conversations de ces personnes éclairées par les idées du siècle des Lumières. 


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