2025-11-28

Y_S’y trouver, s’y rencontrer

Lorsque Joseph Pérouse s’est installé à Lyon, les traces de la Révolution apparaissent bien fraîches. Lyon se relève à peine des destructions. Les beaux immeubles de la place Bellecour ne sont pas alors tous reconstruits.


Rue St-Joseph = Rue Auguste Comte

En 1815, Joseph a acheté une maison au numéro 7 de la rue Saint-Joseph, il est devenu le voisin de madame Barou du Soleil qui vivait au numéro 4. Ce n’est pas tout à fait sa grand-tante, mais plus exactement de la femme du cousin de sa mère, Marguerite Barou.


C'était un vieille dame très digne, avec beaucoup de classe. Discrète, comme savent l’être les bourgeoises lyonnaises, Jeanne Marie Durand porte le deuil de son mari depuis son décès, le 13 décembre 1793. Pierre Antoine Barou avait été guillotiné. 

Après les évènements de la Terreur, elle aurait souhaité ne plus revenir dans « cette horrible ville ». Il a bien fallu qu'elle s’habitue à son quotidien de veuve, dans une société nouvelle, bouleversée par les changements politiques. Beaucoup de leurs relations avaient souffert ou étaient mortes. Certaines amitiés se sont consolidées, d'autres se sont distendues. 

 

Joseph Pérouse, lui-même, avait émigré à Trieste pour sauver sa vie. Il était alors « marchand fabriquant de chapeaux de paille d’Italie». En 1798, il avait épousé Catherine Fanny Duboys. Ensuite, leurs trois enfants sont nés à Lyon où Joseph tenait une boutique de chapelier. (Ils sont nos sosas 186 et 187)

 

En 1815,

Jeanne Marie vivait avec son frère Simon Antoine Durand de la Flachère. Elle n’avait pas eu d’enfant. Mais sa nièce épouse de M. de Chaponnay et leurs trois enfants habitaient au 2e étage de leur hôtel particulier.


Rue Saint-Joseph


Joseph est au balcon, il fait un signe de la main pour saluer sa cousine qui marche dans la rue.

— Ma femme vous attend !

Jeanne Marie pousse la lourde porte en bois.


Elle monte les marches de l’escalier. Ses talons claquent sur les carreaux de terre rouge. Elle ralentit au fur et à mesure qu’elle grimpe au deuxième étage.


Elle reprend son souffle, en lisant le nom Pérouse sur la porte sur le palier du deuxième, elle entend une cavalcade et des rires joyeux.


Trois enfants courent dans le couloir. 
Leur père vient de les prévenir que la dame arrivait. Le tintement de la sonnette les arrête.

Joséphine, l’aînée va ouvrir la porte à la visiteuse, elle devance sa mère qui s’approche.

Catherine accueille une petite dame brune, qui porte avec soin ses 65 ans, élégamment vêtue d’une veste courte en velours vert sombre, sur une robe de soie gris perle. Elle est coiffée d’une cornette en dentelle sous un chapeau de paille acheté chez notre chapelier,

Jeanne Marie lui sourit, en tendant une main gantée pour la saluer. Elle fait glisser son châle en cachemire sur ses épaules, ce qui découvre le classique collier de perles.

 

— Alors, nous sommes voisines maintenant. La proximité avec la jeune famille de mon cher Pierre Antoine me réjouit. Vos enfants sont pleins de vie, ils ont bien grandi depuis que je les ais vus.

Joséphine (sosa 93) est une jeune fille de quinze ans, Joseph a eu neuf ans et Augustin va sur ses sept ans.

— Ils ont besoin de se dépenser; en fin d’après-midi, je devrais les amener prendre l’air et jouer place Bellecour.

Ils pourraient faire connaissance avec ma nièce Marie de Chaponay, ses enfants ont le même âge que les vôtres. 

Joseph P. salue sa cousine, sans avoir le temps de s’attarder.

— Je vous invite à passer me voir dans la boutique, chère cousine, j’ai créé de nouveaux modèles de chapeaux qui pourraient vous plaire. Maintenant, c'est tout près de chez nous !

Il enfile sa veste, il se rend dans sa fabrique, au n° 1 rue de la Sphère, (rue François Dauphin).

Catherine fait les honneurs de la maison, elle montre les différentes pièces. où ils viennent juste de s’installer. 

— C’est plus vaste que l’appartement du quai des Augustins, et puis nous sommes chez nous.

— Vous verrez la rue est agréable. Nous allons nous rencontrer souvent.


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