Mais comment allons-nous le tirer de là ?
Des gardes sont venus arrêter Pierre Antoine Barou du Soleil, il doit être emprisonné par lettre de cachet. Il part vers le sud sous la surveillance d’un homme qui heureusement fait preuve de complaisance.
Une halte sur le chemin dans la vallée du Rhône lui permet de rencontrer son cousin d’Annonay. Barou de Canson admire son courage et sa force tranquille.
Conduit à Agde, puis mis dans une barque pour une traversée jusqu’au fort de Brescou où il va être incarcéré, il est accueilli dans la citadelle par le gardien, le 8 août 1788.
Le commandant du fort, M. Bernard se révèle très sympathique, il est aux petits soins pour son prisonnier. Barou suggère à son épouse de choisir pour sa femme une pièce de belle étoffe de soie noire avec de la gaze ou du crèpe. Elle pourrait aussi acheter un huilier en argent bien à la mode, garni de ses carafes qu’elle enverrait en remerciement.
Pendant ce temps, Madame Barou mobilise le réseau de leurs amis, les relations de ceux-ci et même l’archevêque de Lyon.
Nombreuses sont les lettres de soutien qu’elle a conservées. Parmi celles-ci, on remarque avec surprise le message de Boissy d’Anglas ; son compatriote d’Annonay n’hésite pas écrire sa peine avec un style grandiloquent, mais il se tient en retrait sans appuyer une demande de grâce.
| Lettre de Boissy d'Anglas |
Madame,
L'inviolable
attachement que je m'honore d'avoir pour M. Bârou, m'a fait apprendre avec
beaucoup de peine, l'évenement qui lui est arrivé. Permettez moi Madame de vous
dire combien j'y suis sensible et combien je partage le chagrin qu'il vous a causé.
M.Bârou trouve dans le motif qui a determiné ses démarches, une consolation
contre la disgrace qui les a suivies. Mais vous Madame qui lui êtes si
tendrement attachée vous ne pouvez que sentir la douleur d'une separation si
cruelle, et tous ceux qui ont l'honneur de vous connaître ne peuvent que
s'attrister avec vous. Si j'écrivais à M. Bârou, je le louerai pour son
courage, pour la marche de sa conduite, meme en n'adoptant pas les principes
qui l'ont guidée, je lui dirais combien est estimable à mes yeux celui qui n'a
pas hesité à sacrifier sa liberté à ce qu'il a cru le bien de la patrie, et je me réjouirais avec lui, de toure
l'estime qu'il s'en acquiert. Mais à vous Madame, je ne dois que vous temoigner
la part que je prends à vos peines et vous offrir mes voeux pour le prompt
retour de M. Bârou. Si vos lettres lui parviennent comme je le crois, faites
moi la grace Madame de lui dire que je
ne suis l'un de ceux , qui sont le plus affligés de sa captivité, et qui en
desirons le plus la fin.
Je suis avec un profond respect
Madame
votre tres humble et
tres obeissant serviteur
Boissy d'Anglas
a Annonai 15e aout
1788
Libération
Lorsque le ministre est congédié et remplacé, le 8 août par Necker, celui-ci intervient pour le faire libérer.
Lettre de 30 janvier 1789 à sa femme.
Laurent de Villedeuil qui vient d’être promu conseiller d’État le 30 août, écrit, en réponse à sa demande, à Mme Barou le 4 septembre pour lui annoncer la libération de son mari.
Lettre de M. de
Villedeuil à M. Le Prévôt des Marchand
du 1er X 1788
Je viens Mr, d'envoyer
des ordres au commandant du fort de Brescou pour en faire sortir M. Barou du
Soleil et pour le reléguer dans sa terre du Soleil sans qu'il puisse passer par
Lyon.
Pourquoi Pierre Antoine Barou a-t-il été incarcéré dans cette île ? me demanderez-vous.
Cela fera l’objet d’un billet suivant : O_Opposant à la réforme


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